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Société Publié le jeudi 7 juillet 2011 | Nord-Sud

Faible représentation aux hauts postes / Les femmes sont-elles vraiment lésées ?

Pourquoi les femmes sont sous-représentées aux hauts postes dans l’administration publique et privée, malgré la parité prônée par les organisations internationales ? Des spécialistes des ressources humaines, des chefs d’entreprises et d’autres experts se pro­noncent.


La représentation féminine dans les instances de décision, dans l’administration et dans les entreprises privées reste faible. Le constat est qu’au niveau des élues locales, une seule femme est présidente de conseil général pour 56 départements et districts. Seules 9 femmes sont maires sur les 197 communes quand 19 femmes siègent parmi les 223 députés à l’assemblée nationale. A Adzopé, par exemple, parmi les 35 agents que compte le conseil général, il n’y a que 13 fem­mes. Le taux minime de 13% de femmes dans le gouvernement d’Alassane Ouattara continue de provoquer une sorte de blessure narcissique au sein de la gent féminine. Selon les chiffres publiés par l’institut national de statistiques en 1998, 31% de femmes ont une activité économique et parmi elles, 41% sont des salariés. A la Compagnie ivoirienne de l’électricité, 26% des agents sont des femmes. Et la Société des transports abidjanais en possède 10%. Bien sûr, il faut en extraire aujourd’hui celles qui ont perdu leur emploi à la suite des soubresauts socio-politiques. Le Réseau femmes et gouvernance local de Côte d’Ivoire (Rfglci) et d’autres organisations de femmes, trouvent à tort ou à raison ces chiffres insignifiants.

Une ressource jugée
insuffisante…

Dans une communication sur le thème, « Femmes, responsabilités professionnelles et familiales », Konan Flore, directrice générale de la Cie, fait remarquer, au sujet de la représentation féminine, qu’elle est loin de la parité voulue par l’Onu dans les objectifs du millénaire pour le développement avant 2015. Mais passées les émotions féministes, on se demande s’il pouvait en être autrement. Y a-t-il suffisamment de la ressource humaine féminine ? Des experts des ressources humaines révèlent que les femmes ne sont pas rejetées d’office dans les entreprises.
Le problème est que peu de femmes sont qualifiées dans certains domai­nes. «Globalement, 2/3 des dossiers que nous recevons appartiennent aux femmes. Mais après la sectorisation des qualifications, les femmes ingénieures sont rares. Elles sont nombreuses au niveau du bac+2 et on les retrouve en général dans les filières liées aux relations publiques comme la communication, la gestion commerciale et le marketing », note K.R, directeur des ressources humaines dans une entreprise de fabrique à Abidjan. Les spécialistes révèlent que les femmes constituent à peine 10% des effectifs à la base dans les filières techniques qui sont pourtant plus pourvoyeuses d’emplois. Quand la qualification n’est pas mise en cause, c’est plutôt la compétence qui est battue en brèche dans des domaines précis. Les entreprises de presse, par exemple, comptent peu de femmes.

L’analphabétisme,
un autre problème

Un chef de service dans une rédaction de la place fait les remarques suivantes : « les femmes tiennent difficilement dans le métier. Les horaires de travail sont lourds à supporter, surtout, quand nous avons affaire à des femmes mariées. Elles ont la tête en entreprise et le cœur à la maison. Ce qui joue sur la performance. Or le journalisme exige la disponibilité quelle que soit l’heure. Il faut toujours être prêt comme un militaire. » À la base, le niveau d’alphabétisation de la femme en Côte d’Ivoire laisse à désirer. Mme Bia Bi Tia Louisa, proviseur de lycée, qui a participé à l’élaboration d’un document de stratégie pour la scolarisation des filles, remarque une propension élevée de celles-ci à abandonner l’école. Sur les 25% de taux de redoublement enregistrés à l’école, 20% concernent les filles. Même au niveau de la carte scolaire, l’effectif des garçons supplante celui des filles à l’école primaire: 77% de garçons contre 58,6% de filles. En plus, 63,6% de la population ne sait ni lire ni écrire dont 51% de femmes. Une situation très préoccupante pour des amazones qui entendent se positionner coûte que coûte. Une mère non scolarisée va donner une éducation approximative, surtout que maintenant les recettes de l’éducation traditionnelle ont presque disparu. Les femmes du Rfglci ont, de leur côté, adopté depuis l’année dernière, un plan d’action en vue de se présenter massivement aux élections locales. Les femmes peuvent mieux faire. Mais il faut déjà amener les petites filles à l’école, les suivre, les surveiller et veiller à ce qu’elles s’en sortent avec de gros bagages intellectuels. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas…


Nesmon De Laure
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