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Politique Publié le lundi 25 janvier 2010 | Notre Voie

Obiang Nguema Mbasogo : “Laurent Gbagbo a démontré son talent politique en Côte d’Ivoire et au niveau mondial”

Avant le retour de son hôte pour la Côte d’Ivoire et au terme de la lecture du communiqué final qui sanctionne le séjour du président ivoirien en terre équato-guinéenne, Obiang Nguema et Laurent Gbagbo ont répondu à quelques questions de la presse. Le président équato-guinéen, dans un langage dépouillé de toute démagogie et qui rappelle bien Fidel Castro des années 60, a dit sa philosophie des relations sud-sud qu’il appelle de tous ses vœux. “Il doit y avoir une vision pour apprendre la politique africaine qui sied à nos coutumes et non la politique d’imposition, source de désordre”, a dit le président Obiang qui a choisi de s’exprimer en espagnol. Sur sa lancée, il prendra en exemple Laurent Gbagbo qu’il considère comme un digne fils de l’Afrique : “Je félicite Laurent Gbagbo pour ce qu’il fait. Il a démontré son talent politique et d’homme politique, son talent de meneur en Côte d’Ivoire mais aussi au niveau mondial pour avoir su faire face aux crises multiples”.

Pour Obiang Nguema, la nouvelle de l’initiative prise par les deux pays de créer une coopération bilatérale soutenue doit être l’affaire de tous les dirigeants africains. Parce qu’elle permettra aux dirigeants africains de mieux se connaître et de mieux se fréquenter. “On connaît mieux l’Amérique et l’Europe mais on ne connaît pas notre continent. C’est une erreur en Afrique”. Pour montrer combien il tient à ce qu’il défend, il promet de venir très bientôt en Côte d’Ivoire. Histoire de réaliser un vieux rêve mais aussi de profiter et faire profiter le développement technique et technologique de la Côte d’Ivoire à son jeune pays. Mais pour cela, il appelle les Africains à mettre fin au désordre que l’on constate partout sur le continent. Désordre qu’il semble attribuer en grande partie au fait que les Africains ne connaissant pas leur continent, croient que tout ce qui se passe de l’autre côté de la mer peut se faire ici et à une vitesse record. De là, la signature de l’accord de coopération Côte d’Ivoire/Guinée-Equatoriale qui va porter sur les échanges et l’interpénétration.

Quant à Laurent Gbagbo, il n’a pas failli à sa réputation de grand tribun et de force d’analyse et de propositions. “Je suis venu parce qu’il y a quelques années, j’avais fait ici une brève escale. Et j’avais vu ce que j’avais vu. Et j’étais en contact avec le président Obiang pour que je revienne voir ce que je n’ai pas vu. C’est-à-dire une invitation pour voir la Guinée Equatoriale et j’ai vu”. De l’avis du président ivoirien, les pays africains peuvent s’en sortir si l’on prend en exemple la Guinée Equatoriale. “Un pays qui, il y a quelques années, n’était rien et n’avait rien. Dès qu’il a eu le pétrole et le gaz, il a discuté et fait un plan de développement. Aujourd’hui, on travaille partout et le pays est en chantier. Partout ce sont des ponts, des buildings etc. avec, surtout, cette plateforme gazière pour transformer le gaz et le vendre et non le brûler comme ailleurs”, a-t-il expliqué. Il félicitera alors son frère pour le courage et la vision qu’il a eus pour son pays et pour l’Afrique. “Ce qui m’impressionne ici, lancera-t-il, c’est le travail. On peut tout dire mais on ne peut pas dire que le président Obiang ne travaille pas. Ne rien faire c’est ce qui entraîne la mort d’un pays. Mais faire quelque chose, c’est ce qui fait bouger le pays. Votre pays bouge, Monsieur le Président. Vous avez même construit des maisons de 17 millions de FCFA que vous offrez presque à vos populations à 10 millions de FCFA. Que veut le peuple ? Il veut une maison et un travail. Si un citoyen a ces deux choses, il aime la politique. Merci de réconcilier les citoyens avec la politique”. Laurent Gbagbo a insisté longuement sur la fierté qu’il éprouve devant ces gigantesques travaux d’utilité publique qui rappellent aussi ceux que, lui, effectue à Abidjan et à Yamoussoukro. Expliquant pourquoi le président Obiang peut s’enorgueillir du travail abattu, il a dit ce qu’est la présidence de la République. Pour lui, c’est sans doute le métier le plus difficile au monde. Car c’est quand les autres dorment que le chef de l’Etat réfléchit sur comment faire pour que les populations dorment tranquilles, aient du travail et à manger à gogo. Et c’est le produit positif de cette réflexion qui fait le salaire du président. “Ce qu’on retiendra de vous demain, ce sont ces ponts, ces buildings. C’est cela votre salaire qui n’est pas aujourd’hui mais demain. C’est-à-dire, le nouveau palais, les autoroutes, les échangeurs etc. Quand je vais arriver chez moi, je dirai que j’ai vu un homme qui a déjà son salaire”. C’est tout naturellement dans un tonnerre d’applaudissements qu’il s’est séparé des journalistes après avoir fait cette réflexion : “J’essayais d’être un résistant africain. Mais j’ai vu ici un autre résistant africain. Je crois qu’on peut travailler ensemble”. C’est peut-être cela le vrai sens de cette visite d’amitié et de travail en terre équato-guinéenne. Il était 15h30 TU quand Laurent Gbagbo a pris une à une les marches de l’avion d’Air Ivoire pour regagner Abidjan après un séjour fructueux sur tous les plans de trois jours. La Côte d’Ivoire et la Guinée-Equatoriale se sont engagées à ouvrir une ambassade dans chacun des deux pays. Elles ont signé un accord de coopération avec la mise en place d’une grande commission mixte. Un accord de transport aérien et maritime entre les deux pays a même été signé.

Abdoulaye Villard Sanogo envoyé spécial à Malabo
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