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Art et Culture Publié le vendredi 13 mars 2009 | Fraternité Matin

Hommage national à Jérôme Diégou Bailly : Aux grands hommes, les grands honneurs

Il y avait du beau monde, dans un décor des grandes cérémonies. De nombreux bouquets de fleurs, des chrysanthèmes blancs, symbole de sincérité, symbole aussi d’amour. De larges et longues guirlandes immaculées, nouées par endroits, etc. Celles d’hier en étaient une, mais elle portait son costume de deuil. Pour rendre un hommage mérité à un grand professionnel : Diégou Bailly, arraché à l’affection de tous le 1er février 2009 à Tunis, des suites d’une longue maladie.

Et ils sont venus de partout, en leurs rangs et grades respectifs : présidents d’Institution, ministres, ambassadeurs, représentants d’organisation socioprofessionnelle, journalistes… avec, au-dessus d’eux, le Président de la République et son épouse. Pour témoigner de leur affection à celui qui part, et montrer dans l’élan de solidarité à sa famille, afin que le fardeau de douleur qui l’étreint soit moins lourd à porter.

Contentons-nous du décor. Sobre et… beau ! Pour saluer l’élégance d’un homme qui part dans le silence. Dans la grande salle du Palais de la culture, au fond, un portrait de Diégou Bailly, entouré de guirlandes. Sur le podium, des bouquets de fleurs, des chrysanthèmes, qui délimitent, en avant, la scène où déjà sont installés les instruments de l’orchestre de la garde républicaine. Les instrumentistes portent les habits des grands jours.

Sur scène encore. De géants tam-tam attendent les bras alertes qui vont les faire résonner. Au-dessus des deux flancs de la salle, en haut, sur un écran, passent et repassent les images diapo de l’émérite journaliste, alternées par des passages forts de ses écrits, tirés de ses édito et de ses oeuvres. Une voix lit les beaux textes de ce «rédacteur féroce, journaliste iconoclaste».

Bien avant, pour arriver à cette salle, il faut suivre le chemin de l’exposition-photo de l’illustre disparu ; chemin marqué par des indications, en noir, sur du papier blanc, au sol. Cette exposition, on la parcourt en montant les marches qui mènent à la salle de la cérémonie. A son entrée, une grande photo du Grand disparu.


11h 50, la voix qui sied à un tel évènement, celle d’Awa Ehoura Tabitha, annonce la cérémonie. « Le maître de la parole», Bomou Mamadou, de noir vêtu, dans son puissant souffle dit «l’homme au talent immense, l’homme de vérité» qui a rencontré un autre homme de vérité : le Président de la République, Laurent Gbagbo. Mais il saluera une Grande dame, l’épouse de celui qui part, Mawa, que sa parole si petite ne peut que s’y incliner. Une femme symbole d’un grand amour qui ne court malheureusement pas les rues, dont parle avec tant de ferveur, de sincérité et de poésie mêlés, Agnès Kraidy dans ce si beau texte, qui dit l’amour, le vrai, et qui interroge les consciences de ceux qui n’en savent pas le sens : «Elle aura tout fait pour le sauver. Elle se sera battue de toutes ses forces contre le mal qui le rongeait. Allant même jusqu’à lui donner une partie d’elle-même, une partie de son corps : un rein. Existe-t-il sacrifice plus grand, plus beau pour sauver l’homme qu’elle aime ? Mawa Bailly, née Coulibaly, cette épouse-amie-sœur aura affronté, jusqu’au bout, la mort en embrassant, avec Jérôme Diégou Bailly, la vie dans ce qu’elle a de beau, de grand, de noble : l’Amour. Avec un grand A. Ce don de soi à l’autre, jusque dans son dernier souffle, est un geste d’une rare beauté…».
3 heures d’hommage! Demain, notre compte-rendu.




Michel Koffi
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