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Politique Publié le jeudi 26 février 2009 | Fraternité Matin

Affaire Kieffer : Mme Gbagbo et Bohoun prêts à être entendus

La Première dame et le ministre d’état, ministre du Plan et du Développement décidés à dire leur part de vérité.

Rebondissement ! La Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo et le ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, Paul Antoine Bohoun Bouabré ont, enfin, accédé à la demande du juge français Patrick Ramaël. Ils disent être prêts à se mettre à la disposition du juge d’instruction au tribunal de Paris qui dirige l’enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien, Guy André Kieffer, depuis le 16 avril 2004, à Abidjan. L’information qui avait circulé comme une rumeur vient d’être confirmée par un confrère, La lettre du continent, dans son édition N° 559 du 26 février 2009. Depuis la disparition de M. Kieffer, M. Ramaël a effectué plusieurs visites en Côte d’Ivoire au cours desquelles il a entendu des personnalités civiles et militaires mais jamais, la Première dame ni le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances au moment des faits. Face aux obstacles qui semblaient se dresser sur son chemin, le juge français avait choisi de les entendre en France. En violation des règles en la matière.

Ainsi, selon Rfi, dans son édition du 8 juillet dernier, l’audition des deux personnalités ivoiriennes, comme témoins dans le cadre de cette enquête, était prévue pour le 10 juillet. «Mme Gbagbo n’a reçu aucune convocation du juge Ramaël. Et puis, elle n’a rien à voir avec ce dossier. Elle ne peut donc se rendre à une quelconque convocation», avait protesté Me Dadjé Rodrigue, conseil de Mme Simone Gbagbo, qui n’appréciait nullement l’absence d’un minimum de procédures. Une réaction d’autant justifiée que même le ministère de la Justice avait appris l’information par la radio française. On se souvient que les collaborateurs de la Première dame et son avocat avaient marqué leur surprise vu que l’épouse du Chef de l’Etat ivoirien n’avait jamais reçu de convocation dans ce sens.

De l’eau a coulé sous les ponts après les passes d’armes. Car, comme le dit le confrère, qui se veut très précis, la Première dame Simone Gbagbo et le ministre Bouhoun Bouabré ont adressé les 17 et 18 février des lettres au juge Patrick Ramaël. Dans ces courriers, les deux personnalités ivoiriennes se disent «prêtes à témoigner si le juge acceptait de se rendre à Abidjan» à nouveau. Dans le cas contraire, l’alternative reste la commission rogatoire. C’est-à-dire, témoigner devant «un juge ivoirien dans le cadre d’une commission rogatoire».

Pour ce dossier, les parties ivoiriennes ont commis des avocats de renom, révèle La Lettre du continent. La Première dame de Côte d’Ivoire a choisi pour sa défense, Me Pierre Haïk, qui est également l’avocat et ami du Président Laurent Gbagbo.

Ainsi, sur recommandation de Pierre-Antoine Veil, les deux autres avocats sont George Kiejman et Marembert et Pierre Kornut-Gentille.

On se souvient qu’à force de politiser l’affaire, le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo avait pris ses distances vis-à-vis de ce dossier. Et pourtant, il avait reçu, en audience, à Abidjan, la veuve du journaliste franco-canadien, Mme Osang Kieffer et lui avait promis l’aide nécessaire pour que la vérité soit connue.

L’évolution de la situation -après plus de 4 ans de démarches ponctuées de pressions politiques, diplomatiques, de déclarations des conseils des deux parties et du juge Ramaël dans les médias- est certainement à mettre sur le compte de l’amélioration des relations entre Paris et Abidjan. Et de la volonté de la partie ivoirienne de donner la preuve de son innocence dans cette affaire où elle est la principale accusée.

Signalons que le capitaine Tony Oulaï, soupçonné de faire partie des meurtriers de Guy André Kieffer, a été arrêté par la police judiciaire, le 13 janvier 2006, à Paris dans le 18e arrondissement. L’une des dernières personnes à avoir vu le journaliste avant sa disparition, est Michel Légré, époux d’une sœur cadette de Simone Gbagbo. Cela a suffi pour établir un lien entre le couple présidentiel et cette affaire. Il a été arrêté le 28 mai 2004. Inculpé par la justice ivoirienne pour «enlèvement et séquestration» de Kieffer, il a été incarcéré à la Maca avant d’être relâché. Tout comme Guédé Pépé Léonard alias James Cenach, responsable de la communication du ministre d’Etat Bohoun Bouabré, qui a été aussi placé en garde à vue le 4 août 2004 à Paris avant de recouvrer la liberté le lendemain.

Paulin N. Zobo
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