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Politique Publié le mardi 22 mars 2011 | L’Inter

Un évadé des prisons des FAFN à l`Ouest fait des révélations

Sahi Goué Jacques est originaire de Toulepleu, à l'extrême ouest de la Côte d'Ivoire. A la reprise des hostilités le 14 février 2011 entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) restées fidèles au président Laurent Gbagbo, proclamé vainqueur de la présidentielle de novembre dernier par le Conseil constitutionnel et les soldats des FN rangés aux côtés d'Alassane Ouattara, reconnu gagnant par la CEI, il a d’abord été engagé de force comme chauffeur à la mine d’or d’Ity avant d’être détaché pour conduire un véhicule de guerre de type 12/7 aux côtés du chef rebelle Bertin. Après avoir passé des moments d’angoisse et de frayeur avec des hommes dont le train quotidien est miné par la drogue et autres vices insoutenables, Sahi Goué Jacques demande à quelques jours d’une offensive sur Bloléquin, à se retirer dans sa famille pour des soins. Sa requête est rejetée par son ''tuteur'', qui voit derrière ce retrait un mauvais présage pour sa propre sécurité. Aussitôt, il est ligoté puis fait prisonnier. Mais grâce à de bons rapports entretenus avec une mercenaire libérienne lorsqu’il était conducteur à la mine Ity, il réussit à prendre la fuite. Aujourd’hui en famille à Gagnoa, Sahi Goué raconte les combats de l'Ouest et son propre calvaire. «L’attaque de Toulepleu a commencé le 14 février 2011. Les combats ont duré de 6 h 30 mn jusqu'à la tombée de la nuit. Actuellement ou je vous parle, Toulepleu est sous contrôle des rebelles et des mercenaires libériens. Il y a eu assez de morts durant les affrontements. Les mercenaires se sont emparés des biens des populations, qu’ils tiennent en otage. Ils nous ont pris, nous les jeunes. J’ai été conduit dans leur camp. Après vous avoir soumis à de sévères interrogations, ils vous orientent dans les secteurs d’activités. Comme moi je sais conduire, ils m’ont recruté comme chauffeur à la mine d’or d’Ity. Je faisais la navette entre cette entreprise et Toulepleu. Après, on m’a confié à un certain chef Bertin, d’ethnie Yacouba. Il était à mes côtés lorsque je conduisais le véhicule 12/7. Tout se passait bien mais le jour où je lui ai dit que je rentrais en famille pour des soins, il s’est mis dans tous ses états et a failli me tuer. Mais Dieu ne l’a pas voulu. Il m’a dit: qu’est-ce qui prouve que tu ne vas pas pour préparer un coup contre moi?''. J’ai été arrêté puis ligoté. Le chef Bertin avait lancé l’assaut sur Bloléquin. Un jour, en partance pour cette localité, lui et les mercenaires libériens m’ont laissé ligoté derrière la voiture. Sûrement qu’ils s’étaient retirés pour prendre de la drogue. La mercenaire libérienne à qui j’ai été confié m’a reconnu et m’a détaché. Je suis passé par Péhé, Toulepleu, Ziombly pour traverser le Cavally et sortir à Bloléquin. En route, j’ai rencontré 12 éléments des FDS qui fuyaient. Arrivé à Mého, je les ai quittés », a-t-il confié. Avant d’ajouter que «l’objectif principal des Forces armées des Forces nouvelles, soutenues par des mercenaires, est de conquérir le grand-ouest. Ils ont foi en cette mission et sont confiants. Ils sont déterminés car ils ont les moyens. Pour eux, si Guiglo tombe, San-Pedro leur appartient». Sahi Goué a révélé le revirement des mercenaires libériens, pro-Gbagbo au départ, aux côtés d’Alassane Ouattara. Ce revirement, a expliqué l'ex-prisonnier des FAFN, serait dû au mauvais traitement salarial de ces combattants libériens qui se sont trouvés séduits par les offres de l'adversaire. «Ils ne combattent que pour de l’argent. Car ils adorent l’argent. Lorsque celui qui était au devant les a trahis, ils ont été approchés par le capitaine Allah Kouakou sur demande des ministres Dagobert Banzio et Mabri Toikeusse. Le capitaine Allah a été d’un apport inestimable pour la rébellion», fait remarquer Jacques Goué. A l’instar de son ex-employeur Bertin (tué le 08 mars dernier), tantôt Fds tantôt rebelle, l’ex-prisonnier avoue que beaucoup de Fds à l’Ouest ne jouent pas franc-jeu. «Bertin était un loyaliste (Fds) et un chef rebelle, il me disait en Yacouba qu’ils sont nombreux à jouer à ce jeu». Sahi Goué Joseph soutient que de tout l’Ouest, seules les 3 villes Duékoué, Guiglo et Bloléquin sont aux mains des loyalistes. Pour avoir vécu au sein des rebelles, il souligne que la tâche n’est pas aisée pour les FDS dans la zone. C’est pourquoi il les invite à ne plus se focaliser sur leurs positions mais à engager l’assaut final au risque de se faire surprendre par les rebelles et les mercenaires libériens.

Venance KOKORA
Correspondant régional
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