Spectacle désolant ! Hier lundi, des Imans ont failli en venir aux mains, lors de la réunion bilan du Hadj 2008, à l’hôtel du District (Plateau). Ce, pour le «contrôle » de l’organisation du pèlerinage. La communauté, au cours de cette cérémonie a étalé sa « division » au grand jour. Le président du CNI, l’Imam Idriss Koudouss Koné, s’est publiquement attaqué au COSIM présidée par le Cheick Boikary Fofana. Dont la structure est co-organisateur du Hadj depuis 2007. « (…) Le COSIM, n’a pas d’audience dans cette salle ici, et le président du COSIM n’est le porte-parole de la communauté musulmane ivoirienne », a martelé le premier responsable du CNI. Il a relevé qu’une association religieuse doctrinale ne peut diriger toute la communauté musulmane. Laquelle, selon, El Hadj Koudouss Koné est essentiellement composée de musulmans. Chiites, Sunnites, Soufis, Tidjanites... En clair, les partis de Koudouss ne veulent pas du COSIM, comme partenaire « privilégié » dans l’organisation du pèlerinage. Il a même souligné que la communauté musulmane est déstabilisée par certaines personnes. En tout cas, sans baigner dans les injures, le président du CNI n’a pas été tendre avec ses frères imams membres du Conseil Supérieur des Imams. « Quand tu nies celle qui t’a mis au monde, c’est regrettable », c’est cet adage qu’a proféré les responsables à la communication au COSIM, l’Imam Sékou Sylla pour rappeler à l’ordre, le président du CNI. En tout cas, c’est une foire aux injures qu’ont servie les guides religieux, au grand dam des musulmanes qui étaient à la salle Félix Houphouët-Boigny de l’hôtel du District. Ces empoignades sont consécutives à la gestion du Hadj. L’intérêt qui guide les érudits en Islam, c’est l’obtention du « gain-facile ». S’enrichir sur le dos des pauvres pèlerins, semble être l’ambition essentielle de ceux qui réclament la création d’une nouvelle organisation islamique qui co-organisera le Hadj avec l’Etat. Si l’on y prend garde ce sera le retour des «démarcheurs véreux » et de l’anarchie dans l’organisation du pèlerinage. Le spectacle d’hier montre que la crise est sérieusement profonde entre le CNI et le COSIM. C’est dommage ! Toutes les communautés religieuses à un moment donné ont connu des crises en leur sein. Mais ces dissensions n’ont pas été étalées au grand jour, comme l’a fait la communauté musulmane. Si les guides spirituels qui sont considérés comme les boussoles oublient leur rôle essentiel. Celui de la moralisation de la vie publique. C’est grave ! C’est malheureux que ces érudits « salissent » la communauté musulmane. A l’analyse le leadership risque encore de « plomber » l’organisation du Hadj.
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