x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le jeudi 21 janvier 2010 | Le Nouveau Navire

Interview - Exportation des fruits et légumes - M. Jean Marc Yacé (Dg Eolis-ci) :“La place de la Côte d`Ivoire dans la concurrence internationale”

Spécialisée dans l'exportation des fruits et légumes, Eolis-ci, une société du groupe "Compagnie Fruitière", est née de la volonté de ses actionnaires. Ils entendaient par cet acte, créer un réseau africain dans le secteur maritime qui soit un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique. M. Jean Marc Yacé en est le directeur général. Dans cette interview, il nous parle des ambitions de sa compagnie tout en se prononçant sur les perturbations au port d'Abidjan l'année écoulée.

Monsieur Jean Marc Yacé, pouvez-vous nous présenter Eolis Côte d'Ivoire ?

Eolis a été créée en 2001en tant que société de consignation uniquement. Depuis 2004, EOLIS est devenue une société de Logistique, membre du Groupe Compagnie Fruitière qui est le premier producteur mondial de fruits, et à ce titre Agent maritime de la Compagnie Maritime AEL-Africa Express Ligne dont le siège est en Angleterre et faisant également partie du groupe Compagnie Fruitière. Eolis est aujourd'hui un réseau d'agences présent en Côte d'Ivoire, au Cameroun, au Maroc et bientôt au Sénégal, exerçant des activités de consignation, de transport maritime, de transit et de manutention.

Pourquoi la création d'une telle société en Côte d'Ivoire ?
Tout simplement parce que les Ivoiriens commencent à intégrer le secteur maritime et portuaire et que c'était l'occasion de démontrer qu'il y a des Ivoiriens capables d'intervenir dans ce secteur.


Votre société est spécialisée dans l'exportation des fruits et légumes. Or il règne dans le secteur une rude concurrence. Quels sont les rapports avec vos adversaires ?

Eolis est avant tout une société de logistique, exerçant des activités commerciales, à ce titre nos rapports avec les autres sociétés productrices de fruits sont excellents car elles sont des clients potentiels, tout comme avec nos concurrents consignataires, transporteurs maritimes, transitaires et manutentionnaires. Vous savez, notre priorité ce sont les produits, et plus particulièrement les denrées périssables, c'est-à-dire les fruits et légumes qui nous sont confiés. D'ailleurs, nous nous occupons également d'autres produits que les fruits et travaillons avec des producteurs et industriels du café-cacao.


Nous constatons que votre société a un personnel à 100% ivoirien. Y a-t-il une raison ?

En tant qu'opérateur économique, nous avons permis à des Ivoiriens de démontrer leurs valeurs. Et Dieu seul sait qu'il y a beaucoup de valeurs en Côte d'Ivoire. Bon nombre d'Ivoiriens sont partis de ce secteur et même du pays à cause de la crise, mais beaucoup sont encore là et sont prêts à relever le défi d'un Management 1000% local.


Etes-vous également implanté dans d'autres pays d'Afrique ?

Nous faisons partie du Groupe Compagnie Fruitière qui est le premier producteur de fruits dans le monde, et ayant des plantations et donc des fruits à gérer dans plusieurs pays d'Afrique. Eolis est présent là où il y a des plantations et des fruits à transporter, à savoir en Côte d'Ivoire. Au Cameroun, au Maroc, et bientôt au Sénégal et au Ghana.


Quelle part de marché représentez-vous en Côte d'Ivoire et en Afrique ?

Nous intervenons essentiellement dans un secteur d'activité bien précis, qui est le transport et la prise en charge des fruits et légumes, et à ce niveau nous sommes leader en Côte d'Ivoire et en Afrique puisque nous gérons les fruits du Groupe Compagnie Fruitière et d'autres producteurs partenaires, c'est-à-dire plus de 80% de la production fruitière ivoirienne (bananes et ananas). Nos bateaux sont des navires " multipurpose ", qui permettent des chargements conventionnels en cales, en conteneurs, nous avons donc des bateaux très spéciaux adaptés à ce trafic.


Nous savons qu'il y a une rude concurrence mondiale au niveau des fruits et légumes. Cela se voit avec les pays de l'Amérique latine. Alors quel avenir pour l'Afrique ?

Les fruits des pays africains et en particulier de la Côte d'Ivoire ont une place de choix sur le marché international. La Côte d'Ivoire est le premier producteur de bananes en Afrique, suivie du Cameroun. Il y a des discussions au sein de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) sur la banane dollar des pays de l'Amérique de Latine qui a réussi à gagner des parts des marchés en Europe grâce à la diminution des taxes douanières. Cette situation doit nous amener à nous montrer plus compétitifs, en maîtrisant la chaîne logistique et en réduisant nos coûts de revient. Raison pour laquelle nous intervenons aujourd'hui dans le transport, le transit et la manutention de nos fruits. La banane ivoirienne est d'une grande qualité et reste très appréciée sur le marché européen et international.


Pour revenir au plan national quels sont vos atouts ?

Le premier atout d'Eolis c'est son expertise développée par la gestion des fruits de Compagnie Fruitière c'est-à-dire 80% du marché national. Nos navires et nos cales sont dotés de '' l'atmosphère contrôlée ', qui est une technologie performante utilisée pour la conservation des fruits pendant le transport, sans oublier les techniques de traçabilité utilisées pour suivre l'origine des fruits embarqués sur nos navires.
Nous espérons aujourd'hui pouvoir participer au transport du café-cacao en fèves, bien que ce ne soit pas notre spécialité.


Les Dockers ont déclenché des mouvements en 2009. Quelles ont été les conséquences de ces mouvements sur votre entreprise ?

Sans vouloir rentrer dans la polémique, il est important que les dockers acceptent de discuter et de trouver un terrain d'entente avec le patronat du secteur maritime.

Le président de la République a reçu tous les acteurs du secteur et a ainsi confirmé l'intérêt porté à leurs revendications. Nous allons tous ensemble trouver des solutions aux problèmes des dockers, mais cela ne peut se faire en un jour et même en un mois. Pendant ce temps, le travail continue. Nous ne devons pas perdre de vue l'intérêt du Port et de la Côte d'Ivoire. Le Chef de l'Etat a d'ailleurs dit lors de la rencontre que "ce qui nous donne à manger ne doit pas être détruit parce qu'on est en colère". Il faut rester raisonnable et éviter que les navires soient déviés vers d'autres ports et toujours privilégier le dialogue.

Interview réalisée par Edmond Kouadio
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ