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Politique Publié le mercredi 12 octobre 2011 | Le Temps

Soro, Bédié, Ouattara, un pouvoir qui se cherche à la tête d’un pays qui coule !

© Le Temps Par Abdoul Fatai
Bouaké: ex-rebellion, les Forces Nouvelles décident de leur avenir
Samedi 10 septembre 2011. Bouaké, Ran Hôtel. Conclave de toutes les composantes civiles et militaires des Forces Nouvelles, en présence de leur Secretaire general, le premier ministre Soro Guillaume Kigbafory (photo)
L’actualité récente de la Côte d’Ivoire, à travers les activités, les discours et les comportements des trois principaux responsables de l’attelage hétéroclite, mais cependant fortement associé en incohérences et en orgueil jamais observé dans notre histoire politique (même le «grand Houphouët savait se garder d’une trop grande arrogance, malgré une mainmise sans contexte ni partage sur la Côte d’Ivoire pendant plus de 30 ans!), n’augure assurément de rien d’apaisant pour le futur immédiat de notre pays. Soro, Bédié, Ouattara, trois associés en crime contre la Côte d’Ivoire, trois personnes si dissemblables et pourtant associées, pour qui la Côte d’Ivoire ne doit servir qu’à leurs intérêts et ceux de leurs amis ou de personnes qu’ils auraient choisis sans aucun fondement objectifs. Faut-il attendre qu’ils nous conduisent vers l’abîme de plus en plus perceptible ? Comment évoluera et se terminera le jeu de dupes qui les réunit et qu’adviendra-t-il de notre pays à la fin, que nous espérons très prochaine, de cette mascarade honteuse pour notre pays et ses dignes populations.
«Le temps est un autre nom de Dieu», disait régulièrement le Président Laurent Gbagbo, comme pour nous enseigner non seulement une grande patience et une foi profonde en Dieu, mais aussi pour nous dire combien il était difficile de faire vivre ensemble des frère antagonistes pour «le père» qu’il était et restera pour beaucoup d’entre nous, soulignant ainsi l’extrême délicatesse de construire l’union et inspirer la tolérance dans notre communauté. Nous nous en souviendrons jusqu’au bout, et pour autant, notre pays restera certainement meurtri pour longtemps par nos actes de mensonges, de lâcheté, de trahison contre la nation fragilisée et haï par beaucoup, pour des raisons que nombre d’entre nous ignorent encore. Depuis l’avènement du trio iconoclaste et hétéroclite à la tête de notre pays, chaque jour qui passe vient fragiliser encore plus les minces espoirs que certains naïfs avaient placés dans les illusions qu’il est arrivé à faire prospérer au sein que quelques-unes de nos populations. Nombre de motifs aussi fallacieux que contradictoires ont été avancés pour préparer et défendre leur forfaiture. Ils se partagent aujourd’hui le pouvoir en Côte d’Ivoire et entendent faire la justice sur des faits issus d’une crise dont ils sont les principaux responsables et réconcilier des Ivoiriens qu’ils ont passé tout leur temps et énergies à diviser pendant 18 ans, certes avec l’apparition d’un élément opportuniste, comme dans le cas de maladies sournoises et impossibles à soigner !
C’est cette Côte d’Ivoire que Charles Konan Banny a la responsabilité de réconcilier, face aux torpilles systématiques d’un trio iconoclastes et dans une incertitude croissante, approfondissant le désarroi des Ivoiriens et leur pessimisme en un futur qui se dessine sous la brutalité d’une force grégaire et où le mensonge et la haine sont les piliers d’une démarche sans but, autre que celui de se venger et d’empêcher la Vérité d’émerger pour dire la véritable histoire récente de notre pays. Comme le disait l’écrivain George Orwell «en des temps de supercherie universelle, dire la vérité sera un acte révolutionnaire» ! Ckb est donc le révolutionnaire en qui la Côte d’Ivoire espère, accompagné d’une des «10 personnalités les plus influentes du monde» en 2010 (voir «Times Magazine»), Notre unanime Didier Drogba, seul parmi des commissaires contestables, car de lui au moins, on peut espérer une sincérité, face aux exactions qu’il a personnellement subies et aux nombreuses menaces que sa famille a rencontrées, au point qu’il se soit vu obligé d’exiler tous ces membres auprès de lui à Londres ou à Paris, pour les mettre à l’abri de la haine et de la grégarité ambiante.
Nous souhaitons tous la justice, la réconciliation et la paix durable dans notre pays, nul ne doit en douter, dans l’ordre ou le désordre. Nous souhaitons tous, comme le dit un certain mouvement nouveau que «plus jamais» ceci ne se produise dans notre pays et qu’enfin, nous sachions construire les bases d’une véritable unité, d’une nation forte au service d’un pays ambitieux, plein de talents et de ressources, dont le rôle et la position dans la sous-région et sur le continent ne peuvent être ni anodins ni insignifiants, il caractérise plus que n’importe quel autre pays africain la vraie nature de l’Homme africain, à savoir la solidarité, l’ouverture à l’autre et vers l’autre, le partage et la terre d’accueil pour, qui des exilés exclus de chez eux, qui ces pauvres qui ne trouvent pas de travail chez eux, ou qui encore ces ambitieux qui peuvent loin de chez eux, aisément s’enrichir et prospérer sans aucune contrainte ni limite ! La Côte d’Ivoire, notre Côte d’Ivoire, et non celle que le trio nous offre actuellement, n’est pas un pays ordinaire et ne saura accepter que ses enfants, soient les sacrifices d’une logique qui ne la privilégie pas et qui aurait même tendance à l’exclure, tant en niant ses qualités intrinsèques, qu’en obérant son avenir et celui de ses enfants !
Trop de contradictions actuelles inquiètent, pour espérer tirer de la logique de réconciliation et de recherche de justice actuelle un quelconque optimisme, à moins de vouloir être aveugle ou de nier l’évidence ! La capacité à établir les responsabilités ne se mesure pas à la force de celui qui est au pouvoir, ni à sa volonté de promouvoir une justice injustice. Bien au contraire ! Car, au minimum, il faudrait déjà admettre que la responsabilité de toute cette crise que notre pays traverse depuis près de deux décennies, ne peut être imputée à une seule personne, un seul camp, un seul groupe ethnique ou une seule partie de la population. Or, le constat déplorable que nous observons est que, pendant que nous en appelons tous à la justice pour faire la réconciliation et planter les racines d’une paix unificatrice, que constatons-nous ?
Un camp accablé et déjà condamné, avant même toute enquête ! Un homme voué aux gémonies, annoncé d’emblée comme seul coupable de tous de tous ! Une exclusion systématique et bien organisée d’une partie significative, si pas majoritaire de la population nationale ! Une méprise du droit le plus élémentaire ! Une violation systématique des règles qui fondent le fonctionnement de notre pays ! De nombreux exilés intérieurs et extérieurs, dont on tend à faire peu cas, sauf pour les soupçonner de volonté de déstabilisations ! Un pays où l’insécurité devient une habitude ! Un pays où l’on tend à imposer la pensée unique et où on menace la contradiction et la critique pour l’étouffer ! Un pays où les droits de l’Homme sont valables pour certains et pas d’autres ! Un pays qui veut aller à des élections législatives sans avoir soldé le contentieux de l’élection présidentielle encore traumatisante ! Un pays où, un individu seul, parce qu’aillant tenu un armée rebelle pendant plus de neuf ans, est le seul capable d’aller partout sur le territoire national ! Un pays dont le prétendu président a plus le souci d’aller à l’étranger que de tourner dans son pays pour se rendre compte de l’état de celui-ci et de ses populations ! Un pays où, seule, une clique minoritaire décide et gère toutes les activités qui génèrent de l’argent ! Un pays où les épouses de quelques responsables se promènent dans les paradis fiscaux et prétendent être seules capables à offrir à qui le veut tout ce qu’il souhaite ! Enfin, un pays dont les responsables préparent la vente tous les actifs viables à des prête-noms qui viendront récupérer à vils prix ces actifs pour le compte de ceux qui nous dirigent en ce moment ! En somme, un qui va à vau-l’eau, inexorablement, sous les yeux effarés de ses enfants, mais avec l’approbation de soutiens extérieurs alléchés ! Au fait, pendant ce temps, la «blanche colombe» fait ses affaires tranquillement !
Au milieu du trio se trouve, un homme ! Jeune, ambitieux, qui se veut mystérieux et homme d’Etat précoce ! Un jeune homme qui a tué pendant neuf ans, aux vus et sus du monde entier, et qui l’assume avec fierté arrogante ! Un jeune homme qui tient les deux autres membres du trio, pour avoir été le constructeur du pouvoir actuel, mais que peu d’entre nous attendait là ! Un jeune homme qui se prévaut d’avoir «rouler le boulanger d’Abidjan», selon ses propres termes ! Un jeune homme qui dicte tout, décide de tout, influence tout et détermine finalement la logique en cours, envers contre tout bon sens et surtout, envers et contre la Côte d’Ivoire ! Un jeune homme enfin qui n’a de souci que d’être au pouvoir pour éviter d’être rattrapé pour ces vrais faits et actes, pour tous les crimes qu’il a commis, initiés, ordonnés ou coordonnés ! Un Jeune homme qui est devenu un gros os dans la gorge de la Côte d’Ivoire actuelle et de la Côte d’Ivoire tout court, car tant qu’il tient ce pouvoir, c’est l’avenir de la Côte d’Ivoire qui est en otage, sous hypothèque ! C’est une Côte d’Ivoire psychopathe, profondément malade, méfiante envers elle-même qui en résulte, donc fatalement fragile ! Et ce jeune homme se ment, leur ment, nous ment ! Mais, peu s’en rende compte ! Ses discours sont toujours en contradiction avec les annonces faites par «son président» ! Quand quelque chose ne lui plait pas, il boude et met en difficulté tout l’attelage ! Son humeur domine et détermine toutes tendances ! Il n’a pas d’ami et seul ses ambitions comptent ! Alors, comment va se terminer ? Ouattara est-il finalement le vrai président qu’il croit être ? Bédié joue quel rôle dans tout cela ? Et, en réalité, après avoir «eu Gbagbo», quel sort le jeune homme réverse-t-il à ces deux vieux chevaux qui pensent être les patrons du trio ?
Ouattara dans sa volonté farouche de prendre la tête de la Côte d’Ivoire, s’est acheté toutes sortes de soutiens, parfois contradictoires les uns des autres ! Dans sa démarche, il ne semble pas avoir prévu l’émergence d’une force opportuniste et maintenant qu’il est confronté à ce jeune homme, qui prétend ne plus avoir peur de rien, pour avoir «dirigé une rébellion pendant neuf ans» ? Soro est-il utile ou nuisible à Ouattara et Bédié (en fait, ce dernier ne compte rien, sauf à faire croire à un report de ses voix vers Ouattara au second tour) et si oui, pourquoi et pour combien de temps ? Objectivement, la réponse serait que Soro est nuisible, tant pour le régime actuel que pour la Côte d’Ivoire toute entière.
Soro fait montre de toutes les caractéristiques d’un apprenti dictateur : impulsif, toujours menaçant, rétif à la contradiction, incapable d’accepter la contradiction au point de faire éliminer physiquement et systématiquement toute opposition, toutes contradictions ou résistance contre ses opinions et sa volonté ! Il se croit un destin supérieur tel, qu’il s’autorise à marcher sur tout, sans états d’âmes. Il force des alliés à remettre en cause leurs accords, pour imposer ses intérêts ! Il est froid et se croit d’un courage unique !
Et pourtant, face aux attentes de justice, de réconciliation et de paix, il est le principal et l’unique point d’achoppement ! Il est celui que les Ivoiriens tolèrent certainement le plus malgré eux, par la crainte qu’il leur inspire ! Sa méchanceté et sa détermination n’ont pas de limites ! La liste des crimes en tous genres est abyssale et ses forfaits divers sont tous passibles de la Cpi ou des plus hautes condamnations prévues par nos lois ! Et Pourtant, c’est lui qui prédit le plus de condamnations aux autres ! Il accepte la Cpi, comme tous les Ivoiriens, au demeurant, et promis d’y extrader toute personne de groupement de rebelles qui serait reconnu coupable ! Mais, il fait mine d’oublier que chacun de ceux-ci ne sont que des exécutants de ses ordres, ou en tout cas, que lui aussi devrait «bénéficier» de la «présomption de culpabilité» dont il use pour détenir illégalement le président Gbagbo ! «Présomption de culpabilité» qui est tout autant valable d’ailleurs pour Ouattara lui-même, si c’est bien la justice qu’on recherche ! Soro est passible de la Cpi bien plus que Ouattara lui-même et bien encore plus que Gbagbo ! Alors, pour lui, seul le pouvoir d’Abidjan doit déterminer les conditions d’accusations et d’inculpations des personnes à traduire ici et là en justice ! Soro est plus conscient que n’importe qui de ce que la vérité coûterait à une quelconque de personnes visées par des enquêtes pénales ou civiles devant être conduites en Côte d’Ivoire pour solder totalement et véritablement la crise que le pays traverse depuis 1994 en réalité et sait donc pertinemment que, si la justice devait se conduire dans les règles de l’art, il serait le tout premier à être extradé vers la Cpi, puis ensuite, emprisonné pour avoir littéralement piller la Côte d’Ivoire pendant près de 10 ans, en toute impunité et pour aucun autre intérêt que le sien et celui de quelques personnes sous la protection desquelles il est arrivé à se mettre pour arriver à s’imposer à la tête de la Côte d’Ivoire. Car c’est bien lui et non Ouattara qui dirige ce pays depuis quelques mois ! Pire, si selon la jurisprudence de la Cpi, les crimes commis au-delà de sa saisine par le régime de Ouattara devaient être pris en compte, Soro devrait se faire encore plus de souci, au lieu de plastronner sans vergogne, tant son orgueil l’étouffe et l’aveugle !
Mais le plus grave, c’est l’hypothèque que cela fait peser sur la Côte d’Ivoire, sur l’éventualité d’une réconciliation et sur un retour véritable à la paix, car tout cela finira bien par le rattraper, que cela lui plaise ou non ! Banny, dont la détermination à conduire avec succès le processus de réconciliation doit le savoir et s’il en doute, devrait prendre quelques reculs afin de bien réévaluer la situation avant de relancer sa machine ! Car sa tâche ne sera d’aucun repos et nous lui souhaitons sincère succès, car nous avons tous intérêt dans son succès ! Mais, pour autant, nous doutons de sa capacité à trouver les équilibres qui puissent à la fois satisfaire Soro, arranger Ouattara dans la nécessité pour lui de prendre le contrôle de «son pouvoir» et surtout, de convaincre la population dans son ensemble, mais surtout les partisans de Laurent Gbagbo qu’une justice sincère puisse se réaliser sans que Soro ne soit inquiété et qu’une réconciliation puisse se construire sans que les rebelles et leurs méfaits ne soient admis et condamner, pour être éventuellement pardonnés par les autres ! Cela rend l’ascension de l’Himalaya bien plus aisée, même pour quelqu’un d’un âge aussi avancé que M. Banny ! Pour faire la justice, nul d’entre nous ne doute qu’il faut la vérité ! Pour arriver à la vérité, il faut, au minimum que tous les protagonistes soient traités sur un pied d’égalité, ce qui contredit totalement la déclaration de Soro selon laquelle, «quand on a perdu (la guerre et les élections ?), il faut se taire» et subir la loi du vainqueur (remarquons bien qu’il n’a pas dit «des vainqueurs», car pour lui il n’y en a bien qu’un et ce ne peut être que lui !) ! Pour arriver à mettre tout le monde sur un pied d’égalité, il faut œuvrer avec courage et dire les choses telles qu’elles sont, ou ont été, ce qui n’est pas le cas pour l’instant ! Enfin, pour arriver de la justice à la vérité, de la vérité à la réconciliation et de la réconciliation à la paix, il faut que personne ne se sente ni exclue, ni particulièrement stigmatisée !
Ces conditions minimales ne semblent pas encore garanties dans le cas de notre pays ! Nous souhaitons que Banny arrive à les créer, pas uniquement par son discours, certes courageux, il faut le lui concéder ! Et la condition sine qua non ou minimum à remplir, c’est de régler le cas de Soro, qui est le centre et l’épicentre de la crise dont notre pays sort difficilement ! Si la Côte d’Ivoire veut la paix durable, si Ouattara veut se constituer une crédibilité qui le maintienne à la tête de notre pays, si Bédié veut rentrer dans notre Histoire aussi dignement que cela peut lui être encore autorisé, si Banny veut être le saveur qu’il souhaite, si Drogba ne va pas se voir descendre de son piédestal, le cas de Soro est le premier sujet à l’ordre du jour et la priorité des priorités ! Car, tant que ce jeune homme n’aura eu l’assurance certaine de s’en sortir, il ne libèrera pas notre pays et n’autorisera certainement pas une vraie réconciliation ! A moins que nous parlions d’autre chose, Soro est le danger public et général numéro 1 de tous les enjeux de notre pays et de tous les acteurs politiques actuels de notre pays…
Correspondance particulière de F. Lefaman
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