Elles sont des milliers à être tombées pendant la crise postélectorale. Elles, ce sont les victimes anonymes du contentieux résultant des contestations du verdict du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Ou de la non acceptation par toutes les parties du verdict des urnes tel que proclamé par la CEI et certifié par l’Onuci. Sans refaire l’histoire et tomber dans le décompte macabre, ces victimes ‘’sans grades’’ ont-elles influé sur la sortie de crise ? Au cœur de cette interrogation, se pose le problème de la personnalité des morts anonymes. Si l’on en croit Nathalie Traoré, en dépit des tueries massives orientées contre les masses populaires militantes, les victimes anonymes et ‘’sans grades’’ n’ont pu faire arrêter la crise plutôt eu égard à leur statut d’absence d’aura. « Ces milliers de morts posent le problème de l’aura, de la personnalité. Quand le décès du ministre Tagro a été annoncé, la nouvelle a ému tout de suite alors que bien avant, des milliers d’Ivoiriens étaient tombés. La raison est toute simple : il a une forte personnalité. Quand un leader d’opinion de cette aura tombe, il y a une forte mobilisation tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur. L’Onuci a déployé plus d’hommes et de moyens autour du Golf Hôtel pour éviter des victimes qui mobilisent. Pendant ce temps, les populations d’Abobo, de Yopougon ou encore à l’Ouest sollicitaient la protection onusienne. Malgré leur nombre qui nous heurte, nous les défenseurs des droits humains, il faut le reconnaitre que les victimes anonymes ne pèsent pas dans la prise de décisions urgentes », confie Mme Traoré.
M.T.T
M.T.T