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Société Publié le mardi 15 avril 2014 | Ivoire-Presse

Interview/ Pacôme Kipré, président de l’association les Zinzins du bonheur groupe France : « Pourquoi nous nous battons pour les enfants défavorisés des quartiers populaires »

© Ivoire-Presse Par DR
Pacôme Kipré, président de l’association les Zinzins du bonheur groupe France
Vous êtes le nouveau président de l’Association Zinzins du bonheur. Pourriez-vous nous résumer brièvement l’objet de ladite association ?

En effet, je suis le président de l’association les zinzins du bonheur groupe France. Notre section a vu le jour sous les fonts baptismaux le 11 janvier 2014 à la suite d’une assemblée générale. C’est le président fondateur, Docteur Amichia Magloire qui m’a nommé après des échanges intéressants sur la question de l’engagement et du volontariat au service des enfants défavorisés issus des quartiers populaires de notre pays. Voilà donc la mission première que l’association se fixe et accompli que le terrain depuis le 23 octobre 2011.


En tant que leader de ce mouvement en France, en quoi consiste votre rôle ?

En France nous avons mesuré la chose à sa juste valeur et avons une politique établi autour de ce que nous avons baptisé la campagne d’année. En tant que leader, je suis force de proposition et de conception de projets, travaillant en parfaite symbiose avec une équipe de personnes qui tutoient l’excellence comportementale et cela de nos jours est une rareté. Depuis que l’association existe en France, nous travaillons comme un club d’amis et cela a renforcé des liens. Vous savez, le terrain de la France pour parler comme le journaliste est difficultieux. Nos Journées sont harassantes, elles nous domptent et nous puisent toute l’énergie. Dans cet environnement là, il a fallu que je sache comment diriger cette autre corde à mon arc. Présenter un projet dynamisant et rassembleur, draguer et séduire d’une part les acteurs principaux, une tâche qui a été ma foi comme du fil dans le beurre en raison de la disponibilité mentale déjà des personnes et matérielle il faut le dire. Chaque jour qui passe, est une lucarne pour moi d’améliorer notre maison afin de mieux la vendre à qui de droit sans être taxé de noms d’oiseaux, car des associations de ce genre sont légions de nos jours avec la crise qui sévit. Reste à savoir quelles sont celles qui sont crédibles et dignes.


Pour votre mandat, quelles sont les grandes lignes de votre plan d’actions?

Nous portons notre programme d’actions sur le thème « Culture ivoirienne et Partage ». La culture ivoirienne est à valoriser par nous pour nos enfants. La plupart étant nés ici, ils ont du mal à se positionner dans cette double culture qui leur fait des clins d’yeux auxquels ils ne peuvent échapper. Nous organisons des veillées de contes et légendes de chez nous, des conférences autour de sujets tels que l’école et l’éducation autrefois qui permet un dialogue inter générationnel. Vous savez la génération dont je fais partie a eu cette chance de fréquenter le village. Mon père systématiquement nous envoyait mes frères et sœurs en vacances pour les trois mois. Sur ces temps là nous avons bénéficié de la richesse de ce que nous possédons de plus dense au monde. Les veillées contes autour du feu avec un grand père espiègle à la barbe grisonnante sont inscrites dans une belle case dans un coin de ma tête. Il y a une grande rupture avec ces pratiques qui pénalisent nos enfants. Voilà donc une façon admirable de les initier à leur histoire, en nous inscrivant dans notre mission éducationnelle dans cette façon de faire. Je rappelle aux adultes qu’il est prévu pour eux, une grande soirée rétro le 28 juin prochain, ceci pour évoquer leur jeunesse, et un grand gala de charité le 20 septembre. Tout ceci est mis en place pour la marche vers la « caravane du bonheur », action principale d’excellence de notre association.


Comment sont gérés les fonds collectés et qui sont vos donateurs ?

Notre association dispose d’un compte bancaire en bonne et due forme. C’est une nécessité absolue en tout cas en hexagone lorsqu’on est dans la vie associative. Une question de transparence et de crédibilité est de mise. Une trésorerie s’occupe des mouvements bancaires. Nous sommes alimentés par les activités que nous mettons en place qui sont payantes. Un tarif unique que les parents paient pour que leurs enfants bénéficient de temps festifs et de partages vrais. Nous adhérons également sur un montant fixé par les statuts et qui est annuel. Puis les dons fusent de part et d’autres de particuliers. Voilà en substance ce qui constitue la richesse financière des zinzins du bonheur groupe France. Notre action ensuite s’envole vers la caisse centrale basée au pays (ndr : Côte d’Ivoire), car les grands chantiers de notre politique s’y opèrent.

Quel regard portez-vous sur la politique sociale de la Côte d’Ivoire ?

De politique sociale ivoirienne ? Honnêtement je n’en perçois aucune vibration. Je ne vois rien poindre à l’horizon et je me rends compte que ce n’est que de nom ronflant qu’on nomme un tel ou un tel sur des pôles qui sont censés faire du social. Franchement un grand bravo à toutes ces ONG percutantes, qui sont sérieuses et qui sur le terrain abattent un énorme travail envers les populations en souffrance. Les enfants ne sont pas la priorité, les jeunes encore moins, ceux du troisième âge, nous les avons déjà enterrés dans nos esprits. Rien qu’une maison de l’enfance, une maison d’écoute et de loisirs des jeunes, un café pour les seniors au cœur de la cité, rien que cela pour commencer, ce serait salvateur.
Je ne comprendrai jamais nos dirigeants qui viennent en Europe et ne sont pas capables de copier ce qu’il y a de plus basique dans la vie d’une commune. On copie les blancs bien souvent dans des projets irréalisables chez nous et en cours de route, on abandonne, c’est d’un triste tout ceci. Il existe un ministère de la famille chez nous, mais je me demande à quoi il sert, vu que les familles ne se voient même pas consulter et proposer des programmes qui vont dans ce sens. Les gens ont besoin que ceux qui les gèrent soient proche d’eux et non pas dans leurs costards taillés sur mesure avec des titres ronflants et distinctifs.
La vie sociale dans les quartiers est une affaire de prise de responsabilité individuelle. L’ivoirien ne doit se débrouiller que par ses relations et tant pis pour ceux qui n’en ont pas. Alors on assiste à la déchéance morale et spirituelle des citoyens en devenir, élite de demain… Il faut sérieusement penser à remettre des actions efficaces et simples pour juste donner le sourire aux habitants. C’est tellement important de ne pas leur voler les instants premiers de leur marche en avant aux enfants, hélas, chez nous c’est ce qui se passe. Et je le dis haut et fort, ce n’est pas parce que le troisième pont est en train de sortir des eaux que les autres chantiers ne peuvent pas émerger. Chacun fait sa part, voilà comment le concept d’émergence doit être appliqué. On doit sentir une synergie à tous les niveaux. Nous avons tous conscience que la beauté esthétique du pays est une préoccupation, mais de grâce, je demande PARDON à ceux qui doivent faire leur travail sur d’autres axes de le faire simultanément.


Un message à l’endroit de ceux en faveur de qui vous œuvrez ?

Notre message aux enfants est un message qui verse dans l’hilarité, le rire, la détente, la convivialité. On ne va pas pleurer, c’est proscrit chez les zinzins du bonheur. Les larmes n’existent pas dans notre façon de voir les choses. Voilà d’ailleurs pourquoi on porte cette terminologie qui fait tiquer par le sourire. Une anecdote, lorsque nous sommes allés déclarer l’association à la municipalité de la ville ou nous sommes établis. Les responsables n’ont pas manqué de souligner que cette identité leur donnait envie de découvrir ce que nous faisons. Ils en étaient à la fois ravis et un peu étonnés.
C’est donc dans cet esprit que nous évoluons sur toute la planète avec pour lien, la puissance des réseaux sociaux qui nous sert d’interconnexion entre les pays.


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