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Art et Culture Publié le vendredi 3 avril 2009 | Le Nouveau Réveil

Affaire "Akrou-Dan Moussa" à Fraternité Matin : Doua Gouly, le mouton du sacrifice ?

Salut à tous,
Le 15 mars dernier, j'ai envoyé ce message à certains d'entre vous. Personne n'a voulu l'exploiter. certains se sont contentés d'en parler simplement à des confrères. Aujourd'hui, vous avez vu la décision de l'Inspection du travail d'Adjamé. Elle est sans équivoque et traduit ce dont je vous ai parlé. L'injustice est en train d'être vaincue par la loi. Mais, je me sens coupable. Et J'espère que le tribunal que la direction générale de Fraternité Matin va saisir bientôt (il n'est pas question pour M. Akrou d'abdiquer en si bon chemin, normal puis que c'est l'argent du contribuable qu'il faut payer aux travailleurs mal licenciés), va suivre l'Inspection du travail qui demande la réintégration de Doua Gouly dans un délai de huit jours. Faute de quoi, le licenciement dont il est l'objet sera considéré comme abusif.

Fraternité Main est secoué ces derniers temps par l'affaire qui oppose d'une part, M. Jean-Baptiste Akrou, le directeur général à Monsieur Alfred DAN Moussa, le directeur des rédactions et d'autre part le dossier Doua Gouly, rédacteur en chef adjoint.
Je suis membre statutaire du Conseil de discipline qui a siégé à deux reprises dans la même semaine dans des conditions inhabituelles pour le cas Doua Gouly les 4 et 6 mars 2009. Le dernier Conseil a eu lieu au même moment où le travailleur mis en cause remettait la réponse de sa demande d'explication. C'est donc séance tenante que la secrétaire du Chef du département des ressources humaines nous a tiré des copies de cette réponse. Je suis écœuré que la décision prise par ce Conseil ne soit pas appliquée. Mais corsée au contraire.
A la vérité, nous avions décidé d'une mise à pied allant de trois à huit jours contre Doua Gouly. Pas parce qu'il a commis une faute professionnelle. Mais, nous ne voulions pas désavouer le Directeur général devant un travailleur.
Comme nous l'a dit, le Chef du département des ressources humaines, ce vendredi 6 mars 2009, lors du Conseil de discipline, " une poule avec des poussins derrière elle ne saute pas les braises ", souffrez que je ne vous révèle pas mon identité. Parce que mes enfants sont là. Je pense à eux. Néanmoins, dire cette part de vérité va me libérer.
La pierre angulaire des deux problèmes reste l'ascension de Monsieur Dan Moussa. Tout le monde le sait à Fraternité Matin. Depuis sa dernière élection à la présidence de l'Union de la presse francophone, le directeur général ne cesse de répéter à toutes les réunions avec l'ensemble du personnel : " on ne va payer des gens à ne rien faire ". " Ceux qui travaillent pour des structures extérieures ne seront plus payés ". " Beaucoup sont toujours à la télé. Qu'ils choisissent désormais, car le temps de frapper fort est arrivé ".
Pour les assises de Montréal au Canada, le Directeur général raconte qu'il a aidé Monsieur Dan Moussa à obtenir le financement auprès du Président de la République. Mais pourquoi s'est-il arrêté en si bon chemin ?
En effet, la prise en charge sollicitée par le seul journaliste de la rédaction en vue de participer à ces assises a été refusée. Pourtant lorsqu'un journaliste de notre rédaction est pris en charge par les organisateurs d'une manifestation, l'entreprise ne lui donne que de l'argent de poche dont le montant est bien défini par rapport à la zone où se tient la manifestation. Et dans le cas des assises de l'UPF, le Directeur général a refusé qu'on octroie à Doua Gouly qui a payé son séjour et son billet d'avion Abidjan-Montréal-Abidjan, cet argent de poche dont le montant n'excédait pas 400 000 FCFA. Pourtant, il nous est revenu qu'après Beyrouth (Liban) où il s'est rendu avec le Chef du département technique, pour un contrat de livres scolaires, le DG a passé plus d'une semaine en France. On l'a vu à Daloa où une personnalité de l'entreprise parrainait une manifestation. On l'a vu également dans d'autres manifestations à Abidjan (village SOS ou association des visiteurs des Etats unis).
Les articles envoyés par Doua Gouly concernant les assises de Montréal ont tous été censurés. Parce que le DG a donné des instructions fermes depuis la France de ne rien publier.
Autre chose : Le DG a donné des instructions pour que les jours que passera Doua Gouly à Montréal lors de ces assises soient défalqués de son salaire. Doua Gouly qui a eu vent a dû prendre dix jours sur son congé annuel. Sa reprise était un dimanche. Le DG nous a obligé à lui donner une demande d'explication parce qu'il n'était pas à son poste ce dimanche. Le département des ressources humaines a beau demandé au DG de surseoir à cette demande. Mais il a insisté. Et Doua Gouly a répondu simplement qu'il était en congé et il attendait le lundi pour se faire délivrer un certificat de reprise.
Quand les ressortissants de la région natale de Monsieur Dan Moussa ont décidé de lui organiser une réception dans son village, notre entreprise comme bien d'autres de la place, a été sollicitée pour l'organisation et la promotion. La réponse écrite du DG a été " Nous sommes au regret de ne pas répondre favorablement à votre demande ". Tous les chefs de département et le DG ont été invités à cette fête. Ils ont tous brillé par leur absence. Les seuls travailleurs qui étaient aux côtés de Monsieur Dan Moussa ont été le journaliste Rémi Coulibaly, pris en charge par les organisateurs et Doua Gouly qui a pris encore une semaine de congé.
Pour revenir au licenciement de Doua Gouly, il faut retenir qu'à la remise des conclusions du conseil de discipline, le Directeur général a décidé la sanction suprême, " le licenciement sans droits, pour faute lourde ". Nous lui avons expliqué que beaucoup d'aspects juridiques militent en faveur du mis en cause. La consigne du patron a été très claire : " Dès la semaine prochaine, je ne veux pas le voir dans l'entreprise ".
Le délai qui nous a été imposé était trop juste pour analyser tous les textes de la loi du travail. Tenez, le lundi 2 mars 2009, en réaction à une interview que Doua Gouly a accordée à un quotidien de la place le 28 février 2009, le Directeur général, sans consulter le service juridique de l'entreprise, a annoncé deux sanctions à son encontre à la réunion hebdomadaire des journalistes. Il a déclaré avoir porté deux plaintes contre lui. Au cours de cette même réunion, il a instruit le Chef du département des ressources humaines pour engager une procédure de licenciement contre Doua Gouly. Il a rédigé une demande d'explication lui-même à cet effet. Evidemment tout ce qui se fait dans la précipitation a toujours des failles. Le mardi, il s'est rendu compte que sa demande d'explication ne comportait pas d'éléments susceptibles de sanctionner Doua Gouly.
Le mercredi 4 mars avant même que le journaliste dépose ses réponses, une seconde demande l'attendait déjà. Entre-temps, nous avons envoyé au journaliste une convocation le traduisant devant le Conseil de discipline prévu à 15 heures, ce même mercredi. Ne le voyant pas dans l'entreprise, nous avons glissé la convocation sous la porte de son bureau.
Le Chef du département des ressources humaines lui a remis à la fin du Conseil de discipline à 17 heures, la deuxième demande d'explication. Toujours signée du Directeur général. Qui fait référence maintenant aux notions " de propos injurieux, irrévérencieux et calomnieux tenus à son endroit". Le Chef du département des ressources humaines a alors invité les membres du conseil à une autre séance le vendredi 6 mars à 16 heures.
La deuxième séance du Conseil de discipline a été très brève parce que Doua Gouly a indiqué ne plus être capable de dire autre chose en dehors de ses réponses écrites.. La suite, on la connait. Un licenciement à sec. Après 18 ans de beaux et loyaux services à Fraternité Matin couronnés par le premier super Ebony offert à l'entreprise en 2004.
De par mes fonctions dans l'administration de notre entreprise, j'ai accès aux dossiers administratifs des travailleurs. La célérité de la procédure concernant Doua Gouly m'a poussé à consulter son dossier. Et j'ai découvert que plusieurs faits passés indiquent que le Directeur général le guette depuis quelques temps. J'y reviendrai prochainement. Dieu le voulant. Surtout pour avoir la conscience tranquille. Que Dieu vous bénisse.

Un membre statutaire du Conseil de discipline
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