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Santé Publié le samedi 13 août 2011 | Nord-Sud

Négligence des bilans de santé : Cancers, insuffisance rénale… ces mauvaises surprises qui tuent

Le bilan de santé est un examen médical préventif dont le contenu est adapté à chaque personne en fonction de son âge et de son sexe. Appelé également ‘’check-up’’, il a pour objectif d’identifier, diminuer, voire éliminer des facteurs de risque brutal de maladies et découvrir précocement d’éventuels problèmes de santé. Mais peu son les Ivoiriens qui le font régulièrement.

Dr D.A., gynécologue au service de gynécologie-obstétrique du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody, a reçu une patiente se tordant de douleurs au bas-ventre, il y a quelques mois. Elle avait également des fuites d’urine mélangée de sang. Des examens médicaux et cliniques ont permis de diagnostiquer un cancer du col de l’utérus. Et, le cancer était à un stade avancé. « Nous l’avons référée au Chu Treichville, en cancérologie pour un traitement. Mais, il était trop tard.

Pourquoi l’ivoirien ne fait pas de bilan

Elle a rendu l’âme au bout d’un mois », regrette le médecin. Le spécialiste note que, détectée tôt, cette tumeur se soigne et se guérit. Il existe un examen appelé le frottis vaginal qui permet de dépister les lésions précancéreuses du col de l’uterus à un stade précoce. Où elles peuvent être traitées.  Raison pour laquelle, chaque début d’année, il demande à toutes ses patientes de faire un bilan de santé. Le manque d’informations, de campagnes de sensibilisation de la part des autorités étatiques, la méconnaissance du bilan médical par les Ivoiriens ne facilitent pas la vulgarisation de ces examens. Les médecins ne les demandent pas à leurs patients. Anin M. n’a jamais fait de bilan de santé, malgré ces 45 ans. Bien que cadre dans une structure de communication. Il l’explique par le fait que son médecin ne le lui a jamais demandé. Cette thèse, Dr Adjobi Roland, gynécologue au Chu de Cocody, ne le réfute pas : « très peu de médecins conseillent des bilans médicaux à leurs patients. Nous avons plus tendance à faire de la thérapie. Nous faisons très peu de prévention». Ce fait est lié au protocole de soins. « Certains médecins ont tendance à ne pas afficher les protocoles de soins. Et donc, ils oublient très souvent de demander à leurs malades des analyses biologiques qui s’avèrent très importants », confie-t-il. Une autre raison explique ce fait. Dr Badou Kouamé, médecin-entreprise à l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader) et membre du Conseil de l’Ordre des médecins évoque la non-disponibilité des résultats des analyses. Selon lui, la logique voudrait que le médecin fasse une analyse de sang à un malade qui fait de la fièvre et qui vient consulter un médecin aux alentours de 16 heures. Elle permettrait de confirmer ou infirmer la thèse du paludisme. Mais si le médecin fait le test à cette heure-là, il n’aura les résultats que le lendemain. Le manque d’argent semble être aussi un énorme frein à cette pratique. Pour Dr Djamal Eddine, médecin au centre de santé communautaire Nimantoullah d’Angré, plus d’un malade sur cinq refuse de faire ces examens. Le médecin est alors obligé de traiter la maladie de manière ‘’empirique ou à tâtons, sans vraiment connaître l’origine du mal. « Nous essayons un premier traitement, s’il répond tant mieux ; s’il ne répond pas, nous en faisons un autre jusqu’à ce que le patient guérisse», explique-t-il. Ce phénomène qui devait prendre fin avec l’instauration de la gratuité des prestations (consultations, analyses biologiques…) et des soins dans les hôpitaux publics, est toujours en cours. Ce qui explique que le manque de moyens financiers n’est pas le seul frein à la pratique du bilan médical. Pour Dr Badou Kouamé, l’Ivoirien a cette mauvaise attitude de se soigner seul. Selon lui, une étude réalisée, il y a quelque temps, démontre que la consultation chez le prestataire de soins est plus élevée que chez le médecin. En d’autres termes, ceux qui se rendent dans le pharmacien pour s’acheter des médicaments sans avoir fait de consultation au préalable sont plus nombreux que ceux qui consultent un médecin.

Les avantages du bilan

Les spécialistes notent qu’un homme qui fait régulièrement un bilan vit longtemps que celui qui ne le fait pas. « Il connaît mieux son corps et il reçoit également des conseils de son médecin qui lui demande de faire attention à un tel ou tel aliment », révèle le médecin-entreprise de l’Anader. Il conti­nue : « son médecin lui donne des traitements adaptés ». C’est le cas de M.K. Agé d’une cinquantaine d’années, cet homme fait chaque année son bilan en cardiologie. Il a une malformation cardiaque et il suit donc son évolution chaque année. Donc, il y a des médicaments et des comportements à adopter pour éviter un infarctus.


Adélaïde Konin
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