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Société Publié le lundi 8 juin 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Analyse: Asile politique à Tiburce Koffi en prélude d’une brouille entre Paris et Abidjan ?

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Tiburce Koffi, directeur général de l’Institut supérieur des arts et de l’action culturelle (Insaac)
Ainsi Tiburce Koffi est devenu un réfugié politique et ne peut rentrer dans son pays tant que la situation qui a conduit à cet exil, et à l'acceptation de sa demande par l'administration française n'a pas changé.

Si on s'en tient aux explications fournies par Tiburce Koffi, il n'a pas fait l'objet d'une admission provisoire, ou temporaire en vue de l'étude de son dossier, comme c'est le cas de plusieurs demandeurs d'asile qui sont hébergés et bénéficient de certains droits jusqu'à l'obtention définitive du statut de réfugié.

Dans son cas, Tiburce Koffi affirme que la demande n'est plus au stade de l'étude, et que le statut de réfugié lui a même été immédiatement accordé. Ce qui est un cas bien rare, alors qu'il n'y avait pourtant pas péril, ni urgence en la matière.

Cela signifie-t-il pour Paris que la situation des droits de l'homme est si précaire et si préoccupante à Abidjan?

Cela signifie-t-il encore que la France a cru vraiment que le pouvoir en Côte d’Ivoire aurait pu faire du mal à Tiburce Koffi et mettre en danger son intégrité physique ainsi que sa vie, s'il rentrait dans son pays ?

Décision anodine en apparence d'une administration habituée à accorder ou à refuser l'asile politique selon son agenda et ses règles certes, mais décision aux conséquences politiques ravageuses !

L'accord du gouvernement du pays dont le demandeur est ressortissant n'est jamais nécessaire pour octroyer un statut de réfugié politique, comme c'est le cas pour les accréditations des ambassadeurs.

N'empêche qu'Abidjan ne va peut-être que peu apprécier , non pas la décision de l'administration française , mais plutôt la célérité de l'accord donné dans la même journée à la demande de statut de réfugié politique introduite par Tiburce Koffi qui , à en croire ses propres déclarations, a fait sa requête de façon hasardeuse, non préméditée et nullement dans une optique politique comme à l'époque ce fut le cas de Laurent Gbagbo.

Père d'un enfant français et ayant quelques attaches en France dont notamment sa première épouse, Laurent Gbagbo aurait pu résider en France de façon régulière.

Pourtant celui qui était alors opposant en exil à Félix Houphouët-Boigny, avait souhaité obtenir le statut de réfugié politique pour faire comprendre qu'il y avait bien un mirage dans le miracle ivoirien.
Laurent Gbagbo finit par obtenir gain de cause, considérant cela comme une victoire politique et psychologique sur le régime Houphouët.

En disant qu'il serait rentré dans son pays à l'expiration de son visa fin Juin 2015, l'écrivain ivoirien Tiburce Koffi laisse penser qu'il n'a pas prémédité sa demande d'asile, et que contrairement à la démarche de Laurent Gbagbo à l'époque , la sienne ne participe pas d'une option politique , même si des partisans du Rhdp ne croient pas un seul mot de cet angélisme.

En tout état de cause, il convient de bien suivre dans les semaines à venir et à l'approche de la campagne électorale, l'évolution des relations entre Paris et Abidjan.

Déjà des personnes généralement bien informées, assurent qu'au quai d'Orsay, les notes de l'ambassadeur Georges Serres sont de moins en moins prises au sérieux, parce qu'elles seraient trop favorables au gouvernement ivoirien.

L'ex-premier conseiller de l'ambassade de France à Abidjan, Laurent Souquière serait même, apprend-on, désemparé par la nouvelle option de réserve affichée par sa hiérarchie au quai d'Orsay, à l'égard d'Alassane Ouattara.

Charles Kouassi
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