Une encyclopédie de quatre tomes, retraçant les événements majeurs survenus en Côte d’Ivoire, depuis la mort de son premier Président, Houphouët Boigny en 1993, jusqu’à la signature de l’Accord politique de Ouagadougou en 2007 en passant par la guerre de succession, la transition militaire et la rébellion armée. Tel est le résumé des mémoires de l’ancien ministre ivoirien des Droits de l’Homme sur la crise que traverse la Côte d’Ivoire depuis plus d’une décennie. Joël N’Guessan a présenté mardi ses œuvres à la presse, à sa Résidence sise à la Riviera 3. C’est un répertoire inédit de plus de 1.500 pages d’images, de textes, de documents historiques et de photos de personnalités qui ont marqué la vie de la Nation ivoirienne des quinze dernières années. En réalisant ce chef d’œuvre, il s’est agi pour le ministre Joël N’Guessan, de « matérialiser les événements majeurs qui ont marqué la Côte d’Ivoire par des écrits et des images qui pourront servir aux générations futures » par une meilleure connaissance ceux-ci. Il s’agit également de situer ces événements dans leur contexte et date avec précision car, il est démontré « qu’avec le temps, la mémoire s’efface et les dates des événements deviennent floues ». C’est une mission qu’il s’est assignée au nom du « Devoir de mémoire ». La collection « Devoir de Mémoire » comprend quatre ouvrages, chacun traitant d’un pan spécifique de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. Ainsi, dans le Tome 1, l’auteur traite de la fin de règne du premier président ivoirien et la guerre de succession que ses héritiers politiques se sont livrés à sa mort. Il présente la Côte d’Ivoire de la fin des années 90 comme une grande inconnue pleine d’incertitudes, marquée par une guerre de succession entre Bédié et Ouattara, une opposition boulimique en embuscade et une armée objet de convoitise. Ce nouveau puzzle politique ivoirien dominé par des tensions politiques et sociales sans précédent fait le lit de la colère de la grande muette qui, agacée, finit par prendre le pouvoir, un 24 décembre 1999. La Côte d’Ivoire entre ainsi dans le troisième millénaire avec un régime militaire. D’où le Tome 2 intitulé « Coup d’ Etat ». Ici encore, l’auteur évoque les dérapages du régime d’exception conduit par le Général Robert Guéi. Cette douloureuse parenthèse sera fermée par l’élection calamiteuse de Laurent Gbagbo à la tête de la Côte d’Ivoire qui, selon le ministre Joël N’Guessan, fera le lit de plusieurs tentatives de coups de force avec leur cortège de morts et de pogroms (charniers) dont le paroxysme est atteint avec l’éclatement de la « Rébellion » armée, le 19 septembre 2002. Le troisième Tome retrace les péripéties de la crise ivoirienne, ce qu’il a appelé « la recherche en dents de scie d’une paix perdue ». De Lomé à Pretoria en passant par Linas- Marcoussis, Kléber, Accra, la Côte d’Ivoire court derrière la paix. Cette recherche inlassable de la paix, résume aux mieux l’idée d’Houphouët Boigny, selon laquelle « le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu ». Le quatrième Tome parle de l’Accord politique de Ouagadougou. La problématique que l’auteur pose est de savoir si ce compromis politique entre les ex-belligérants sera un « prélude au retour d’un Etat de droit ou naissance de deux dictatures en terre ivoirienne ? »
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté