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Région Publié le samedi 14 mars 2009 | Nord-Sud

Abengourou : La ruée vers la ferraille

Dans le département d'Abengourou, le commerce des « déchets » de métaux ferreux connaît un véritable engouement. Les épaves d'automobiles, de motos, d'appareils électroménagers,...sont ardemment recherchées.

Brouette pleine de déchets de métaux ferreux, le jeune Saïd semble heureux d'avoir gagné sa journée. Depuis le quartier Lobikro, il essaie de rallier Cafetou, un autre quartier de la commune d'Abengourou, où est installé un acheteur de feraille, non loin du petit marché. Ce jeune d'à peine 18 ans a abandonné son métier de mécanicien pour se consacrer à ce commerce. « J'étais apprenti-mécanicien. C'était dur pour moi. Dès que ce commerce a commencé, je me suis lancé dedans et je ne regrette pas. J'exerce cette activité depuis 6 mois. Je peux gagner entre 1.500 et 2.500 Fcfa par jour », explique-t-il heureux.

Ils sont nombreux, ces jeunes, adultes et vieilles personnes qui n'hésitent pas à creuser, à chercher dans les vestiges des garages abandonnés, où les alentours des scieries pour chercher cette manne capable d'assurer le vécu quotidien. Adaou, village situé à 2 km d'Abengourou, a attiré des chercheurs de fer. « Le kilo vaut entre 25 et 100 Fcfa, en fonction de la qualité du fer. Pour prévenir les risques de vol, nous n'acceptons pas l'aluminium », explique Siriki, un revendeur demi-grossiste.


Une filière ?

L'activité a commencé timidement en 2004 avec un opérateur du nom de Ballo, décédé il y a quelques mois. Cet ancien collecteur de « samara colo » (Ndlr chaussures uagées) a flairé le bon coup. Le fer est devenu une mine d'or. On y trouve des pisteurs et collecteurs.
« Moi j'achète par kilo aux personnes ambulantes. Ballo ramassait les tas avec son camion remorque pour Abidjan. On peut gagner plus de 100.000 Fcfa par chargement », indique Karim, un collecteur.

Les pisteurs sont au service des gros bonnets qui leur donnent les moyens financiers, afin qu'ils sillonnent les villages et sous-préfectures pour acheter la ferraille. Chacun s'en tire à bon compte.

Le commerce de la ferraille est une activité qui peut rapporter gros. Les prix évoluent en fonction des cours du marché mondial. De 75 voire 150 Fcfa le kilo, le prix du kilo est tombé à 25 Fcfa.
Ballo a bâti sa fortune dans ce commerce qui était peu connu. Son exemple a fait des émules. Aujourd'hui, dans tous les quartiers de la commune, il n'est pas rare de voir des tas de ferraille. Le dimanche dernier nous avons assisté au passage de camions remplis de fer. Les demi-grossistes attendent le résultat de la vente à Abidjan, pour percevoir leur dû. Selon nos interlocuteurs les exportateurs sont en majorité des Asiatiques.

Aujourd'hui, dans les ruelles de la cité des princes, la ferraille est pratiquement introuvable. Chaque mois, des camions remorques sont chargés de fer en direction Abidjan.

Certains petits collecteurs n'hésitent pas à voler le fer. « D'habitude je laisse mon fer plat qui me sert d'enclume pour mes travaux, aujourd'hui je ne peux pas le faire, car j'ai été plusieurs fois victime de vol», témoigne Sié, un réparateur de moto. Généralement, lorsque les voleurs sont attrapés, ils sont relâchés après un arrangement à l'amiable.

Après des moments de fièvre, le secteur de la feraille tourne maintenant au ralenti. La matière se fait plus rare. Certains chercheurs de fer sont même retournés à leur ancienne activité.


Koffi Jean Luc
Correspondant régional
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