Madame la Ministre de l’Intérieur de l’Afrique du Sud,
Monsieur le Ministre de la Sécurité du Togo,
Monsieur le Ministre de la Sécurité des Comores,
Mes chers collègues Ministres en charge de la Défense, du Plan et des Relations avec les Institutions de la République de Côte d’Ivoire,
Excellence Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les officiers généraux,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux, ce matin, de vous accueillir à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à l’occasion de cette 4ème édition du Salon Shield Africa.
Je voudrais au nom du Gouvernement, du Premier-Ministre, SEM Amadou Gon Coulibaly, vous souhaiter le traditionnel Akwaba en Côte d’Ivoire et vous souhaiter un très bon séjour chez nous.
Le Commissaire Général de ce salon, M. Stéphane Konan, l’a rappelé dans son propos. Sheld Africa est un salon qui a été créé en 2013. Il en a rappelé le contexte. M. Konan, étant le Directeur de notre trace technologique et conseiller au Ministère de l’Intérieur, a eu l’occasion de m’accompagner à différents salons à Paris et en Asie. Je me souviens qu’il était venu me voir et m’a dit : « M. le Ministre, est-ce que, pour adresser les problématiques spécifiques, on ne devrait pas avoir un salon dédié, où les prestataires viendraient à la rencontre de nos dirigeants, et que ce soit un cadre d’échanges à même de nous permettre de mutualiser nos efforts et trouver des solutions appropriées à nos problématiques ? ». Evidemment, c’était une audace et une grande ambition. Mais je lui ai donné mon accord, et aujourd’hui, je suis très heureux de voir l’évolution de ce petit salon de 2013, qui est en train d’être un salon de référence. Je voudrais également remercier CIGES, qui est l’organisateur de Sheld Africa, et qui dans un partenariat a réussi à donner une dimension internationale à ce grand salon. Donc, bravo à toi Stéphane et à CIGES. J’espère que dans quelques années, ce salon va poursuivre sa marche en vue d’être encore plus grand.
Ce salon, je l’ai dit, nous permet de nous rencontrer. Vous imaginez si chaque Ministre africain devait donner rendez-vous à chaque partenaire et prestataire, ce serait du temps de perdu. Surtout en Afrique, où on a besoin de consacrer notre temps à tellement de choses tout aussi importantes. Mais nous retrouver dans un même espace pour échanger nos expériences, pour discuter des problématiques qui nous sont propres, et envisager des solutions que les prestataires des différents stands internationaux nous proposent, c’est à mon sens une bonne chose.
Je crois que cela va nous permettre en outre de faire progresser nos pays en vue d’une meilleure sécurisation. Comme vous le savez, l’Afrique est un grand continent riche de sa population, de sa jeunesse et de ses ressources. Ce qu’il faut à l’Afrique aujourd’hui, c’est une stabilité. Et cette stabilité passe par quelques facteurs dont la sécurité. C’est la sécurité qui est la porte d’entrée de la stabilité. Ensuite, nous avons la justice sociale qui implique la bonne gouvernance, etc. Ainsi, si nous arrivons à faire en sorte que le continent soit stable sur une longue période, nous allons maintenir la confiance. Laquelle entraine l’investissement, qui porte à son tour la croissance. Par conséquent, une plus grande richesse à repartir à l’ensemble de nos concitoyens. Je veux dire à quel point nous prenons très au sérieux cette rencontre. A preuve, vous avez quatre membres du Gouvernement de Côte d’Ivoire présents (Le Ministre d’Etat auprès du Président chargé des Relations avec les Institutions et le Dialogue Politique, le Ministre auprès du Président de la République chargé de la Défense, le Ministre du Plan et du Développement et le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité), le jour où dans une heure, il y a un conseil de Gouvernement. Je veux saluer la Ministre du Plan, Nialé Kaba. Parce que la Défense et la Sécurité sont un maillon essentiel de la réponse stratégique d’un pays. Vous avez vu qu’en une journée ou en quelques jours, l’instabilité peut annihiler tous les efforts de plusieurs années en matière de confiance, de croissance et de performances économiques. Merci de votre présence et pour le message que vous envoyez à tous nos investisseurs.
Ce salon doit nous permettre également d’anticiper sur le besoin, pas en N+1, mais N+10. Parce qu’avec les nouvelles technologies aujourd’hui, dès qu’un problème se pose, les solutions sont en déphasage avec les problématiques induites par ce problème. Lesquelles problématiques sont de N+1. Il faut une réelle anticipation et nous devons sortir de la dictature de l’urgence. Nous devons lutter contre les décisions d’urgence. Nous devons tout faire pour avoir une vraie planification. C’est pourquoi, je voudrais saluer le travail qu’a accompli mon ami et frère, le Ministre Alain-Richard Donwahi, déjà en tant que Secrétaire national du CNS (Conseil National de Sécurité), et aujourd’hui en qualité de Ministre de la Défense dans la mise en œuvre du plan stratégique de sécurité de la Côte d’Ivoire et des lois de programmation sécuritaire et militaire, qui seront mises en œuvre cette année 2017. Et les événements que nous vivons montrent forcément que nous avons pris du retard sur la mise en œuvre de ces réformes. C’est vrai, pendant plus de deux ans, nous avons discuté avec tous les corps pour faire l’état des lieux, pour voir qu’est-ce que nous devrions adresser de façon prioritaire à court, moyen et long terme, de sorte à résorber les problématiques qui se posent à nous. Au regard des difficultés que nous avons avec nos troupes maintenant, nous réalisons que toutes les préoccupations sont pratiquement prises en compte par cette loi de programmation, qui va être mise en œuvre cette année. Tirons les leçons de tout cela. Vous qui n’avez pas encore de loi de programmation militaire, c’est plus qu’urgent. Il ne faut plus diriger ou gouverner dans l’urgence. Non à la dictature de l’urgence. Parce que comme je le dis, à chaque fois que nous prenons des solutions dans l’urgence, elles sont dépassées et induisent des problématiques qui sont déjà en N+1. Je voudrais donc dire que nous plaçons beaucoup d’espoirs en ce salon en cela qu’il doit nous permettre d’avoir de bonnes réponses à nos préoccupations. Car bien souvent, on a besoin de savoir si on investit bien. Si on investit dans de bons matériels, de technologie adaptée à nos besoins spécifiques ? Je pense que les rencontres d’hier, avec la présence de nombreux experts, nous édifient sur la question. Toutes ces contributions devraient nous permettre d’affiner nos stratégies et d’avoir un plan de mise en œuvre plus adapté à nos besoins.
Je m’en voudrais en tant que Ministre chargé de la Sécurité de quitter ce pupitre sans vous dire un mot de l’actualité sécuritaire en Côte d’Ivoire. Je veux vous dire merci de n’avoir pas annulé vos voyages. Parce que ça et là on a entendu dire qu’en Côte d’Ivoire, il y a des difficultés. Vous avez eu raison. La force d’un pays, ce n’est pas l’actualité d’un jour ou d’une semaine. Ce sont plutôt ses piliers et ses fondamentaux. Et je peux vous assurer que la Côte d’Ivoire a ses piliers et ses fondamentaux bien solides. Nous avons eu une grosse incompréhension avec nos troupes. Cela est dû certainement à un décalage de calendrier entre la prise en compte d’un certain nombre de mesures pour améliorer leurs conditions de vie et de travail, et la forte exigence des peuples devant une croissance qui va vite. Nous allons chacun jouer notre part de responsabilité. Mais je peux vous rassurer que la confiance est de mise. La preuve, vous voyez que dans tout ce qui se passe, il y a une limite. C’est vrai qu’on voit beaucoup d’indisciplines, mais j’ai envie de dire qu’il y a une norme dans cette indiscipline. Parce que dès qu’il y a des accords avec le Ministre, à la seconde tout le monde rentre dans les rangs. Et nous avons compris le message de nos troupes. Sur instruction du Président de la République, nous travaillons à apporter des solutions durables. Il ne s’agit pas d’y apporter des solutions à l’instant pour faire plaisir. Mais, il faut des solutions durables. Parce que, c’est l’indicateur des investisseurs. Les grands investisseurs, c’est la confiance durable. Quand je veux investir 100 ou 200 milliards dans ce pays, est-ce que pendant dix ans ce pays sera suffisamment stable pour garantir la croissance afin que j’ai un retour sur mon investissement ?
Il faut faire confiance à la Côte d’Ivoire. Nous avons relevé tous les défis. Après la crise, nous avions des défis immédiats, qui étaient le retour de la confiance et de la sécurité publique. Il y avait des barrages partout. Les voies étaient dominées. Au niveau de la police, la gendarmerie, l’armée, il fallait repartir à zéro. Et ce travail d’urgence, nous l’avons fait. Juste après, nous avons engagé des réflexions pour aller plus loin avec la réforme de la stratégie, qui a des programmations de mise en œuvre. Evidemment, toutes ces discussions prennent du temps, après quoi il faut les valider avec les autres collègues membres du Gouvernement. Chacun verra que les casernes de Côte d’Ivoire vont changer et être reconstruites. Chacun verra que les conditions de vie et de travail des soldats vont être améliorées. Je voudrais vous indiquer que le Gouvernement est à la tâche. Le travail est certes difficiles, mais nous sommes déterminés et engagés. C’est cela aussi la marque de la Côte d’Ivoire et des grands pays qui progressent. Aucun pays n’a évolué dans le monde sans difficulté. L’histoire de toutes les grandes Nations nous enseigne qu’après les graves crises, celles-ci ont eu des conséquences immédiates, à moyen et long terme. Nous sommes dans la gestion des conséquences à moyen et long terme de la grave crise que nous avons connue. Laquelle crise a duré dix ans, avec une sortie soldée par un conflit armé adossé à des pays comme la Sierra Léone et le Libéria, qui eux-mêmes venaient de vivre des crises de plus de dix ans. Nous sommes en train de travailler. Nous avons besoin du soutien de tous. Nous vous demandons de nous faire confiance.
Ayant dit cela, je voudrais ajouter que nous ne devrions pas perdre de vue la menace sécuritaire, qui est une réalité. Les événements récents de Gao (Mali) nous interpellent à plus de vigilance. C’est pourquoi, nous devons vite mettre fin au désordre dans nos rangs. Parce que dès que les terroristes s’aperçoivent qu’il n’y a pas d’unité des forces, c’est le terreau favorable pour leurs actions, qui sont dommageables à tous. Celles-ci nous tuent, tuent nos parents et nos enfants innocents. Nous devons vite nous mettre en ordre de bataille, car la menace est réelle. Nous avons des informations qu’il y a une volonté, en ce trimestre 2017, de perpétrer des attentats terroristes en Afrique de l’Ouest. J’invite nos forces à redoubler de vigilances. J’invite nos forces à rapidement se ressouder pour faire face à ce gros défi du siècle nouveau.
Je veux par ailleurs encourager toutes les polices du monde, les administrations à travailler à une identification fiable. Une des réponses au terrorisme, c’est cela. Aujourd’hui, on ne sait pas qui est qui ? Qui va et qui vient ? La traçabilité des mouvements est un gage pour lutter contre le terrorisme. C’est vrai, nous devons maintenir la libre circulation. Mais celle-ci doit se faire en garantissant la sécurité de tous. C’est pourquoi, nous travaillons à ce qu’on appelle l’identifiant unique en Côte d’Ivoire. Nous allons faire en sorte que tout individu qui est sur notre sol, soit rattaché à un numéro, à une adresse, à une photo et à une empreinte. Cela permet d’isoler ceux qui sont hors système, et qui sont en général des terroristes. C’est l’un des défis qui nous préoccupent en 2017. Et je vous rassure que nous sommes très engagés dans ce dossier.
Mesdames et Messieurs les Ministres, c’est sur ces paroles d’espoir que je voudrais clore mon propos, en vous souhaitant un très bon salon et un agréable séjour en Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.
Monsieur le Ministre de la Sécurité du Togo,
Monsieur le Ministre de la Sécurité des Comores,
Mes chers collègues Ministres en charge de la Défense, du Plan et des Relations avec les Institutions de la République de Côte d’Ivoire,
Excellence Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les officiers généraux,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux, ce matin, de vous accueillir à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à l’occasion de cette 4ème édition du Salon Shield Africa.
Je voudrais au nom du Gouvernement, du Premier-Ministre, SEM Amadou Gon Coulibaly, vous souhaiter le traditionnel Akwaba en Côte d’Ivoire et vous souhaiter un très bon séjour chez nous.
Le Commissaire Général de ce salon, M. Stéphane Konan, l’a rappelé dans son propos. Sheld Africa est un salon qui a été créé en 2013. Il en a rappelé le contexte. M. Konan, étant le Directeur de notre trace technologique et conseiller au Ministère de l’Intérieur, a eu l’occasion de m’accompagner à différents salons à Paris et en Asie. Je me souviens qu’il était venu me voir et m’a dit : « M. le Ministre, est-ce que, pour adresser les problématiques spécifiques, on ne devrait pas avoir un salon dédié, où les prestataires viendraient à la rencontre de nos dirigeants, et que ce soit un cadre d’échanges à même de nous permettre de mutualiser nos efforts et trouver des solutions appropriées à nos problématiques ? ». Evidemment, c’était une audace et une grande ambition. Mais je lui ai donné mon accord, et aujourd’hui, je suis très heureux de voir l’évolution de ce petit salon de 2013, qui est en train d’être un salon de référence. Je voudrais également remercier CIGES, qui est l’organisateur de Sheld Africa, et qui dans un partenariat a réussi à donner une dimension internationale à ce grand salon. Donc, bravo à toi Stéphane et à CIGES. J’espère que dans quelques années, ce salon va poursuivre sa marche en vue d’être encore plus grand.
Ce salon, je l’ai dit, nous permet de nous rencontrer. Vous imaginez si chaque Ministre africain devait donner rendez-vous à chaque partenaire et prestataire, ce serait du temps de perdu. Surtout en Afrique, où on a besoin de consacrer notre temps à tellement de choses tout aussi importantes. Mais nous retrouver dans un même espace pour échanger nos expériences, pour discuter des problématiques qui nous sont propres, et envisager des solutions que les prestataires des différents stands internationaux nous proposent, c’est à mon sens une bonne chose.
Je crois que cela va nous permettre en outre de faire progresser nos pays en vue d’une meilleure sécurisation. Comme vous le savez, l’Afrique est un grand continent riche de sa population, de sa jeunesse et de ses ressources. Ce qu’il faut à l’Afrique aujourd’hui, c’est une stabilité. Et cette stabilité passe par quelques facteurs dont la sécurité. C’est la sécurité qui est la porte d’entrée de la stabilité. Ensuite, nous avons la justice sociale qui implique la bonne gouvernance, etc. Ainsi, si nous arrivons à faire en sorte que le continent soit stable sur une longue période, nous allons maintenir la confiance. Laquelle entraine l’investissement, qui porte à son tour la croissance. Par conséquent, une plus grande richesse à repartir à l’ensemble de nos concitoyens. Je veux dire à quel point nous prenons très au sérieux cette rencontre. A preuve, vous avez quatre membres du Gouvernement de Côte d’Ivoire présents (Le Ministre d’Etat auprès du Président chargé des Relations avec les Institutions et le Dialogue Politique, le Ministre auprès du Président de la République chargé de la Défense, le Ministre du Plan et du Développement et le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité), le jour où dans une heure, il y a un conseil de Gouvernement. Je veux saluer la Ministre du Plan, Nialé Kaba. Parce que la Défense et la Sécurité sont un maillon essentiel de la réponse stratégique d’un pays. Vous avez vu qu’en une journée ou en quelques jours, l’instabilité peut annihiler tous les efforts de plusieurs années en matière de confiance, de croissance et de performances économiques. Merci de votre présence et pour le message que vous envoyez à tous nos investisseurs.
Ce salon doit nous permettre également d’anticiper sur le besoin, pas en N+1, mais N+10. Parce qu’avec les nouvelles technologies aujourd’hui, dès qu’un problème se pose, les solutions sont en déphasage avec les problématiques induites par ce problème. Lesquelles problématiques sont de N+1. Il faut une réelle anticipation et nous devons sortir de la dictature de l’urgence. Nous devons lutter contre les décisions d’urgence. Nous devons tout faire pour avoir une vraie planification. C’est pourquoi, je voudrais saluer le travail qu’a accompli mon ami et frère, le Ministre Alain-Richard Donwahi, déjà en tant que Secrétaire national du CNS (Conseil National de Sécurité), et aujourd’hui en qualité de Ministre de la Défense dans la mise en œuvre du plan stratégique de sécurité de la Côte d’Ivoire et des lois de programmation sécuritaire et militaire, qui seront mises en œuvre cette année 2017. Et les événements que nous vivons montrent forcément que nous avons pris du retard sur la mise en œuvre de ces réformes. C’est vrai, pendant plus de deux ans, nous avons discuté avec tous les corps pour faire l’état des lieux, pour voir qu’est-ce que nous devrions adresser de façon prioritaire à court, moyen et long terme, de sorte à résorber les problématiques qui se posent à nous. Au regard des difficultés que nous avons avec nos troupes maintenant, nous réalisons que toutes les préoccupations sont pratiquement prises en compte par cette loi de programmation, qui va être mise en œuvre cette année. Tirons les leçons de tout cela. Vous qui n’avez pas encore de loi de programmation militaire, c’est plus qu’urgent. Il ne faut plus diriger ou gouverner dans l’urgence. Non à la dictature de l’urgence. Parce que comme je le dis, à chaque fois que nous prenons des solutions dans l’urgence, elles sont dépassées et induisent des problématiques qui sont déjà en N+1. Je voudrais donc dire que nous plaçons beaucoup d’espoirs en ce salon en cela qu’il doit nous permettre d’avoir de bonnes réponses à nos préoccupations. Car bien souvent, on a besoin de savoir si on investit bien. Si on investit dans de bons matériels, de technologie adaptée à nos besoins spécifiques ? Je pense que les rencontres d’hier, avec la présence de nombreux experts, nous édifient sur la question. Toutes ces contributions devraient nous permettre d’affiner nos stratégies et d’avoir un plan de mise en œuvre plus adapté à nos besoins.
Je m’en voudrais en tant que Ministre chargé de la Sécurité de quitter ce pupitre sans vous dire un mot de l’actualité sécuritaire en Côte d’Ivoire. Je veux vous dire merci de n’avoir pas annulé vos voyages. Parce que ça et là on a entendu dire qu’en Côte d’Ivoire, il y a des difficultés. Vous avez eu raison. La force d’un pays, ce n’est pas l’actualité d’un jour ou d’une semaine. Ce sont plutôt ses piliers et ses fondamentaux. Et je peux vous assurer que la Côte d’Ivoire a ses piliers et ses fondamentaux bien solides. Nous avons eu une grosse incompréhension avec nos troupes. Cela est dû certainement à un décalage de calendrier entre la prise en compte d’un certain nombre de mesures pour améliorer leurs conditions de vie et de travail, et la forte exigence des peuples devant une croissance qui va vite. Nous allons chacun jouer notre part de responsabilité. Mais je peux vous rassurer que la confiance est de mise. La preuve, vous voyez que dans tout ce qui se passe, il y a une limite. C’est vrai qu’on voit beaucoup d’indisciplines, mais j’ai envie de dire qu’il y a une norme dans cette indiscipline. Parce que dès qu’il y a des accords avec le Ministre, à la seconde tout le monde rentre dans les rangs. Et nous avons compris le message de nos troupes. Sur instruction du Président de la République, nous travaillons à apporter des solutions durables. Il ne s’agit pas d’y apporter des solutions à l’instant pour faire plaisir. Mais, il faut des solutions durables. Parce que, c’est l’indicateur des investisseurs. Les grands investisseurs, c’est la confiance durable. Quand je veux investir 100 ou 200 milliards dans ce pays, est-ce que pendant dix ans ce pays sera suffisamment stable pour garantir la croissance afin que j’ai un retour sur mon investissement ?
Il faut faire confiance à la Côte d’Ivoire. Nous avons relevé tous les défis. Après la crise, nous avions des défis immédiats, qui étaient le retour de la confiance et de la sécurité publique. Il y avait des barrages partout. Les voies étaient dominées. Au niveau de la police, la gendarmerie, l’armée, il fallait repartir à zéro. Et ce travail d’urgence, nous l’avons fait. Juste après, nous avons engagé des réflexions pour aller plus loin avec la réforme de la stratégie, qui a des programmations de mise en œuvre. Evidemment, toutes ces discussions prennent du temps, après quoi il faut les valider avec les autres collègues membres du Gouvernement. Chacun verra que les casernes de Côte d’Ivoire vont changer et être reconstruites. Chacun verra que les conditions de vie et de travail des soldats vont être améliorées. Je voudrais vous indiquer que le Gouvernement est à la tâche. Le travail est certes difficiles, mais nous sommes déterminés et engagés. C’est cela aussi la marque de la Côte d’Ivoire et des grands pays qui progressent. Aucun pays n’a évolué dans le monde sans difficulté. L’histoire de toutes les grandes Nations nous enseigne qu’après les graves crises, celles-ci ont eu des conséquences immédiates, à moyen et long terme. Nous sommes dans la gestion des conséquences à moyen et long terme de la grave crise que nous avons connue. Laquelle crise a duré dix ans, avec une sortie soldée par un conflit armé adossé à des pays comme la Sierra Léone et le Libéria, qui eux-mêmes venaient de vivre des crises de plus de dix ans. Nous sommes en train de travailler. Nous avons besoin du soutien de tous. Nous vous demandons de nous faire confiance.
Ayant dit cela, je voudrais ajouter que nous ne devrions pas perdre de vue la menace sécuritaire, qui est une réalité. Les événements récents de Gao (Mali) nous interpellent à plus de vigilance. C’est pourquoi, nous devons vite mettre fin au désordre dans nos rangs. Parce que dès que les terroristes s’aperçoivent qu’il n’y a pas d’unité des forces, c’est le terreau favorable pour leurs actions, qui sont dommageables à tous. Celles-ci nous tuent, tuent nos parents et nos enfants innocents. Nous devons vite nous mettre en ordre de bataille, car la menace est réelle. Nous avons des informations qu’il y a une volonté, en ce trimestre 2017, de perpétrer des attentats terroristes en Afrique de l’Ouest. J’invite nos forces à redoubler de vigilances. J’invite nos forces à rapidement se ressouder pour faire face à ce gros défi du siècle nouveau.
Je veux par ailleurs encourager toutes les polices du monde, les administrations à travailler à une identification fiable. Une des réponses au terrorisme, c’est cela. Aujourd’hui, on ne sait pas qui est qui ? Qui va et qui vient ? La traçabilité des mouvements est un gage pour lutter contre le terrorisme. C’est vrai, nous devons maintenir la libre circulation. Mais celle-ci doit se faire en garantissant la sécurité de tous. C’est pourquoi, nous travaillons à ce qu’on appelle l’identifiant unique en Côte d’Ivoire. Nous allons faire en sorte que tout individu qui est sur notre sol, soit rattaché à un numéro, à une adresse, à une photo et à une empreinte. Cela permet d’isoler ceux qui sont hors système, et qui sont en général des terroristes. C’est l’un des défis qui nous préoccupent en 2017. Et je vous rassure que nous sommes très engagés dans ce dossier.
Mesdames et Messieurs les Ministres, c’est sur ces paroles d’espoir que je voudrais clore mon propos, en vous souhaitant un très bon salon et un agréable séjour en Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.