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Société Publié le mardi 24 janvier 2012 | L’expression

Affaire ‘’Fraude sur les documents administratifs’’ Au cœur du ‘’laboratoire’’ du Fpi

Dans la technologie électorale mise en place par les refondateurs avant les élections générales, figurait en bonne place la fraude sur les extraits d’acte de naissance.
Au plus fort des inscriptions sur la liste électorale, en vue des élections générales de sortie de crise, le Front populaire ivoirien (Fpi), alors au pouvoir, accusait le Rassemblement des Républicains (Rdr), dans l’opposition, de fraudes massives sur les pièces administratives.

On découvrait constamment des personnes qu’on présentait aux journaux télévisés, des individus mis aux arrêts, pour avoir tenté d’établir soit des extraits d’acte de naissance, soit des certificats de nationalité pour étrangers. Le tout visait à démontrer aux yeux du monde que le Rdr enrôlait des non nationaux à son compte, dans le but d’obtenir plus de voix aux élections. En réalité, c’étaient bien les refondateurs eux-mêmes qui s’adonnaient à ces fraudes massives. Ils étaient au pouvoir, et avaient la possibilité de faire ce qu’ils voulaient.

Feu Désiré Tagro et les siens avaient donc installé leur laboratoire à Issia, le département de naissance du tout puissant ministre de l’Intérieur d’alors. Cet homme, on le sait, était un maillon essentiel du système.

La machine à fabriquer des pièces
Mais la fraude a pris une proportion importante en 2009, avec la création du Cercle d’actions stratégiques (C.A.S). Le général Lago Daléba, ancien Directeur général de la police nationale, Guéhi Goroza, le Commandant Konan Marthe, Gatta Théodore, Zago Gnali Casimir, Tagro Mathurin, frère cadet de Désiré Tagro, par ailleurs chargé de mission de l’ancien ministre, puis six autres membres de la Commission de rédaction des statuts de ce cercle d’actions (voir fac-similé 1).

D’ailleurs, le nom de Lago Daleba est revenu dans le communiqué de la police nationale. En effet, depuis le mardi 10 janvier 2012, le réseau a été démantelé. Le Fpi a été pris la main dans le sac. La police a été informée de l’existence d’un réseau d’établissement d’actes de naissance à Issia. Le choix de ce département par le régime d’alors n’était pas fortuit.

Désiré Tagro était le ministre de tutelle. Il est originaire d’Issia et est censé mieux maîtriser le secteur. ‘’42 registres d’état civil à falsifier et 12 extraits d’acte de naissance frauduleux, portant le cachet de la sous-préfecture d’Issia, et la signature de M. Pascal Kouakou N’guessan, sous-préfet de ladite localité, au moment des faits, ont été mis à la disposition de la direction de la police criminelle’’, mentionne le communiqué de la police nationale du jeudi 19 janvier 2012.

Selon ledit communiqué, Pascal Kouakou N’guessan, préfet de département et Directeur général des Cultes, a reconnu avoir signé des milliers d’actes sous injonction du ministre Tagro. Selon des informations, entre 11 000 et 12 000 faux extraits ont été fabriqués. Les bénéficiaires de cette fraude ont été recensés sur un document de 57 pages, entre différents villages d’Issia. Ainsi, dans les villages de Dahira et de Niakia (village d’origine de feu Bohoun Bouabré), les militants du Fpi ont été enregistrés sans mesure (voir fac-similé 2).

Mais Issia n’est pas le seul département mis en cause. Puisque dans le canton Yocolo à Soubré, les ‘‘laborantins’’ ont frauduleusement établi 2 360 extraits. A Diabo également, dans la région de Bouaké, 94 extraits ont été fabriqués dans les mêmes circonstances. Comme à Botro dans la même région, et à Boguhé dans le Centre-Ouest. Selon nos sources, presque tous les extraits ont été signés par le nommé Pascal Kouakou N’guessan.

Sous la pression de sa tutelle. Ces extraits signés, notons-le, ne figuraient pas dans des registres. Ils ont été insérés, à en croire nos informateurs, dans de nouveaux registres agrafés à d’anciens. Pour les besoins de l’enquête, outre Pascal Kouakou N’guessan, Bodo Nahounou Faustin, administrateur civil à la retraite, et Dogbo Georges, ex-Dren de Daloa, ont été placés en garde-à-vue dans les locaux de la police criminelle, avait précisé le communiqué.

Ouattara Abdoul Karim
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