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Sport Publié le mercredi 18 février 2009 | Fraternité Matin

Crises Fif-Africa : Anouma dit tout

Dans le 2e et dernier volet de son intervention, le président de la fédération et du comité
d’organisation du championnat d’Afrique des Nations parle des litiges Africa-Fif et Africa-Moreiro.
Démêlés avec l’Africa
Je ne compte plus le nombre de conflits que j’ai réglés entre l’Africa sports et la Fédération, entre 1991 et 1998. J’en parlais encore récemment, avec un dirigeant de ce club. Le summum des tumultes dans nos relations a été atteint en 1993, lors d’une finale de vainqueur de coupe à Abidjan. L’Africa ne voulait pas y voir le président de la Fédération. J’ai pesé de tout mon poids, en ma qualité de président de la Ligue, afin qu’on n’arrive pas à de telles extrémités. Mais on n’échappa pas au comportement honteux des joueurs de l’Africa qui refusèrent de serrer la main du président de la Fédération. Les joueurs ont tous mis leurs mains au dos. Il est donc clair que les conflits avec cette équipe ne datent pas d’aujourd’hui. Je me demande souvent, pour rigoler bien évidemment, pourquoi chaque fois que ce club est en difficulté vis-à-vis de ses supporters, il remobilise les troupes par un conflit. Il y a des conflits qui sont justifiés. Je le reconnais. Mais, la vocation première d’un club, c’est de jouer au football. Et s’il y a une disposition non négociable dans les statuts de la Fif, c’est bien celle-ci : toute demande d’adhésion à la Fédération doit être accompagnée d’une déclaration par laquelle le club accepte de se soumettre aux statuts, aux règlements et aux directives de la Fif dans leur version actuelle… Ainsi qu’aux décisions de l’Ufoa, de la Caf, de la Fifa et de tout autre organisation internationale auxquelles la Fif viendra à s’affilier. Le respect de l’institution est une obligation. Ces mêmes statuts stipulent que tout club a un devoir de loyauté à l’égard de la Fédération. Ce qui veut dire qu’il doit s’abstenir de tout comportement susceptible de porter préjudice aux intérêts de la Fédération. Qu’il a l’obligation de respecter les principes de loyauté, d’intégrité et l’esprit sportif qui n’est autre que le Fair-play. Il a obligation de participer, effectivement, aux compétitions organisées au profit des clubs de première, deuxième et troisième division, et de prendre part, chaque saison, à au moins cinq matches officiels. Ces obligations, chacun les accepte librement.
Ces statuts font aussi état de l’existence de commissions chargées de régler tous les litiges qui opposent un club et la Fédération. Il y a donc des règles.
Revenons à l’Africa. Ce club a écrit à la Fédération pour se plaindre d’être victime de retenues injustifiées. J’ai demandé au président de la Ligue professionnelle d’engager le dialogue avec les clubs qui sont sous sa responsabilité. Ce qui avait été amorcé. Mais le compte rendu qui m’a été fait a bien montré que ceux qui ont été appelés à négocier ne voulaient pas entrer dans un esprit d’apaisement. Or, nous savons tous qu’on ne va pas à une table de négociations pour brandir des menaces.
Nous avons appris que la seule chose dont voulaient parler les responsables de ce club, c’était d’argent. Ils avaient clairement dit qu’ils n’étaient pas là pour entamer des discussions avec qui que ce soit. Mais tout processus de négociations exige qu’on soit disposer à recommencer, surtout après des blocages. Dans le cas présent, même si l’équipe refuse le dialogue, elle se devait de continuer les compétions, sa raison d’exister. D’autant plus que cette compétition était organisée pour cette équipe qui devait participer à la Coupe d’Afrique. Je leur apprends rien en rappelant que toute équipe en compétition doit être en jambes. Mieux, cette équipe avait perçu de l’argent pour commencer à se préparer, et cette compétition fait partie de la préparation. Alors, disons la vérité à nos supporters!
Je le répète encore : toute équipe qui n’est pas d’accord avec une décision de la Fif a d’autres lieux de protestation que sont la Fifa et le tribunal arbitral du sport (Tas). CE tribunal est le dernier recours en matière de litige sportif. Il y a donc Tas pour toute équipe qui, localement, n’aurait pas eu gain de cause.
Sans avoir besoin de suspendre les activités sportives.
C’est ce que je veux faire comprendre, notamment à nos amis de l’Africa sport. Aucune décision n’est dirigée contre eux. Aucune !
B> Affaire 50 millions
Sous le mandat du président Doré Lansina, la Fif avait retenu 11 millions De Fcfa des avoirs de l’Africa. Les raisons ? Simples et claires: deux ex-secrétaires du club avait porté plainte contre leur ancien employeur. Naît donc un contentieux entre un club et deux ex-salariés. J’ai même un mémo là-dessus et il lit: «Un contentieux judiciaire qui opposait l’Africa sport national à deux ex-salariées du club et le club a été condamné à payer plus de 10 millions Cfa, parce que c’est après négociation que la somme a été ramenée à 11 millions, y compris les dommages et intérêts. Et comme l’Africa n’arrivait pas à s’exécuter, les deux ex salariées ont commis un huissier de justice afin d’authentifier entre les mains de la Fédération une saisine attribution de créance obligeant la Fédération à déclarer sur le champs toutes sommes revenant au club et lui interdisant de s’en dessaisir à concurrence de ce que le club devait à ses clients», là, on est dans le droit pur.
Normalement, un mois après cette saisine, et sur présentation par l’huissier de la pièce justificative, la Fif aurait dû lui remettre le montant des sommes réclamées contre l’Africa. Pourtant la fédération a pris le risque de ne pas le faire. J’ai pris cette décision afin de permettre à l’Africa d’organiser sa défense. Mais le club, unique concerné, n’a pris aucune initiative pour contester cette créance ou négocier un échéancier. Finalement, l’avocat des plaignantes a saisi le tribunal qui a condamné la Fif à régler les sommes réclamées pour le compte de ce club.
Nous donnons des subventions et ça, tout le monde entier sait que cela se fait. Le juge avait assorti cette condamnation d’une astreinte comminatoire de 1 millions de Fcfa que la Fif devait payer par jour de retard. C’est dans ces conditions que nous avons fini par nous exécuter après avoir tenté, seul, de préserver les intérêts de l’Africa sport plus de deux années durant dans une affaire qui ne concernait pas la Fédération ivoirienne de football et où celle-ci a été impliquée à son corps défendant, du fait de l’inaction du club. Voilà pour ce qui concerne les 11 millions.
Le responsable financier de la Fédération est là et peut en témoigner. Nos comptes ont été bloqués à la Bni et des gens se permettent de dire que la Fif n’est pas une maison de recouvrement. Je ne pouvais rester les bras croisés alors que nos comptes sont bloqués dans une affaire qui ne concerne aucunement la Fif.
B> Affaire Gbonké-Tia
Pareil que l’affaire précédente. De discussion en discussion, les deux parties se sont mises d’accord sur un montant avec la commission des statuts des joueurs. Mais la somme convenue n’a jamais été payée. Jusqu’à ce la commission des statuts des joueurs saisisse la direction générale pour dire qu’une décision qui avait été prise et qu’il fallait l’exécuter. Ce qui fut fait. La commission a-t-elle prévenu l’Africa ou non ? Là n’était pas le problème. Il y avait une décision à exécuter et nous l’avons fait. Toute crise peut trouver une solution consensuelle autour d’une table de discussions. Contrairement aux menaces qui n’arrangent rien.
On nous jette en pâture aux membres associés.
Aujourd’hui, je suis devenu l’ennemi public numéro un. Pourquoi cette méchanceté?
Je vais remonter loin.
Affaire 20 millions
L’affaire des 50 millions Cfa (je ne suis pas une maison de recouvrement) concernait un certain Mark Fishler, un Suisse qui est agent Fifa. Il était l’agent d’un entraîneur. Manifestement, il y a eu des problèmes entre l’Africa et cet entraîneur. S’en sont suivis plusieurs échanges de courrier entre la Fifa et l’Africa. La Fédération, dans le cadre de cette affaire, reçoit une dernière lettre de la Fifa. Je vais la lire en entier: «Monsieur, nous avons été informé que votre club affilié, l’Africa sport national n’a pas exécuté la décision prise par la commission disciplinaire, en conséquence, nous demandons à votre Fédération d’accomplir la décision de nous envoyer la preuve de la déduction de 6 points de l’équipe susmentionnée». La décision est irrévocable et je dois envoyer, à la Fifa, la preuve que j’ai effectivement déduit 6 points à l’Africa. En dehors même de la somme que l’Africa doit payer. En tant que membre de la Fifa, toute fédération est responsable de la mise en application de cette décision. Service de recouvrement?
Moi, j’ai décidé que je dois respecter toutes les décisions de la Fifa. Cette instance internationale me dit: «enlève 6points à l’Africa», j’enlève ces points. Si la Fifa me demande de prélever 50 millions de Fcfa sur la subvention de la’Africa pour payer M. Mark Fishler, je m’exécute. (Il poursuit la lecture du courrier de la Fifa) «Permettez-nous de vous rappeler que si votre Fédération n’envoie pas immédiatement la preuve correspondante, la commission disciplinaire de la Fifa pourra prononcer une sanction contre elle. Cette sanction pourrait consister en une exclusion de toutes les compétitions de la Fifa».
Et vous pensez que je vais accepter qu’on nous retire de toutes les compétitions de la Fifa parce que quelqu’un ne paye pas sa dette ? Toute vérité n’est pas bonne à dire. Mais il y a des choses qu’on essaie d’arranger entre nous. Mais quand on me livre à la vindicte populaire, je suis obligé de dire ce que je sais.
Je me souviens que le jour où cette affaire a éclatée, j’ai convoqué les dirigeants de l’Africa. Je leur ai dit : il y a 50 millions à payer immédiatement et 6 points à vous retirer, qu’est-ce que vous me proposez ? Ils n’ont rien proposé. Ils ont dit à la Fifa que l’Africa est en Ligue des champions et que les recettes de cette Ligue devraient leur permettre de payer la dette. Ce que la Fifa a refusé. M. Donwahi assistait à cette réunion. J’ai demandé à la Biao, s’il était possible de faire un prêt de 50 millions à l’Africa et que la Fif s’engageait à restituer cette somme. Les banques ne prêtant pas aux associations, le président Donwahi et moi-même avions été obligés de donner une caution personnelle chacun pour sauver la situation.
Affaire Moreiro
Concernant le cas Moreiro, nous avons reçu un courrier de la Fifa nous informant que son conseil l’a saisie pour réclamer 408 mille euros de salaire dû, plus des intérêts à l’Africa Sports. La lettre est en ma possession. Et, depuis le mois d’août, la Fifa demande des précisions sur cette autre affaire à la fédération. Et comme dans le dossier que m’a transmis le club concernant le contrat de l’entraîneur, il n’y a aucune précision sur les clauses dudit contrat. - lorsqu’un club signe un contrat avec un entraîneur ou un joueur, il doit obligatoirement laisser un exemplaire de ce contrat à la fédération; ce qui n’a pas été fait pour le contrat de Moreiro. - je ne peux pas connaître les conditions de leur relation. C’est seulement lorsque Moreiro a déposé sa plainte que la Fifa-, je ne parle même pas du club,- nous a transmis la copie du contrat qui lie cet entraîneur au dit club. C’est à partir de là que j’ai demandé à la commission des statuts d’engager des négociations avec l’Africa Sports pour comprendre ce qui se passe. C’est à près tout cela que nous allons faire un rapport à la Fifa. Et ensuite, la commission disciplinaire va se réunir. L’Africa est le seul à même de me donner des éléments de réponse pour un contrat dont j’ignore tout. Ce sont des informations que nous, fédération, avons tue. Parce que nous considérons qu’il y a des choses qu’on peut régler entre nous. Mais, puisque les concernés eux-mêmes ont rendu cela public, nous, à notre tour, nous allons aviser et mettre la machine en route pour instruire les uns et les autres, leur montrer comment régler cette affaire. Il ne s’agit pas d’une mince affaire de 10 ou de 15 millions de F CFA. Ce sont pratiquement 300 millions de Fcfa, plus les intérêts. Je n’expose les affaires de l’Africa parce que j’estime que cela ne concerne pas le grand public. Mais alors, il ne faudrait pas qu’on me livre à la vindicte populaire pour des problèmes qui ne me concernent pas.
Réserve Africa-Gagnoa
Concernant la réserve de l’Africa Sports contre le Sporting Club, je vais vous dire qu’il y va de la responsabilité totale de la fédération. Surtout du fait du laxisme de certaines personnes. Vous ne pouvez le nombre de fois que j’ai relancé ces commissions pour savoir où on en était avec cette affaire. S’il y a quelqu’un qui a été soulagé au soir de la victoire de l’Africa Sports après ce match, c’est bien moi. Peut-être même plus que le président de l’Africa Sports. Parce que si le club avait perdu ce match, je pas pu dire aux Membres associés pourquoi c’est ce jour-la que nous avons pris la décision qui s’imposait. Je puis vous assurer que ce jour-là, j’ai prié de tout mon cœur pour que l’Africa Sports ait le gain du match.
Responsabilité de la Fif
Dans cette affaire, la faute de certains de mes collaborateurs est établie; et je ne les excuse pas. Sur ce sujet-là, l’Africa Sports a raison. Je dirais même à 200 %. Et je ne vais pas en rester là. Je le répète, l’Africa Sports a raison totalement. Mais, quand j’entends certaines personnes dire que la décision est sortie et que Jacques Anouma l’a cachée, en attendant la défaite de l’Africa Sports, je ne dis que ces mots : c’est regrettable. Comment peut-on imaginer un seul instant que j’aille jusqu’à ce point ? La décision est sortie parce que Mr Sory Diabaté, qui est le président de la Ligue professionnelle, a dû taper du poing sur la table et se fâcher contre le président de la commission. Et c’est seulement après ces récriminations qu’on a eu la décision. Ce qui est totalement inadmissible ! Et si les Membres Associés m’attaquent sur ces faits, j’en prends la responsabilité. Ils ont raison. Ce genre de choses font partie des corrections que je vais apporter pendant les deux ans de mandat qui me restent. Je ne peux pas accepter que des commissions de la Fif continuent de traiter de la sorte ce genre d’affaires. Il y a des dossiers qui sont encore en cours. Ce n’est pas normal ! Je pense que la Fédération n’est pas organisée pour gagner seulement de l’argent. Nous devons faire en sorte que notre structure fonctionne comme une entreprise.
J’ai même proposé, il y a un an, qu’on lance un appel à candidatures pour le recrutement de juristes à la Fif Jusqu’à présent, je n’ai pas de résultats. Nous avons besoin d’avoir des juristes en permanence à la fédération pour traiter ces dossiers. Parce que les confier à des bénévoles, c’est courir le risque d’avoir des ratés dans notre fonctionnement. Voilà ce que je vais proposer aux clubs à la prochaine assemblée générale.
Je n’ai rien contre l’Africa Sports. Au contraire, j’y ai beaucoup d’amis. Malheureusement, on fait beaucoup d’amalgames et même trop de confusions qui sont liés à des problèmes de personnes. Et je voudrais convaincre tout le monde de ma bonne foi quant à mes rapports avec ce club. Et même avec les autres clubs. Parce qu’on a l’impression que certains clubs sont protégés et d’autres pas. Je peux vous assurer,- ça encore je dis que c’est Dieu seul qui est mon témoin, ainsi que quelques personnes,- que mes relations avec ceux qu’on croit être mes protégés sont très difficiles. L’avantage que j’ai, c’est que je viens de l’Asec. Et quand j’y étais, et même jusqu’à présent, la formule qui y règne est celle-ci tout peut se discuter. Nous ne sommes pas des ennemis. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai mal de voir toutes ces crises qui nous opposent à l’Africa Sports. Le président de l’Africa Spots et moi, sommes dans la même structure. Nous voyageons ensemble, et nous discutons de tout. Normalement, il ne doit pas y avoir de problèmes. Malheureusement, on prend le malin plaisir à nous opposer. On va même jusqu’à dire que c’est parce qu’il sera candidat contre moi, à la présidence de la Fif. A ce sujet, je compte sur vous pour passer le message: Etre candidat est un choix libre. Peut-être que dans deux ans, quand mon mandat sera fini, je dis bien peut-être, parce que c’est Dieu qui décide, on verra. Mais, à l’heure où je vous parle, je ne suis pas forcément intéressé. Tous ceux qui seront candidats devront aller chercher le suffrage auprès des clubs.
Centre de formation
Ceux qui suivent nos activités se rendront certainement compte que depuis l’année dernière, nous avons arrêté les compétitions des centres de formations. Nous avons même organisé un séminaire de réflexion sur le sujet. Chaque année, la Fif consacrait plus de 200 millions à l’organisation d’un championnat des jeunes. Et, nous avons décidé de faire le bilan de ce qui fut, afin de mieux apprécier ce qu’il y a à faire. Et dans quelle mesure on pouvait relancer ces compétitions. Pour ceux qui ne le savent pas, un centre de formation n’est pas une académie privée. Il est d’abord le centre de formation d’un club. Sans trahir de secret, je puis vous assurer que je ne reconnaîtrai que les centres issus des clubs, où des centres qui sont en même temps des clubs. Tous les autres ne sont que des centres d’animation, d’aération. C’est pourquoi, mon ambition est de faire en sorte qu’il y ait en Côte d’Ivoire plusieurs centres de formation dignes de ce nom. Où les joueurs mangent à leur faim, reçoivent un bon enseignement pour leur cursus scolaire, s’entraînent sur de bonnes pelouses… C’est pathétique lorsqu’on reçoit des parents qui viennent se plaindre du fait qu’ils doivent payer pour que leurs enfants, inscrits dans des centres, puissent s’entraîner. Mais, tout cela va être réglé lorsque nous publierons la liste des centres de formation agréés à la fédération.
Seuls ceux qui remplissent les conditions vont bénéficier de subsides de la fédération. Ça c’est la première des choses.
La deuxième est que j’ai décidé aussi, avec les membres du comité directeur de la Fif, d’organiser les quartiers en districts. A l’époque, ce sont à travers des championnats de quartier que se révélaient les talents. Nous allons donc regrouper les quartiers en districts. Entre eux, ils vont produire un championnat que les clubs iront voir pour éventuellement recruter des joueurs. Evidemment, avec une convention qui les lie. Et ce qu’il faut savoir, c’est qu’au niveau même de la Fifa, nous avons décidé de reconnaître désormais les académies privées. Tout cela, pour que tout joueur, fût-il de la catégorie pupilles, cadette soit enregistré dans une base de données du pays. De sorte que quand un joueur sort du pays, il soit automatiquement identifié. C’est même à leur avantage et à celui de la Fif. Il y a une réflexion que nous sommes en train de mener et dont les conclusions pourront être rendues publiques cette année.
Un tournoi a été organisé récemment à Abidjan, par quelqu’un que vous connaissez. Je n’ai pas donné mon accord pour ce tournoi parce qu’à la simple vue de la lettre et des communiqués précisant que des agents recruteurs seront présents, je me suis dit qu’un ne peut pas autorisé l’organisation d’une telle manifestation qui ressemblait, dans son esprit, à une foire à l’image de ces foires de bétails où l’on achète les plus belles bêtes. On m’a traité de tous les noms d’oiseaux, j’ai été convoqué au ministère des Sports pour me demander d’autoriser, exceptionnellement, la tenue de ce tournoi. En présence des organisateurs, j’ai dit tout ce que je pensais. J’ai même précisé que l’esprit de ce tournoi n’est pas bon. En tout cas, j’ai manifesté mon désaccord et au ministre et aux organisateurs. Je le répète, l’initiative était certes belle, mais l’esprit non.
Dtn
A ce niveau, des aménagements vont être faits très rapidement pour relancer le développement. IL faut nuancer cette assertion qui fait croire que la Côte d’Ivoire a été une référence au niveau de la formation. La référence, c’était l’Asec. Ce n’est pas toute la Côte d’Ivoire. Il faut reconnaître le mérite des uns et des autres. Le monde entier ne nous envie pas parce qu’il y a une floraison de centres de formation en Côte d’Ivoire. Beaucoup de pays nous ont envié parce qu’il y avait Sol Béni qui a produit de très bons joueurs. Aujourd’hui, ces joueurs sont en équipe nationale et font la fierté de la Côte d’Ivoire.
Le ministre des Sports Equato-guinéen, que j’ai reçu il y a quelques jours, a visité Sol Béni. Et il a dit vouloir s’en inspirer pour créer trois ou quatre centres dans son pays.
C’est un peu comme si on me dit pourquoi Messi est payé à 200 millions par mois et que Yaya Touré n’a que 70 millions. Chacun a une valeur marchande. Il appartient à l’employeur de décider du montant définitif. Je peux vous assurer que les traitements qu’ont les différents entraîneurs nationaux, n’ont rien à voir avec ce qu’ils avaient il y a cinq ou dix ans. Sur ce plan là, je vous autorise à les interroger. Que ce soit Alain Gouaméné ou Kouadio Georges. Les nationaux ont aussi des chances d’entraîner l’équipe nationale A, celle composée des Drogba, Kolo et autres. C’était d’ailleurs cela ma vision, lorsque j’engageais à l’époque Mama Ouattara. Je travaille par objectif. Ensuite, j’ai recruté Alain Gouaméné. C’est parce qu’il est diplômé. Je suis en négociation avec certains en Europe pour les faire venir dans le circuit de la direction technique et leur donner des objectifs bien précis. C’est vrai que les expatriés coûtent souvent très cher. Mais, quelquefois, il y a des données objectives qui font qu’on recrute les recrute. Avec eux, il y a moins de sentimentalisme, moins de paternalisme, moins d’interventions extérieures. Beaucoup d’Ivoiriens me reprochent de ne pas intervenir dans le choix des joueurs. Mais, je réponds que chacun doit faire son travail. Si je commence à imposer des choix à l’entraîneur, quel sera mon poids pour le sanctionner ?
Sauf que quelquefois, il me dit qu’il faudrait que je passe un coup de fil à tel ou tel joueur parce que son moral est à zéro. Chacun fait son travail. Je me suis donné cela comme priorité. Je ne peux pas interférer dans le travail d’un sélectionneur.
Pdt République et la Fif
Je vous assure, et cela est vérifiable, que dans le compte de la Fédération, vous ne trouverez des traces des paiements de la Présidence que les sommes qui concernent les salaires entraîneurs expatriés. C’est la Présidence de la République qui a toujours assumé cette charge. Mais il y a deux ans, j’ai fait arrêter cette pratique. Aujourd’hui, c’est un sponsor qui paye les entraîneurs expatriés. J’ai fait cela tout simplement pour qu’on puisse commencer à être autonomes. La Présidence ne participe pas du financement de nos compétitions. Elle intervient pour la coupe Houphouët-Boigny, et la coupe nationale à hauteur de 17 millions chacune.
Etant président de la Fif et en même temps directeur financier de la Présidence de la République, il m’arrive de demander l’autorisation au Président de la République de profiter de son avion. Le Président de la République me permet d’accomplir, aisément, ma mission dans de bonnes conditions. Je lui serai toujours reconnaissant. Parce que j’ai travaillé vraiment dans de bonnes conditions. Aujourd’hui, je suis au Chan. Et le Président m’a donné du temps pour travailler entièrement pour le Chan. Et ça, c’est inestimable.
Relations avec les confédérations
J’ai des entretiens réguliers avec tous les membres de la famille du football. Malheureusement, les confédérations ne traitent qu’entre elles. Cela voudrait dire que la Fif, qui est une structure de petite taille, ne peut pas signer un accord de coopération avec l’Uefa, par exemple. Je suis entré à la Fifa, en 2002. Quelques semaines plus tard, je faisais une tournée en Europe pour découvrir le genre de coopération qu’il nous était possible de tisser avec des fédérations des pays d’Europe. Mais, leur première appréciation est celle-ci : voilà un autre pays africain vient encore demander de l’argent. C’est frustrant et ça fait mal. Ce n’est que maintenant, surtout avec la dimension internationale qu’ont pris notre équipe nationale et notre football, que le regard porté sur nous a évolué. L’organisation professionnelle que nous donnons à notre fédération, permet aux fédérations européennes de comprendre que voulons entretenir des partenariats avec eux, et non avec leur argent; qu’on recherche surtout leur expertise, en matière de gestion. A Lagos, lors de la dernière réunion de la Caf, j’ai pu échanger avec le président de la fédération anglaise. Nous avons convenu d’étudier les possibilités d’une coopération. Je leur ai même envoyé une invitation pour qu’ils viennent assister au Chan. Avec Michel Platini, nous sommes aussi sur un projet qui, en temps opportun, sera su.
Mot de fin
Donc, je demande aux Ivoiriens de bien s’approprier le Chan. De réserver un accueil formidable aux étrangers. Nous allons tout faire pour que les prix soient abordables afin que les gens viennent au stade. Je voudrais aussi demander à tous de m’accompagner dans ce combat-là. C’est une mission qu’on m’a confiée. Et j’ai le devoir de faire en sorte que le Chef de l’Etat n’ait pas à avoir de regrets. Si le Chan réussit, ce sera une fierté pour la Côte d’Ivoire, c’est ça le plus important.
Il ne faut pas limiter le Chan aux 5 milliards. Il y a un homme politique, qui brigue la présidence de la République qui, dans un journal, disait, excusez-moi du terme, que le «Chan est une connerie». Je ne vais pas ouvrir ce débat pour le fait que ce n’est pas le lieu. Mais, en même temps, je dois dire qu’il faut qu’il comprenne que les manifestations sportives font partie aussi de ce que les hommes politiques doivent offrir au peuple. Le football m’a tout donné. Et j’aimerais tellement pouvoir tant en donner au peuple ivoirien, à ce peuple ivoirien qui attend maintenant un trophée. Mais, je leur en fais la promesse. Le sport, pour moi, est tellement formidable que je ne veux pas aussi tout perdre par le football. C’est pour cela que je pense qu’il est temps de penser à une relève, même s’il y en a qui pense qu’il faut s’accrocher à un fauteuil, jusqu’à devenir grabataire. Moi, je suis pour des choses bien limitées dans le temps.
Dimanche, j’ai donné mon autorisation pour que le siège du Cochan soit cédé à la presse. Ce qui veut dire que le siège du Cochan sera le centre de presse du Chan.
Je voudrais remercier le groupe Fraternité Matin qui m’a donné l’occasion de parler de beaucoup de sujets qui intéressent les Ivoiriens, et Dieu seul sait que nous n’avons même pas aborder le ¼ des sujets qu intéressent les Ivoiriens.
Ce que je sais, c’est que de 2002 à aujourd’hui, ce que le football a apporté comme contribution au niveau de la paix et de la réconciliation n’est pas quantifiable. Le football, aujourd’hui, a fait de grands pas. De mémoire de sportif, jusqu’en 2002, notre pays n’avait pas rencontré une grande sélection nationale européenne. Nous avons des joueurs qui évoluent. Chacun de nous devrait comprendre et œuvrer pour que ce sport soit constructif. Et retenir ce qui grandit l’homme, et non ce qui est nuisible dans la vie. C’est ainsi que nous obtiendrons ensemble de meilleurs résultats.



Propos recueillis par Marc Yevou
Obindé Chantal
Cissé Mamadou
Paul Bagnini
Adam Khalil
coordonnateur
Jean-Baptiste Behi
Le mot du Directeur du développement des rédactions
Monsieur le président, au nom de toutes les rédactions réunies ici, au nom de la rédactrice en chef centrale de Fraternité Matin, nous voudrions vous remercier pour votre disponibilité. Ce n’est pas souvent que nous passons trois heures de temps avec nos invités. Merci infiniment. Nous avons été heureux de contribuer aussi à la sensibilisation à ce rendez-vous qui est attendu par les Ivoiriens, les Africains et aussi par le monde.
Le football est votre vie. Vous l’avez suffisamment dit et nous l’avons compris à travers tous les développements que vous avez faits. La Fif n’a pas la gestion des infrastructures, vous l’avez dit. Les clubs n’attirent plus les spectateurs, de nombreux clubs n’ont pas de statut juridique… Vous avez aussi souligné que les décisions de la Fif ne sont pas dirigé contre l’Africa Sports. Et vous avez pris l’engagement de faire fonctionner les clubs comme des entreprises. Concernant le Chan, on peut résumer votre préoccupation par l’appel lancé aux Ivoiriens, afin qu’ils se l’approprient. Mais, de tout cela, on retient aussi et surtout votre amour de faire en sorte que la Côte d’Ivoire soit hissée au plan international. Que l’image de la Côte d’Ivoire soit une préoccupation partagée par tous. Et vous pensez qu’on peut atteindre cet objectif en passant par le sport. Et je pense qu’il n’y a pas meilleur appel à lancer lorsqu’un pays est préoccupé par sa sortie de crise, qu’il veut réussir. Nous vous remercions d’être venu et nous vous souhaitons donc, un bon Chan. Tout en souhaitant que l’image de la Côte d’Ivoire, sorte davantage grandie de cette compétition.



Merci beaucoup Monsieur le président.
Alfred Dan Moussa
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