Les producteurs de café et de cacao ne sont pas prêts à lâcher du lest. En effet, dans le cadre de l’enquête de la filière café-cacao où plusieurs d’entre eux, et non des moindres, croupissent à la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan), ils sont impatients de voir la manifestation de la vérité éclater. Henri Amouzou, Angeline Kili et autres nourrissent dans l’ombre le secret espoir de faire triompher la vérité. Depuis les geôles de la Maca, même ceux qui sont proches du parti au pouvoir ruminent leur colère. Et les échos qui nous parviennent de cette prison ne sont pas faits pour arranger certains pontes du régime des refondateurs et même le premier d’entre eux. Depuis juin 2008, ils ont élu domicile dans l’établissement pénitentiaire où ils sont devenus les pensionnaires les plus chouchoutés. Mais ce qui devait être tout juste un tremplin pour ces barons est devenu leur domicile fixe. Passant même les fêtes de fin d’années derrière les barreaux, loin de leurs familles et de leurs proches. Cela a contribué a irrité ces premiers responsables de la filière, maintenus à ce jour en détention préventive dans les geôles de la Maca. Quoi de plus naturel que des maladies, autrefois enfouies, se rappellent à leurs ‘‘bons souvenirs’’, nécessitant une déprime ou une décrépitude de leur état de santé. Certains prisonniers du cacao ont alors pris leur courage à deux mains pour porter plainte contre l’Etat de Côte d’Ivoire pour violation des droits de l’homme. D’autres sont allés plus loin pour réclamer le retrait de l’ordonnance du président Laurent Gbagbo qui les exclut de la gestion de la filière café-cacao.
Dans l’attente des débats de fond
Ces producteurs se disent décidés à aller jusqu’au bout et n’attendent que le débat de fond pour porter la contradiction. Ce sera l’occasion, selon certaines sources, de clarifier entre autres les dons faits à l’Etat ivoirien dans le cadre de l’effort de paix au plus fort de la crise. L’on se rappelle que dans ce cadre, les producteurs, par le biais de leurs structures, avaient offert 10 milliards de FCFA à la Côte d’Ivoire pour l’achat d’armes et autres. Mais l’achat des armes fait-il partie de l’objet social d’une des structures de la filière café-cacao ? L’Etat ne savait-il pas qu’en ce moment les producteurs étaient accusés de pomper les caisses de leurs structures ? Tout le monde le sait, sortir 10 milliards de FCFA des caisses des producteurs relève d’une infraction. Une faute que l’Etat devra expliquer devant les juridictions au moment où les débats de fond s’ouvriront. Car pour financer les activités étatiques, il existe bel et bien des services appropriés comme les Impôts, la douane, le Dus (Droit unique de sortie), la taxe d’enregistrement. C’est justement la manne financière de ces structures qui doit permettre à l’Etat de s’acheter les armes et non l’épargne privée des producteurs. L’Etat n’avait donc pas le droit de récupérer ce don des planteurs de café et de cacao quand lui-même il savait les lourds soupçons qui pesaient sur cette corporation. Le débat de fond pourrait aussi concerner la gestion de l’épargne privée des producteurs où des prélèvements sont faits au niveau du Fdpcc investissement, de la réserve de prudence, du fonds d’investissement en milieu rural. Fort de tout ce qui précède, les producteurs sont décidés à aller jusqu’au bout. Mieux, ils n’hésiteront pas à parler et à faire des révélations qui pourraient ébranler la République. « Nos clients sont prêts à aller au terme de cette action. Ils sont mêmes pressés que les procès commencent. Nous croyons aux vertus du droit. Nous avons décidé de nous engager résolument sur la voie du droit. Nous sommes aussi prêts à aller jusqu’au bout sans état d’âme… », a dit récemment, lors de sa conférence de presse, Me Narcisse Aka, conseil des détenus. Ne dit-on pas que lorsqu’un aveugle affirme vouloir vous frapper avec une pierre c’est qu’il a déjà son pied sur celle-ci ?...
Jean Eric ADINGRA
Dans l’attente des débats de fond
Ces producteurs se disent décidés à aller jusqu’au bout et n’attendent que le débat de fond pour porter la contradiction. Ce sera l’occasion, selon certaines sources, de clarifier entre autres les dons faits à l’Etat ivoirien dans le cadre de l’effort de paix au plus fort de la crise. L’on se rappelle que dans ce cadre, les producteurs, par le biais de leurs structures, avaient offert 10 milliards de FCFA à la Côte d’Ivoire pour l’achat d’armes et autres. Mais l’achat des armes fait-il partie de l’objet social d’une des structures de la filière café-cacao ? L’Etat ne savait-il pas qu’en ce moment les producteurs étaient accusés de pomper les caisses de leurs structures ? Tout le monde le sait, sortir 10 milliards de FCFA des caisses des producteurs relève d’une infraction. Une faute que l’Etat devra expliquer devant les juridictions au moment où les débats de fond s’ouvriront. Car pour financer les activités étatiques, il existe bel et bien des services appropriés comme les Impôts, la douane, le Dus (Droit unique de sortie), la taxe d’enregistrement. C’est justement la manne financière de ces structures qui doit permettre à l’Etat de s’acheter les armes et non l’épargne privée des producteurs. L’Etat n’avait donc pas le droit de récupérer ce don des planteurs de café et de cacao quand lui-même il savait les lourds soupçons qui pesaient sur cette corporation. Le débat de fond pourrait aussi concerner la gestion de l’épargne privée des producteurs où des prélèvements sont faits au niveau du Fdpcc investissement, de la réserve de prudence, du fonds d’investissement en milieu rural. Fort de tout ce qui précède, les producteurs sont décidés à aller jusqu’au bout. Mieux, ils n’hésiteront pas à parler et à faire des révélations qui pourraient ébranler la République. « Nos clients sont prêts à aller au terme de cette action. Ils sont mêmes pressés que les procès commencent. Nous croyons aux vertus du droit. Nous avons décidé de nous engager résolument sur la voie du droit. Nous sommes aussi prêts à aller jusqu’au bout sans état d’âme… », a dit récemment, lors de sa conférence de presse, Me Narcisse Aka, conseil des détenus. Ne dit-on pas que lorsqu’un aveugle affirme vouloir vous frapper avec une pierre c’est qu’il a déjà son pied sur celle-ci ?...
Jean Eric ADINGRA