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Politique Publié le lundi 2 mars 2009 | Notre Voie

Affaire Guy-André Kieffer : Nouvel appel à témoins et zones d`ombre

Bernard Kieffer, frère du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, a lancé la semaine dernière, au nom de la famille Kieffer, un nouvel appel à témoins relatif à la disparition, le 16 avril 2004 à Abidjan, de son frère. “Le premier appel à témoins lancé en 2005 a permis à la justice (française, ndlr) d’obtenir un témoin clé, membre de l’escadron qui est impliqué dans la disparition de mon frère. Ce nouvel appel à témoins va nous permettre d’aller plus loin”, a-t-il soutenu, vendredi dernier, sur les ondes de la radio britannique BBC. Avant d’accuser visiblement sans aucune preuve, l’entourage du Chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, de porter obstruction au travail de la justice française à propos de l’affaire Kieffer. Bernard Kieffer s’est curieusement gardé de dévoiler le nom de “son” témoin qu’il qualifie de clé alors que l’identité de ce dernier est connue de tous. Puisqu’il s’agit du dénommé Berté Seydou, se disant Ivoirien qui a affirmé à la justice française et à une télévision publique française qu’il a été témoin de l’enrôlement du journaliste Guy-André Kieffer et de sa disparition. Berté Seydou a accusé la Première dame de Côte d’Ivoire, Mme Simone Ehivet Gbagbo et le ministre d’Etat ivoirien, ministre du Plan et du Développement, M. Paul Antoine Bohoun Bouabré, d’en être les commanditaires. Interrogé plus tard, dans le cadre d’une commission rogatoire, par des juges d’instruction ivoiriens qui se sont rendus à Paris où il est “pouponné”, Berté Seydou a totalement nié les propos qu’il avait tenus. Face à cette grave situation qui se pose comme une diversion pour camoufler la vérité sur l’affaire Kieffer, la justice ivoirienne a lancé, le 17 octobre 2008, un mandat d’arrêt international contre le sieur Berté Seydou. Ce mandat fait suite à une plainte déposée à Abidjan contre Berté Seydou par le conseil de Simone Gbagbo et Bohoun Bouabré pour diffamation.


Des interrogations subsistent

Contre toute attente, la justice n’a pas mis Berté Seydou en détention provisoire pour “mensonge sous serment”. D’autant que c’est sous serment qu’il avait confié au juge d’instruction français, Patrick Ramaël, que Mme Gbagbo et M. Bohoun étaient les commanditaires de l’enlèvement de Kieffer. C’est également sous la même forme, que Berté Seydou s’est rétracté devant les deux juges d’instruction ivoiriens qui l’ont entendu à Paris. Alors question : pourquoi la justice française n’a-t-elle pas mis Berté Seydou aux arrêts ?

S’agissant du mandat d’arrêt international, la justice française a refusé d’extrader Berté Seydou vers la Côte d’Ivoire au motif qu’il jouit d’un statut de réfugié politique en France. Autres interrogations : pourquoi la France a-t-elle délivré un statut de réfugié politique à Berté Seydou alors que l’affaire Kieffer n’a rien de politique ? Pourquoi Berté Seydou a-t-il été exfiltré de la Côte d’Ivoire vers la France par les soins des services français ? Pourquoi Berté Seydou continue-t-il de jouir des bonnes grâces de la France alors que les justices ivoirienne et française savent qu’il a menti ? Pourquoi la France maintient-elle encore en détention Tony Oulaï, ex- agent des services ivoiriens, alors que la justice française reconnaît qu’elle ne dispose pas d’assez d’éléments pour l’inculper ? Pourquoi s’obstine-t-on à vouloir politiser l’affaire Guy-André Kieffer ? Autant d’interrogations et de zones d’ombre qui continuent de subsister. Que seule une enquête sérieuse et impartiale aussi bien en Côte d’Ivoire qu’en France pourrait élucider.
Joint par téléphone hier dimanche pour qu’il nous livre son opinion sur ces questions mais également sur le nouvel appel à témoins lancé par la famille Kieffer. Ainsi que la récente information livrée par la publication “La lettre du continent” relative à la décision de la Première dame de Côte d’Ivoire et du ministre Bohoun Bouabré d’être entendus par le juge français, Patrick Ramaël, Me Ange Rodrigue Dadjé, avocat de Mme Simone Gbagbo, a dit réserver sa déclaration pour plus tard. “Je m’adresserai à la presse dans quelques jours lorsque je reprendrai en main le dossier. Pour l’instant, je suis à l’intérieur du pays, aux obsèques de mon oncle décédé”, nous a-t-il confié.

Didier Depry didierdepri@yahoo.fr
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