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Société Publié le dimanche 2 février 2014 | Ivoire-Presse

Investiture de l’union nationale pour la promotion de la jeunesse(UNAPROJECI) : le discours Kouadio Konan Bertin

© Ivoire-Presse Par DR
Cérémonie d’Investiture de l`union nationale pour la promotion de la jeunesse(UNAPROJECI)
Samedi 1er février 2014. Cocody. Cérémonie d’Investiture de l`union nationale pour la promotion de la jeunesse(UNAPROJECI) présidée par le député KKB.
Mes chers amis, membres de L’Union Nationale de la Promotion des jeunes de Côte d’Ivoire,

Je voudrais me réjouir de cette marque d’affection et d’estime pour votre choix de ma personne en qualité de parrain. Je ressens cela comme un grand honneur que je ne peux mettre sous le boisseau et vous exprime toute ma gratitude et ma reconnaissance.

Nous sommes les jeunes de Côte d’Ivoire, nous avons la vie devant nous et la tête pleine de questions auxquelles nous n’avons pas toujours de réponses.
La jeunesse aujourd’hui : est-ce le plus bel âge de la vie ? Est-ce le pire ?

C’est quoi la jeunesse aujourd’hui ? De notre humble avis, la jeunesse est un temps de la vie entre l’enfance et l’âge mûr. Pour le ministère ivoirien de la jeunesse c’est la tranche d’âge comprise entre 16 et 35 ans. L’UA va jusqu’à 40 ans. En France, sont considérés comme « jeunes », les 18 et 25 ans. C’est une catégorie difficile à délimiter dont les bornes ne peuvent être fixées tant elles dépendent des conditions historiques et sociales qui produisent des définitions de la jeunesse qui varient selon les sociétés. En CI, durant la période du miracle économique de 1960 à 1980, les seuils de passage de la jeunesse, temps de préparation au statut d’adulte, étaient plus au moins concomitant, et décohabitation de la famille d’origine, accès à un emploi mis en ménage. Depuis la fin de la décennie 80, il y a une déconnexion de ces seuils et les schémas traditionnels de sortie de la famille et du système éducatif ont été profondément modifiés.

Notre population est majoritairement constituée de jeunes. L’Institut National de la Statistique (INS) estime à 70 % de la population, la proportion des jeunes des moins de 30 ans, soit plus des deux tiers de la population totale. La frange active allant de 15 à 55 ans est de 49 %. Le taux de croissance démographique tourne autour de 3 % et les projections sur le moyen et long terme indiquent que ces tendances seront maintenues. Avec une telle structure de la population, nous avons l’impérieux devoir de remédier en priorité les difficultés des jeunes qui sont, en vérité, les difficultés réelles du pays qu’on peut regrouper en trois ordres. Les difficultés liées aux crises politiques, celles qui sont inhérentes aux systèmes de formation, et enfin la sempiternelle question de l’emploi.

La formation est la clé de réussite pour notre jeunesse. Mais le gros problème, c’est que notre système éducatif laisse à désirer. Les chiffres sont parlants : 67 % des adultes de notre pays n’ont jamais fréquenté un établissement scolaire, 15,7 % ont atteint le niveau d’éducation primaire, 17,6% le niveau d’enseignement secondaire et seulement 2,8%, le niveau d’enseignement supérieur. On a 500 000 jeunes qui sortent du système chaque année sans aucune qualification.

La logique voudrait qu’au sein de l’infime proportion de la population qui a atteint le niveau d’étude supérieur, on trouve moins de jeunes sans emploi ou de chômeurs. Mais non, non et non !

C’est ce dysfonctionnement qu’il faut corriger par une refonte de notre système éducatif qui passe nécessairement par une adéquation entre la formation et l’emploi.

L’allongement de la jeunesse est un constat partagé. Qu’il s’agisse d’un temps d’étude plus prolongé avec la massification de l’enseignement secondaire puis supérieur, d’une entrée dans l’emploi différée avec une forte précarité durant les premières années sur la marché du travail, voire une exclusion plus durable de ce marché pour certains d’entre eux. Les jeunes connaissent une jeunesse longue, marquée par une répétition des trajectoires et un temps de construction de soi beaucoup plus long pour parvenir à une autonomie, à une liberté de choix de vie et de possibilités de gouverner cette vie en fonction de ses valeurs et aspirations.

Etre pleinement autonome suppose ainsi une indépendance psychologique, financière, résidentielle et donc des revenus stables, des possibilités de logement accessibles grâce à un emploi stable. Il y a une aspiration, il y a une envie de reprendre la maîtrise de sa vie par son travail mais il y a aussi une envie nouvelle : se sentir plus libre. Libre de choisir son destin, libre de choisir sa vie, libre de choisir son rythme de vie, son mode de vie. Il y a une envie et un désir profond de liberté de choix.

La jeunesse d’aujourd’hui en Côte d’Ivoire, se caractérise par un temps d’études et surtout d’insertion dans l’emploi qui la maintient longtemps à la lisière de la société adulte malgré une forte aspiration à l’autonomie qui passe par l’insertion professionnelle.

De toutes les difficultés auxquelles les jeunes sont confrontées, celle de l’emploi est de loin la plus lourde de conséquences. Notre constat est au cœur des crises qui se succèdent dans notre pays depuis plusieurs années, il y a des jeunes désœuvrés. Ils se transforment rapidement en main d’œuvre armée au service de toutes sortes de causes. En outre, ce sont les jeunes sans emploi et sans qualification qui sont principalement les victimes.

La question de l’emploi des jeunes est donc à la fois un enjeu de paix est donc à la fois un enjeu de paix, un enjeu économique et un enjeu social. C’est pourquoi elle doit être inscrite au cœur de tout projet politique digne de ce nom.
C’est pourquoi de toute évidence, nous devons admettre que l’urgence aujourd’hui pour les jeunes de Côte d’Ivoire, c’est l’insertion professionnelle. Notre rôle est de refuser la relégation sociale et la marginalisation. De ne pas admettre qu’un jeune puisse se retrouver sans perspective d’avenir. Faire de la jeunesse une priorité, comme nous le désirons de tous nos vœux, c’est d’abord rompre avec la réalité insupportable à laquelle sont confrontés les jeunes depuis maintenant plusieurs années. C’est refuser le fait que les jeunes d’aujourd’hui aient pour seule perspective celle de vivre moins bien que leurs parents, d’avoir des difficultés à se former, à trouver un emploi, à se soigner, à se loger…

Il y aura certainement une réponse pour chaque jeune, à chaque situation. Parce que ce que veulent les jeunes ce n’est pas l’assistanat mais l’autonomie, la capacité d’avancer sur le chemin de la vie et de faire ses propres choix. Ce sera donc le parcours d’autonomie.

Faciliter l’insertion professionnelle des jeunes, c’est aussi la création d’emploi dans les grands travaux de l’Etat, la modernisation par la mécanisation de l’agriculture, et la mise en œuvre d’un programme d’agro-industrie, le développement de la petite et moyenne entreprise. Viendront s’ajouter les postes de travail générés par la commune et le district ou la région. Le secteur privé anesthésié par la guerre doit retrouver une nouvelle marche.

Nous pensons que la mission de la jeunesse doit s’appréhender sous un double angle : l’angle négatif et l’angle positif.

Dans son aspect négatif, on a une tendance de jeunesse silencieuse, attentiste, inactive en période de crise et une autre qui est nuisible et fossoyeur de la démocratie. C’est ici que prend tout son sens le rendez vous de ce jour avec le thème que vous avez librement choisi, c’est-à-dire « la jeunesse ivoirienne face à son destin et aux défis de l’insertion socio professionnelle ».

De ce thème, la jeunesse doit positiver. Il est question de son rôle positif, c’est-à-dire la jeunesse est vivante, réactive, se forme, se bat pour l’insertion professionnelle, les valeurs démocratiques et le vivre en intelligence.

En réalité, la jeunesse doit jouer le rôle positif. Les jeunes de Côte d’Ivoire et partout dans le monde doivent avoir une conscience aigue et accrue de leur rôle. En l’occurrence, nous devons être en avant-garde, le fer de lance et le protecteur de la société ivoirienne. Le spectacle de tristesse et de désolation que nous sert une partie de la jeunesse de Côte d’Ivoire doit s’arrêter. Les jeunes ivoiriens devraient mettre fin au jeu de grue juteux dans les niches de certains leaders politiques car la science vaut mieux que l’or pur.
J’appelle un changement de mentalité de la jeunesse ivoirienne car la sauvegarde et l’avenir du pays en dépendent. Ce qui me permet de glisser sans plus tarder sur ce qu’elle est en droit d’attendre de tout pouvoir.

Après la crise post électoral de 2010, nous devons tout mettre en œuvre pour redynamiser la jeunesse par une bonne culture civique et éducative corrélée par une culture de l’excellence :
- Créer des emplois ;
- Mise en place d’activités d’auto-emploi et génératrice de revenu pour les jeunes et davantage de programmes de gouvernement au profit de ceux-ci ;
- Faire en sorte que les jeunes retrouvent le sens de la tolérance et du volontariat ; s’approprient et portent les vertus de la conscience républicaine, de la démocratie et du dépassement de soi en vue d’établir un environnement de paix et de cohésion sociale durable.
- Nous devons à tout pris arrêter le spectacle des enfants soldats et des mères qui pleurent leurs progénitures entraînées, malgré elles, dans le jeu de la mort. Un jeu au seul profit d’adultes peu scrupuleux qui exploitent, au gré de leurs ambitions, l’enthousiasme de la jeunesse et son inconscience du danger.

Quant à vous jeune de Côte d’Ivoire, je vous invite à être des artisans de paix désormais. Dans la recherche de la paix sociale sans laquelle il n’y a pas de développement, je crois qu’il faut savoir oublier. Soyez donc sans rancune et sans haine et laissez à l’histoire les événements du passé. Demeurons dans l’espoir et ne perdons jamais confiance en nous.

Je vous remercie !
Que Dieu vous bénisse !
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