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Politique Publié le mardi 17 février 2009 | Nord-Sud

Election présidentielle, Le CEA à Mambé : “Fixez une période indicative”

Le Comité d’évaluation et d’accompagnement a exhorté hier à Ouagadougou la Commission électorale indépendante à “fixer (au moins) une période indicative” pour la tenue de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.

Lundi 16 février, les membres du Comité d’évaluation et d’accompagnement (CEA) de l’Accord politique de Ouagadougou (APO) se sont réunis à la salle de conférences internationale de Ouaga 2000 pour faire le point du processus de paix. Comme il fallait s’y attendre, la nouvelle date pour l’élection présidentielle et la mise en œuvre de Ouaga IV, du nom de l’accord complémentaire conclu le 22 décembre 2008 entre le président Laurent Gbagbo et le leader de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) et Premier ministre Guillaume Soro sur le désarmement, la réunification du territoire et l’unicité des caisses de l’Etat ont été au centre des débats. A l’issue de leurs discussions chapeautées par le facilitateur du dialogue direct, le président Blaise Compaoré, les participants ont constaté que rien ne présage de la tenue rapide d’élections en Côte d’Ivoire.

Election au coeur des débats

Pour ne pas laisser les choses se tasser, “ils ont exhorté la CEI à produire un chronogramme réaliste du processus électoral, en tenant dûment compte de tous les paramètres et, à cet égard, ont insisté sur la nécessité de fixer une période indicative pour la tenue du premier tour de l’élection présidentielle en 2009”. Le CEA espère qu’une telle mesure permettra de “donner confiance aux populations ivoiriennes et aux partenaires techniques et financiers de la Côte d’Ivoire et de favoriser la relance économique du pays”.Outre le président Compaoré et le Premier ministre Soro, ils étaient une trentaine de personnes à prendre part à la rencontre. D’abord, il y a les membres statutaires du CEA à savoir les délégations des FN conduites par Alain Lobognon et de la présidence ivoirienne dirigée par l’ambassadeur Alcide Djédjé. L’Organe consultatif international (OCI) regroupant des partenaires multilatéraux l’ONUCI, la Banque mondiale, l’Union européenne (UE), le Fonds monétaire international (FMI), la Banque africaine de développement (BAD), et les bilatéraux, la France, le Brésil, la Norvège, le Canada, les Etats unis, les Pays-Bas, le Japon. Le président de la CEI, Robert Mambé Beugré a été invité à cette rencontre à faire le point du processus électoral. Quant à M. Soro et au représentant spécial du facilitateur Boureima Badini, ils ont fait l’état de la mise en oeuvre de l’APO.Selon M. Mambé Beugré, au moins 52,19% des Ivoiriens ont été enrôlés à ce jour dans le cadre du recensement électoral, soit 4.520.948 personnes sur une population cible de 8.663.149 personnes. “Il ne s’agira pas de donner un chronogramme pour lequel demain nous aurons des difficultés de réalisation. Quelles sont les conditions qui permettent de réaliser (un) chronogramme sans accroc, sans difficulté? (...) Dans tous les cas de figure nous militons pour que tout se passe en 2009 dans les meilleurs délais possibles”, a assuré M. Mambé Beugré.”Je n’ai pas de problème de chronogramme avec l’ONUCI. Nous avons un chronogramme que nous ajustons mais pour le rendre public, il faut que tous les éléments qui peuvent nous bloquer dans l’évolution soient mis en évidence pour qu’on les règle une bonne fois pour toute pour ne pas qu’on donne un chronogramme et après on va chercher qui ne l’a pas réalisé...En tout cas, assure le président de la CEI, ça ne sera pas nous”, a-t-il indiqué, visiblement exaspéré par la question. La CEI qui tient mordicus à clôturer l’enrôlement le 28 février a réitéré sa position à Houage espérant pouvoir enregistrer le reste des Ivoiriens d’ici à cette date.

Les recommandations du CEA

Concernant le niveau d’avancement actuel de l’opération de reconstitution des registres d’état civil perdus ou détruits qui est entrée dans sa phase opérationnelle en janvier 2009 et dont l’achèvement est également prévu le 28 février, le représentant du facilitateur a estimé que cette échéance pourrait être reportée de quelques semaines. Le CEA a souligné la nécessité de tout mettre en oeuvre pour lever les contraintes endogènes et exogènes qui se posent encore au processus électoral et qui sont liées en particulier à l’opération de reconstitution des registres d’état civil perdus ou détruits, à l’opérationnalisation des centres de coordination de l’enrôment électoral, à l’authentification des fichiers électoraux, au règlement rapide du contentieux électoral et à l’allègement de la dette extérieure du pays.Le financement du processus électoral est encore revenu sur la table. Les bailleurs sont engagés à combler le gap de 8 milliards de francs CFA du budget électoral fixé à 37,7 milliards de francs CFA. Dans son rapport fait au CEA, le représentant spécial du facilitateur Boureima Badini s’inquiète du meli-mélo dans le processus de désarmement. “Le 4è Accord complémentaire a prévu le paiement d’une prime directe ou aide directe de démobilisation d’un montant de 500.000 FCFA pour solde de tout compte en faveur de chaque combattant FaFn et chaque membre des groupes d’autodéfense (milicien). Cette question, il faut le souligner, mérite une profonde réflexion quant au financement attendu. En effet, écrit M. Badini, les programmes de réinsertion prévus par le 3è accord complémentaire (PNRRC et PSCN) devaient constituer la soupape de sortie de ceux des ex-combattants qui n’étaient pas volontaires pour faire partie de l’armée nouvelle. Malheureusement, ces programmes n’ont pas été financés à la hauteur des attentes”, écrit M. Badini dans son rapport d’étape sur la mise en oeuvre de l’APO.”Cette situation a conduit les deux parties signataires de l’APO à proposer le paiement d’un filet de sécurité de 500.000 francs CFA pour solde de tout compte. Mais au regard des difficultés de financement, il est plus qu’urgent de statuer sur l’orientation définitive à donner à la suite de ce programme”, prévient l’ancien garde des Sceaux du Burkina.Ce rapport fait l’état difficile dans lequel se trouve le financement du désarmement. Un diplomate en poste à Abidjan a fait savoir les réticences des bailleurs de fonds à octroyer 500.000 FCFA à chaque ex-combattant des FAFN ou milicien démobilisé. “On a aucun contrôle de l’argent qui sera donné. Si vous donnez cet argent, le lendemain vous voyez les mêmes hommes qui n’ont plus rien comme argent. Qu’est-ce que vous faites? Le mieux c’est de mettre en place des micro projets pour eux’”, a-t-il plaidé soulignant que les bailleurs n’étaient pas “très enthousiastes” à sortir 30 milliards de francs CFA pour financer le volet prime de Ouaga IV.


De notre correspondant permanent à Ouaga, Andy Traoré
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