Aujourd’hui, nous avons déjà une perspective de chronogramme. Mais on ne peut l’annoncer que si tous les ingrédients qui permettent de le respecter sont remplis et si tout le monde s’est mis d’accord sur son déroulement de sorte qu’une fois que la date (des élections) est annoncée, plus rien ne vienne entraver sa réalisation». Le président de la Commission électorale indépendante (Cei) aurait voulu répondre au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Côte d’Ivoire, qu’il ne se serait pas pris autrement. De fait, Robert Beugré Mambé a profité d’un entretien avec la presse, hier, au siège de son institution, pour dire ce qu’il pense de l’exigence du patron de l’Onuci portant sur un chronogramme des grandes étapes qui restent à réaliser dans la sortie de paix, notamment le processus électoral. «Nous avons un chronogramme permanemment établi que nous corrigeons en fonction des réalités que nous rencontrons sur le terrain et en fonction de la résolution des problèmes qui dictent le respect de ce chronogramme», a-t-il expliqué. Il répondait aux questions des journalistes au terme d’une audience qu’il a accordée à une délégation du Forum des confessions religieuses de l’Afrique de l’Ouest, au siège de la Cei aux Deux-Plateaux (Cocody). «Pour respecter un chronogramme, il y a plusieurs éléments. Des éléments qui sont immédiatement à résoudre, ceux qu’on peut résoudre dans quelque temps. Ce ne sont pas des blocages immédiats, mais ce sont des perspectives de problèmes qu’il faut entrevoir et préparer les réponses à cela», a ajouté le président de la Cei. Il n’en fallait pas plus pour qu’il tranche: «Nous savons à peu près dans quelle période les élections pourront avoir lieu; mais vraiment, on veut s’assurer que tout est en place pour ne pas qu’on donne une date qu’on sera obligé de changer après». Il a par ailleurs indiqué à la presse que l’opération d’identification des populations et de recensement électoral prendra officiellement fin le 28 février prochain. Mais elle restera ouverte, notamment pour les Ivoiriens qui ne recevront leurs documents qu’à partir de l’opération de reconstitution des registres de l’état civil perdus ou détruits. Robert Beugré Mambé a dit avoir demandé à ses hôtes «de prier pour la Côte d’Ivoire pour que nous allions à ces élections dans un esprit de paix et de fraternité». La délégation du Forum des confessions religieuses de l’Afrique de l’Ouest était conduite par son coordonnateur, le Révérend William Tolbert III. Le pasteur libérien, fils de l’ancien président de ce pays, William Tolbert, a expliqué que les leaders religieux de la sous-région sont venus, pour manifester leur solidarité au Forum des confessions religieuses de Côte d’Ivoire, au gouvernement, au peuple et les appuyer dans leurs efforts de recherche d’une paix durable. Il note avec satisfaction qu’il y a de grands progrès sur la route de la paix. Il a salué la détermination des acteurs à maintenir le dialogue et faire avancer la paix. Le président du Forum des confessions religieuses de Côte d’Ivoire, le révérend Ediémou Jacob, lui, a salué l’initiative de ses confrères et prié que les Ivoiriens acceptent la volonté de Dieu qui, selon lui, «a déjà fini les élections». Les religieux sont venus du Bénin, du Ghana, de la Guinée, de la Sierra Leone, du Liberia et du Sénégal.
Pascal Soro
Pascal Soro
