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International Publié le lundi 16 mai 2011 | Nord-Sud

Accusé d’agression sexuelle à New York - La chute incroyable et inattendue de Strauss Kahn

Incroyable ! Impensable ! Inadmissible ! Les qualificatifs s’enchaînaient hier sur les lèvres des hommes politiques français aux premières heures de la matinée. Le chouchou des sondages, celui que l’opinion entrevoyait déjà au sommet de l’Etat français en 2012 a été mis aux arrêts aux USA pour une affaire de mœurs. Un séisme dans la vie politique française !


En attendant de comprendre ce qui s’est réellement passé dans cette chambre d’hôtel newyorkais (seule une version, celle de la femme de ménage est connue), les faits sont accablants pour le patron du FMI (Fonds monétaire international). En partance pour Paris, le samedi 14 mai, DSK (comme on le surnomme en France) est interpellé par la police américaine à l’aéroport JFK. Quelques heures auparavant, cette femme de ménage aurait révélé une tentative d’agression sexuelle de la part de Strauss Kahn. Ce dernier, sortant de la salle de bain en tenue d’Adam, se serait retrouvé nez-à-nez avec l’employée de l’hôtel. Que s’est-il passé ensuite ? Seule la suite de l’enquête le démontrera. Pour l’heure, la femme de ménage soutient mordicus avoir été brutalisée par le patron du FMI qui l’aurait contrainte à lui faire une fellation, en vain. Des accusations dignes d’un film hollywoodien à suspense qui valent aujourd’hui à DSK une interpellation et des interrogatoires dans les locaux d’un poste de police de Harlem.
Si dans les premières heures de la matinée, les principaux ténors de la scène politique française et même l’Elysée s’étaient astreints à un prudent silence, quelques personnalités ont vite livré leurs impressions. De Jacques Attali à Bernard Debré, en passant par Ségolène Royal et François Bayrou, tous étaient unanimes pour jouer la carte de la présomption d’innocence. Même s’ils reconnaissaient à demi-mot que c’en était fini des ambitions présidentielles du champion des Socialistes français. Sans omettre de souligner l’impact très négatif que cette affaire risque de porter à l’image de l’Hexagone. Du côté du staff de campagne de Strauss Kahn, on s’indigne en estimant que «cela ne lui ressemble pas».
A moins d’un an de la présidentielle française (les dates ont été publiées seulement en début de semaine dernière par le Ministère de l’Intérieur), l’affaire tombe très mal pour le PS (Parti socialiste). Qui ne finissait plus de se déchirer sur le choix de son potentiel candidat à la présidentielle du 22 avril 2012. Le favori DSK devrait, selon toute vraisemblance, affronter, lors des primaires, François Holland, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, pour ne citer que ceux-là qui s’agitent depuis des mois dans le starting-block. La plupart des sondages depuis plusieurs mois concordaient sur les chances de DSK de battre tous ses concurrents, en l’occurrence Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen qui, elle, serait créditée d’un bon score. Des prévisions aussi sérieuses que diverses la voient au deuxième tour quel que soit l’adversaire en face.
Chamboulant l’agenda politique français depuis quelques mois, l’ancien ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie de Lionel Jospin a surtout fait la Une de la presse française la semaine dernière. Une photo de lui le montrant dans une Porsche appartenant à un de ses lieutenants et les accusations du journal France Soir révélant les prix exorbitants de ses costumes font énormément le buzz sur le net. L’homme a même porté plainte contre le journal pour diffamation.
Malgré sa stature internationale, le mari de l’ex- journaliste de TF1, Anne Sinclair, traîne des préjugés très sulfureux dans son pays. Il est dépeint comme quelqu’un qui a un penchant démesuré pour la gent féminine, un libertin qui affectionne dangereusement le plaisir de la chaire. Un véritable séducteur dans l’imaginaire populaire. L’humoriste Stéphane Guillon qui a été limogé de France Inter en 2009 a malicieusement consacré une de ses chroniques à DSK qu’il a dépeint ce jour-là comme un danger pour le personnel féminin de la station de radio. Ce préjugé vient malheureusement compliquer davantage la défense de l’accusé. Le député de la majorité présidentielle (UMP), Bernard Debré, lui, ne s’est pas gê­né, hier matin d’accabler le patron du FMI : «Les faits plaident contre DSK. Il faut qu’il se soigne pour éviter d’avoir des pulsions immondes et incontrôlées », a-t-il tranché. La presse américaine n’est pas en reste. Rangeant au placard la présomption d’innocence, le Daily New titrait dans son édition dominicale : «Le Perv», entendez le pervers. Quant au New York Post jugé bien introduit dans les milieux de la police américaine, il mentionnait en manchette «Sleazy Money» (l’argent sale). Jugements sévères ou simples déductions de faits précédents ? La dernière affaire en date ne plaide pas forcément en faveur de l’ancien maire de Sarcelles (Val d’Oise). Au printemps 2008, DSK a formellement reconnu avoir eu une liaison avec Piroska Nagy, une ancienne fonctionnaire hongroise du Département Afrique du FMI. Il a dû faire profil bas en s’excusant publiquement. Deux ans après, l’homme est éclaboussé dans une autre affaire liée au sexe. En tout état de cause, les jeux sont faits pour Strauss Kahn. L’élection présidentielle française de 2012 est totalement relancée. Le film «Elysée 2012» s’annonce plus que jamais palpitant.

Karim Wally, à Paris


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