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Économie Publié le jeudi 29 janvier 2009 | Notre Voie

Relance économique post-crise - Kouassy Oussou (Directeur général de l`Economie) : "Pour redynamiser le secteur privé, l`Etat s`engage à alleger les impôts"

Le directeur général de l’Economie, Kouassy Oussou, a foi en la relance de l’économie de la Côte d’Ivoire. Il a même annoncé un taux de croissance de 3,9% cette année. Pour ce faire, il annonce les mesures prises par l’Etat, notamment l’allègement fiscal pour les entreprises du privé. Nous l’avons rencontré récemment, à l’occasion de la présentation des vœux aux lecteurs de Notre Voie, à Abidjan-Plateau.


Notre Voie : Quels sont vos vœux pour la Côte d’Ivoire cette année ?

Kouassy Oussou : Je souhaite une paix effective pour la Côte d’Ivoire parce que sans la paix, rien n’est possible. Il faut que la Côte d’Ivoire retrouve la plénitude de ses moyens pour faire face aux problèmes, au besoin de développement, etc. Il faut que le pays reprenne sa marche en avant. Je souhaite que la Côte d’Ivoire puisse se remettre au travail de sorte à relancer l’économie pour que tous les habitants du pays aient l’opportunité de travailler pour apporter leur contribution à la création de richesse et au recul de la pauvreté sur le territoire. Je souhaite en outre que la Côte d’Ivoire maintienne son rayonnement au niveau régional et international. Et que les élections puissent se dérouler dans les conditions normales pour que le pays retrouve entièrement la normalité pour tendre vers le développement.


N.V. : A combien peut-on estimer le taux de croissance de la Côte d’Ivoire en 2009 ?

K.O. : Nous avons projeté un taux de croissance de 2,9% en 2008. Les estimations nous laissent croire que cet objectif peut être atteint. Si la Côte d’Ivoire se réunifie comme nous l’entendons, si nous arrivons à conclure un programme avec les bailleurs de fonds qui nous permet de déboucher sur l’allègement de la dette qui est bien avancé, en ce moment, avec le retour des bailleurs de fonds internationaux, multilatéraux et avec l’accélération du retour du secteur privé, nous devons pouvoir atteindre un taux de 3,9%. J’ai bon espoir que la Côte d’Ivoire va se retrouver entièrement cette année.


N.V. : Quels sont les fondements de l’économie ivoirienne cette année ?

K.O. : Notre économie est toujours une économie en voie de diversification. C’est-à-dire que nous sommes partis d’une richesse basée essentiellement sur l’agriculture dont le café et le cacao pour tendre vers une économie avec un secteur industriel qui s’étoffe. Le secteur primaire se diversifie avec de nouvelles cultures telle que l’anacarde. Ce secteur s’est enrichi du pétrole et du gaz. En plus, nous avons le secteur tertiaire, des services qui se développent en parlant de la téléphonie cellulaire. Et puis, le secteur financier ne se porte pas si mal que ça.

Nous avons toujours l’avantage d’avoir des infrastructures de qualité dont certaines se sont dégradées. Mais très rapidement, un programme de remise à niveau va se faire. Nous avons les routes, les deux ports, toutes ces infrastructures qui sont intactes. Vous savez que nous sommes en train d’investir pour renforcer les infrastructures de production de l’électricité dont l’hydro-électrique et le thermique. La Côte d’Ivoire développe par ailleurs de nouveaux atouts. L’année dernière, la Côte d’Ivoire a signé la version intérimaire de l’Accord de partenariat économique (APE) qui nous ouvre au marché européen, mais nous expose à la concurrence par endroit. La Côte d’Ivoire est sur le point de redécoller à condition que nous retrouvions la paix totale.


N.V. : Le gouvernement ivoirien a pris l’engagement d’augmenter les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat. Sur quelles ressources compte-t-il pour honorer cet engagement financier ?

K.O. : Nous avons toujours dit que le problème de la Fonction publique, c’est la masse salariale et la dette qui sont assez élevées. Ce sont des problèmes qu’on ne peut pas gérer en même temps. On ne peut pas libérer les salaires tout en continuant de supporter en même temps le poids de la dette tel qu’il est aujourd’hui. Dans la perspective d’un allègement de la dette, il est évident que certaines ressources seront rendues libres. Et elles vont nous permettre de faciliter les ajustements au niveau des salaires parce que les salaires dans l’ensemble sont bloqués depuis des décennies. Ce qu’il faut retenir, c’est que le gouvernement a pris des mesures sectorielles qui ont permis de relever les rémunérations de quelques corporations. Donc, quand nous allons débloquer les salaires, on aura déjà fait, par avance, en réalité, la revalorisation des salaires de ces catégories là. Tout ça, c’est déjà une partie de l’effort qui est effectué.

Nous comptons donc sur l’initiative pays pauvre très endetté (PPTE) en vue de la réduction de la dette. La réunification du territoire va nous permettre également d’avoir des ressources additionnelles. Quand nous pensons que le taux de croissance va augmenter, vous comprenez qu’il y aura des ressources supplémentaires sur lesquelles l’Etat peut compter. Toutefois, la revalorisation des salaires doit être un moyen à travers lequel chacun doit apporter une plus grande contribution à la création de richesse. En effet, si la richesse n’est pas créée, on ne peut pas la partager. Chacun doit par conséquent se mettre davantage au travail, la rémunération doit être perçue comme la contrepartie de notre contribution à la création de richesse.


N.V. : Quelles sont les priorités de l’Etat en 2009 ?

K.O. : Dans les différentes communications que nous avons faites, les priorités qui se dégagent sont le parachèvement du processus de sortie de crise qui va aboutir aux élections. Ensuite, il faut revitaliser les infrastructures routières et énergétiques. Puis, il faut créer les conditions pour que le secteur privé retrouve tout son dynamisme. Vous voyez les mesures prises à ce niveau, entre autres les allègements fiscaux comme le réajustement au niveau de l’impôt sur le bénéfice industriel et commercial (BIC). Vous avez aussi toutes les dispositions prises pour lutter contre la fraude, le racket, etc. Il y a, en outre, toutes les réformes sectorielles qu’il faut reprendre. Il s’agit de la filière café-cacao et les autres filières agricoles qui vont être concernées. Il faut accélérer la reforme du secteur financier et continuer celle du secteur énergétique. Il nous faut un secteur agricole dynamique pour qu’il puisse permettre d’alimenter les Ivoiriens et les industries. Nous devons être par conséquent préoccupés par la relance de l’économie et préparer les conditions d’une croissance accélérée et soutenue sur les prochaines années.

Interview réalisée par Gomon Edmond
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