x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 23 juin 2009 | Notre Voie

Ça me révolte : Toujours premier mais dernier

Remarquez bien ! Il est toujours le premier à faire des annonces spectaculaires. Mais il finit toujours par être le dernier. La communication à outrance ne paie pas toujours. Mais il ne le sait pas. Et pourtant, des exemples de sa vie en Côte d’Ivoire devraient l’incliner désormais à garder le profil bas pour tenter d’avancer.

En 1999, après le coup d’Etat perpétré par ses hommes contre Bédié, Dramane Ouattara était en France. Dans l’avion qui le ramenait à Abidjan, il était présenté comme le nouveau chef de l’Etat ivoirien. Un fax qui l’a précédé et qui est tombé sur les bureaux du CNSP de Robert Guéi, annonçait aux Ivoiriens que leur nouveau président arrivait et ils étaient invités à aller l’accueillir. Les Ivoiriens qui ne voyaient pas les choses de cette façon ont vite fait de sortir de leur torpeur pour marquer le CNSP à la culotte. Une fois au pays, Ouattara se comporte effectivement comme le nouveau chef de l’Etat. Selon l’entourage du patron du CNSP, il appelait fréquemment le général Guéi pour le sermonner, l’engueuler et à la fin lui donner des ordres. Quand il devrait aller en voyage, c’est dans l’avion présidentiel qu’il se déplaçait. Il maîtrisait bien la situation jusqu’au jour où, n’en pouvant plus de recevoir des ordres de cet homme, le patron de la Transition militaro-civile décide de montrer ses muscles. Et Ouattara tomba dans les oubliettes. Même au moment de l’adoption de la nouvelle Constitution, Dramane Ouattara a été le premier à appeler à voter oui avant de se rebiffer.

En 2002-2003, après l’accord de Linas-Marcoussis signé par le gouvernement et ses hommes du MPCI, il faisait encore la grande gueule. Ses partisans, dont Ally Coulibaly, pensaient même que c’en était fini pour le chef de l’Etat qui ne devrait s’occuper désormais que de menu fretin, c’est-à-dire de petits boulots juste pour qu’il ne s’ennuie pas. Ils comptaient cependant sur le nouveau Premier ministre Seydou Diarra qui devrait faire le travail et rendre compte au mentor du RDR. Partout c’était la joie dans leur camp. Déjà à Marcoussis, on les entendait au téléphone dire à leurs correspondants : “ça y est, le Premier ministre (entendez Ouattara) a été réhabilité. Il sera candidat. C’est fini pour eux, ces tribalistes et xénophobes, etc.”. Mais, de retour au pays et très rapidement, leur rêve est devenu une chimère. Le terrain s’est avéré très compliqué pour leur groupe. Et tout a commencé à leur filer entre les doigts. Jusqu’au départ précipité de Seydou Diarra. Mais habitué qu’il est aux coups de gueule, il est remonté au créneau en novembre 2004. Pendant que l’armée française tuait les Ivoiriens à l’intérieur du pays et à Abidjan, Ouattara s’est fendu d’une déclaration sur RFI pour demander “à la France d’aller cette fois jusqu’au bout”. La suite est connue du monde entier. La France et son armée n’ont pu faire tomber le régime et Ouattara qui voyait dans cette guerre la fin de Laurent Gbagbo et sa prise du pouvoir dans le sang a dû mettre du sparadrap sur sa bouche. Une fois de plus, il a parlé et il a échoué.
Le voilà encore à la veille de l’élection présidentielle prévue pour se tenir le 29 novembre prochain. Il se voit déjà à la tête de l’Etat ivoirien. Et il communique très fort là-dessus. Ce week-end, il a même dit qu’il prêtera serment et s’installera à Yamoussoukro. La ville d’Houphouet- Boigny qu’ils ont contribué à appauvrir et à détruire et qui est réhabilitée aujourd’hui par Laurent Gbagbo. Si la honte pouvait tuer…Comme il a été premier à dire qu’il sera élu et s’installera à Yamoussoukro, il est clair maintenant pour nous autres qui avons appris à le connaître que le résultat de la présidentielle est connu. Ouattara ne sera pas élu. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ses déclarations tapageuses produiront encore dans l’opinion, un effet de rejet systématique. D’ailleurs, comme le disait hier un jeune natif de la commune de Man, “Il faut avoir perdu tous ses sens pour voter quelqu’un qui a envoyé la guerre dans mon pays et qui a fait que j’ai perdu tous mes parents, mes biens et mon héritage”.


Par Abdoulaye Villard Sanogo
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ