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Politique Publié le jeudi 4 août 2011 | AFP

Côte d`Ivoire: des chefs de l`ex-rébellion affectés dans la nouvelle armée

© AFP Par Emma
Le dernier bastion des partisans de Gbagbo tombe: soldats, miliciens et mercenaires libériens déposent les armes aux pieds des Forces républicaines, à Yopougon
Vendredi 29 avril 2011. Abidjan, commune de Yopougon. Photo: de g. à dr. les commandants Koné Zakaria, Chérif Ousmane et Morou Ouattara
Abidjan,Le président ivoirien Alassane Ouattara a recyclé dans la nouvelle armée des figures majeures et controversées de l`ex-rébellion qui l`a soutenue, une étape dans la délicate réunification des anciens belligérants après la sanglante crise post-électorale.

Ces ex-"commandants de zone" - les fameux "com-zone" - se partagent le contrôle du nord du pays depuis le putsch raté de 2002 de leur rébellion, rebaptisée Forces nouvelles (FN) et dirigée par le Premier ministre Guillaume Soro.

Avec l`appui militaire décisif de la France et de l`ONU, ils ont, au sein des Forces républicaines (FRCI) créées par M. Ouattara, contribué à porter le nouveau président au pouvoir.

Après quatre mois d`une crise qui a fait au moins 3.000 morts, et à l`issue d`une guerre de deux semaines, les FRCI ont arrêté le 11 avril l`ex-chef d`Etat Laurent Gbagbo, qui refusait de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010.

Pour M. Ouattara, la restructuration de l`armée et l`amélioration de la sécurité sont les premiers défis. Après avoir nommé en juillet de nouveaux chefs de l`armée, il a signé mercredi une vague de promotions et nominations, décidant notamment du sort d`anciens "com-zone".

Jusque-là commandant de la zone FN de Séguéla (centre-ouest), Issiaka Ouattara, dit "Wattao", l`un des plus connus, devient commandant en second de la Garde républicaine, qui fut un pilier du régime Gbagbo.

Ousmane Chérif, qui commandait la zone de Bouaké (centre, fief des FN), est nommé commandant en second du Groupe de sécurité de la présidence de la République. Il est un homme de confiance d`Alassane Ouattara.

Auparavant commandant de la zone de Korhogo (nord) et à ce titre chargé de la sécurité de Laurent Gbagbo qui y est en résidence surveillée depuis avril, Martin Fofié Kouakou devient commandant de la Compagnie territoriale de cette ville.

Devenus des personnages familiers des Ivoiriens, entre métier des armes, affaires florissantes et rubrique "people" des journaux, les "com-zone" ont été régulièrement accusés d`exactions depuis 2002 par l`ONU ou des ONG.

Le commandant Fofié est depuis 2006 sous sanctions de l`ONU, qui a mis en cause ses forces pour "exécutions extrajudiciaires".

Ousmane Chérif a été accusé par Human Rights Watch d`être impliqué dans des exactions contre des pro-Gbagbo au dénouement de la crise.

D`autres anciens "com-zone", dont Zakaria Koné, réputé pour ses présumés pouvoirs "mystiques", sont affectés au sein des Forces spéciales.

"Le pouvoir ne pouvait pas remercier les +com-zone+ autrement que par des postes prestigieux", déclare à l`AFP une source sécuritaire occidentale, alors que l`hypothèse de la reconversion hors de l`armée de certains d`entre eux a longtemps couru.

C`est aussi "une manière de démanteler" leur contrôle sur le nord du pays, selon une source proche du dossier.
Toutefois, certains se partagent désormais la capitale économique en rentables zones d`influence.

Alors que, selon l`expression du chef de l`Etat, les FRCI doivent "assainir leurs rangs" après de multiples exactions (pillages, racket, violences...), le plus dur reste à faire pour la réunification de l`armée.

Les Forces républicaines avaient été créées mi-mars par M. Ouattara pour réunir théoriquement les ex-belligérants de 2002, Forces de défense et de sécurité (FDS) de Laurent Gbagbo et ancienne rébellion.

Dans les faits, les ex-rebelles ont formé l`essentiel des FRCI jusqu`à la chute de M. Gbagbo. Et si de nombreux ex-FDS ont fini par reprendre le travail, d`autres sont introuvables, ou ont préféré fuir au Ghana voisin.

Pour être effective, la réunification doit enfin passer par l`intégration de milliers d`ex-rebelles dans l`armée.

Plusieurs fois prolongé, l`indispensable recensement de ces hommes n`est toujours pas terminé.
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