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Politique Publié le mercredi 9 mars 2011 | Nord-Sud

Descente de ‘’jeunes patriotes’’ chez Touré Ahmed Bouah - Un enfant tué, deux autres enlevés

Les jeunes pro-Gbagbo qui pillent depuis quelques jours des domiciles à Abidjan sont arrivés, lundi, chez Touré Ahmed Bouah. Le bilan est dramatique.

Un nombre important de ‘’jeunes patriotes’’ a fait irruption, lundi après-midi au domicile de Touré Ahmed Bouah, aux Deux-Plateaux-Vallons, dans la commune de Cocody. Après avoir saccagé la villa et pris des biens, ils ont enlevé deux fils de l’opérateur économique et abattu un troisième qui se débattait pour ne pas être emporté. Selon le père qui a rapporté les faits, hier devant la presse, le gamin tué était l’un de ses jumeaux de 12 ans. Il se nomme Touré Losséni. C’est son frère jumeau, Touré Lacina, et leur cadet de 8 ans, Touré Seydou, qui ont été kidnappés. Une visite guidée des lieux a permis aux journalistes de constater les dégâts causés par les malfaiteurs, arrivés, selon les témoins, autour de 17 heures, à bord d’une vingtaine de véhicules 4X4. Le promoteur du projet immobilier des Forces de défense et de sécurité(Fds) était encore à son bureau. Quelques uns tentent d’escalader la clôture mais n’y parviennent pas à cause des barbelées. Ils décident alors de passer par le toit d’une villa mitoyenne non occupée. Les premiers qui accèdent à la concession de M. Touré ouvrent le portail. Tout le groupe envahit la cour, et sous la menace d’armes à feu et de gourdins, les agresseurs tiennent en respect les membres de la famille trouvés sur place, avant de mettre la maison sens dessus-dessous. Ils prennent des appareils électroménagers, des vêtements et un coffre-fort découvert pendant le saccage de la chambre du propriétaire des lieux. Signalons qu’avant de commettre leur forfait, les assaillants ont pris le soin d’arracher tous les téléphones portables que possédaient les occupants. Mais quelques minutes après leur arrivée, une source policière avait informé le chef de famille qui s’est précipité vers les lieux. Aux abords de sa clôture, dit-il, il découvre une horde de jeunes très excités dont certains portaient des tenues noires. Il feint de se renseigner auprès d’un des manifestants qui s’était un peu détaché du groupe et qui ne semblait pas le connaître. Celui-ci lui lance les phrases suivantes. « Nous sommes venus régler les comptes à Touré Ahmed Bouah. C’est à lui qu’Alassane Dramane Ouattara a remis l’argent qui sert à financer les attaques d’Abobo. Il possède une caisse noire chez lui.» Le chef d’entreprise affirme s’être aussitôt rendu dans les commissariats du 12e et du 30e arrondissements qui se trouvent dans la zone. Les commissaires sont arrivés avec des hommes, mais se sont limités à assister aux faits. Peut-être impuissants. Les enfants enlevés ont été conduits vers une destination inconnue. Hier matin, en tentant d’appeler sur les téléphones emportés, M. Touré et ses proches ont eu un interlocuteur sur le numéro du majordome de la maison pillée. L’interlocuteur en question a dit se trouver à la Cité Rouge de Cocody. Pour la libération des otages, il a demandé qu’on lui communique le code du coffre-fort volé. Ce coffre contient une importante somme d’argent, les passeports et les visas du propriétaire, révèle ce dernier. Le code communiqué, les ravisseurs ont promis déposer les enfants au commissariat de 8e arrondissement de Cocody. Ce qui n’était pas encore le cas au moment où nous mettions sous presse.
Rappelons que ce drame survient après une série de pillages de maisons appartenant à des soutiens d’Alassane Dramane Ouattara, le président élu. Touré Ahmed Bouah est aussi dans le collimateur de certains cadres Lmp qui ne supportent plus sa présence à la tête du vaste projet immobilier des Fds. Début décembre 2009, il a été arrêté par des hommes en treillis pour, dit-on, sa collusion avec les Forces nouvelles. Il n’a eu son salut que grâce à l’intervention du ministre de la Défense d’alors. En septembre dernier, ses bureaux ont été attaqués à plusieurs reprises par des agents des eaux et forêts mécontents qui ont enlevé certains de ses collaborateurs détenus pendant quatre jours dans la forêt du Banco.

Cissé Sindou
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