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Politique Publié le mardi 30 août 2011 | Notre Voie

Voici le programme de gouvernement de Ouattara : Emprisonnements, déguerpissements et licenciements

Le nouvel homme fort de la Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara déroule son programme de gouvernement pour montrer ce qu’il sait faire à ceux qui ont voté pour lui et, surtout, à ceux qui l’ont soutenu dans la guerre meurtrière et dévastatrice qu’il a faite à la Côte d’Ivoire. Ce programme se résume en trois grands points qui sont : emprisonnements, déguerpissements et licenciements.
Installé au pouvoir par les armes, Ouattara continue sa guerre contre les Ivoiriens. Les emprisonnements sont le plat préféré qu’il leur sert au quotidien. Alassane Ouattara et ses soldats ont vidé toutes les prisons du pays pour les remplir à nouveau de ses adversaires politiques. A Korhogo, Boundiali, Bouna, Katiola et à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), les hommes politiques, les journalistes, les syndicalistes et les universitaires ont remplacé les ayant droit de ces lieux de détention. D’Houphouët à Gbagbo en passant par Bédié et Robert Guéi, Alassane Dramane Ouattara est le chef d’Etat qui bat le record des emprisonnements. Ces nouveaux pensionnaires sont souvent torturés comme au temps des vieilles dictatures et sont détenus sans chef d’inculpation encore moins de jugement. Laurent Gbagbo, son épouse Ehivet Simone et leur fils Michel vivent l’enfer au Nord dans le dénuement total. Un traitement qui n’honore pas la Côte d’Ivoire. De nombreux journalistes, des députés en fonction, des syndicalistes, des leaders politiques, des militaires, même des personnes anonymes et des universitaires qui font la fierté du pays et de l’Afrique sont détenus de façon arbitraire. Chaque jour, la liste des prisonniers de Ouattara s’allonge avec de nouvelles arrestations au point qu’il est vraiment difficile d’avoir une idée exacte de prisonniers du régime. Les Ivoiriens sont attristés par ce vent de répression qui souffle sur eux alors qu’ils ont passé une dizaine d’année sous Gbagbo sans connaître cette manière de gouverner avec la baïonnette, loin des discussions, débats et autres négociations propres au fonctionnement des régimes modernes.
Comme si ces emprisonnements en cascade ne suffisaient pas, les populations sont délogées et déguerpies sans que personne ne leur dise où elles doivent se réinstaller. On a toujours conseillé pourtant qu’avant un déguerpissement des populations, il faut toujours leur trouver un nouveau site d’accueil. Mais cette règle n’est pas observée par Ouattara. Il fait procède à des déguerpissements sauvages, c’est-à-dire, sans mise en demeure raisonnable. Des commerçants, des quartiers précaires, des opérateurs économiques, le secteur informel sont tous surpris et déstabilisés. A Adjamé, des commerçants qui nourrissaient des familles entières sont condamnés à errer et à jouer désormais au cache-cache avec des hommes en armes qui ignorent tout des droits de l’homme. Dans le périmètre de l’université de Cocody, des familles ont été jetées à la belle étoile par le nouveau pouvoir. Ces familles passent aujourd’hui le plus clair de leur temps à se chercher sans être sûres de se retrouver. A la Rue Princesse, au boulevard Giscard d’Estaing, des véritables affaires sont tombées à l’eau sans dédommagement. Au marché de la Sicogi à Yopougon, les femmes dégagées de la voie sont allées s’abriter sous de haute tension électrique pour y faire le commerce entre la Sogefia et la Cité Cie. Leur sort n’émeut pas du tout Ouattara qui fait des déguerpissements pour, dit-on, embellir son pays et le rendre plus vivable. Il s’en fout éperdument de ce que ces familles dorment à la belle étoile et meurent de faim. L’essentiel est de donner un nouveau visage à la Côte d’Ivoire afin qu’elle ressemble aux belles nations du monde. Sans doute comme la France et les Etats-Unis, ses tuteurs.
Du côté de Port-Bouët, on annonce que les quartiers comme Adjoufou, Derrière Warf, et les autres quartiers précaires au bord de la mer vont être rasés dès cette semaine. Les populations qui vivent dans ces quartiers sont déjà angoissées et crispées. Tout cela sous les yeux bien ouverts des organisations des droits de l’homme qui sont, curieusement, devenues muettes face à ces déguerpissements faits sans créer au préalable un site d’accueil.
Comme si ce drame que vivent des pères et mères de familles, qui se retrouvent du jour au lendemain sans aucune ressource ne suffisait pas, des travailleurs du public et du privé perdent leurs emplois par milliers. La centrale syndicale Ugtci fait cas de 80.000 emplois perdus déjà. Mais la saignée continue car au Palais présidentiel de Yamoussoukro, le nouvel homme fort vient de frapper dans le lot du personnel. Au Conseil économique et social, à la Sicogi, au Port d’Abidjan, à la Lonaci etc., les travailleurs sont remerciés sans aucune justification.
La peur et l’angoisse d’un lendemain assombri gagnent de plus en plus les habitants de ce pays. En un temps record, depuis qu’il est arrivé au pouvoir, Alassane Dramane Ouattara «montre les couleurs» à ceux qu’il appelle pourtant ses compatriotes. Les emprisonnements, déguerpissements et licenciements sont en passe de devenir, aux yeux des Ivoiriens, les grands axes de son programme de gouvernement. En définitive, tous les signaux qu’il a allumés montrent que Ouattara gouverne contre le peuple. Et c’est triste.

Benjamin Koré
benjaminkore@yahoo.fr
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