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Économie Publié le mercredi 8 avril 2009 | Le Patriote

Filière bétail : Après deux ans d’arrêt du ravitaillement en bétail - La Côte d’Ivoire courtise les bouviers burkinabés

La viande coûte très cher en Côte d’Ivoire. Le prix du kilogramme est de 1800 FCFA sur les marchés d’Abidjan. Ce prix jugé excessif perdure. Cette situation est consécutive à l’arrêt du ravitaillement des marchés ivoiriens en bétail par le Burkina Faso qui dure depuis deux ans. C’est pour fournir les marchés de la Côte d’Ivoire en viande de bœuf et faire en sorte qu’elle soit moins chère, qu’une mission a été diligentée en terre burkinabé. Ce, par la confédération des Fédérations nationales des filières bétail viande des pays membres de l’UEMOA (COFENABVP-PAM – UEMOA). Les échanges entre la confédération et les acteurs de la filière bétail du Burkina-Faso, se sont déroulés au parc à bétail de Bobo-Dioulasso (BF), en présence de plusieurs exportateurs de bétail venus de Ouagadougou, Fadagourouma et de Tengodogo. Les échanges ont été très houleux. Les exportateurs du bétail du Burkina et membres de la Fédération nationale de la filière bétail, très agités, défendaient « bec et ongles » leur position, quant à l’arrêt du ravitaillement du bétail en Côte d’Ivoire.
Tracasseries routières
Les bouviers burkinabés ont dénoncé la recrudescence du racket. Et ce, sur l’axe Pogo Abidjan, lequel phénomène, selon Modeste Koné l’un des bouviers, empêche la bonne marche de cette filière. « (…) Il y a trop de tracasseries en route, en transportant le bétail vers la Côte d’Ivoire. C’est à cause de toutes ces tracasseries policières que nous avons abandonné depuis près de deux ans, la destination Côte d’Ivoire, au profit du Togo, du Bénin et le Niger», a clamé le président de la Fédération nationale du Burkina Faso, El Hadj Seydou Sawadogo, dont l’intervention a été véritablement ovationnée par l’assistance. Qui visiblement était émoussée et en avait gros sur le cœur. Il a relevé que même si les tracasseries ont «sensiblement » diminué, beaucoup restent à faire. Notamment la sécurité de leur argent après la vente du bétail. « Nous sommes souvent dépouillés de notre argent, après la vente de nos bœufs », a fait remarquer M. Sawadogo. Les désagréments policiers ne constituent pas seulement un frein à la relance des activités du bétail entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Nombre d’exportateurs du bétail ont stigmatisé le comportement de certains bouchers à l’abattoir de Port-Bouët (Abidjan).
Corruption des bouchers à l’abattoir de Port-Bouët
Une véritable «mafia » organisée sévit à l’abattoir de Port-Bouët. Cela a été dénoncé à l’unanimité par les acteurs de la filière bétail burkinabè. «Lorsque nous arrivons au parc de l’abattoir, des boutons que nous appelons communément « tuteurs » achètent nos bœufs, à un prix que nous lui fixons. Mais lorsqu’ils finissent de vendre ces bœufs, au moment de nous remettre notre dû, ils exigent qu’on fasse une réduction de 10.000 à 20.000 FCFA sur chaque bête. Nous refusons souvent, car cela ne nous arrange pas. Et si vous vous obstinez à ne pas leur donner aux prix qu’ils désirent, vos bêtes restent entre vos mains. Ces « tuteurs » sont tellement bien organisés, que dès que vous refusez les prix à eux fixés, ils se passent le mot. Vous pouvez faire un mois sur le parc de l’abattoir de Port-Bouët sans client. Il faut qu’on démantèle ce réseau », a exigé Ahmadou Kaboré, issu de la région de Tenkodogo. En tout cas, les acteurs du bétail burkinabé ont relevé qu’ils peuvent prendre le risque de braver les tracasseries routières. « Mais tant que cette «mafia » qui frappe à l’abattoir de Port-Bouët perdurera, nous n’emprunterons pas la destination Côte d’Ivoire », ont averti les exportateurs du bétail du « Pays des Hommes Intègres » venus nombreux prendre part à cette rencontre. Le président de la Confédération des Fédérations nationales des filières Bétail viande des pays membres de l’UEMOA (COFENABVI-PAM-UEMOA), Issiaka Sawadogo, a rassuré les acteurs du bétail sur la normalisation de la vie sociopolitique ivoirienne. «Les tracasseries ont considérablement diminué dans la zone gouvernementale. Elles sévissent davantage dans les zones Centre, Nord et Ouest (CNO du pays). Nous ne pourrons pas dire aux Forces Nouvelles (FN) de supprimer leur racket. Nous pouvons simplement leur dire de la diminuer », a signifié M. Sawadogo. Indiquant que le réseau de « Mafia » qui sévit à l’abattoir de Port-Bouët d’Abidjan, sera démantelé. Précisant que près de 20 millions FCFA sont donnés chaque mois aux FN pour faciliter le convoyage du bétail vers Abidjan. Il a également ajouté que tant que les tracasseries routières ne cesseront pas, le prix du kilogramme de viande sera toujours élevé sur les marchés ivoiriens. «Nous vous encourageons à revenir avec le bétail en Côte d’Ivoire. Les solutions sont en train d’être trouvées aux différents problèmes posés », a lancé le président de la COFENABVI-PAM-UEMOA. La délégation ivoirienne était compoée de plus d’une trentaine de personnes.

Anzoumana Cissé
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