Comme tout le pays, le PDCI-RDA se réjouit de l'atteinte du point de décision de l'Initiative PPTE par notre pays suite aux décisions prises par les conseils d'administration du FMI et de la Banque Mondiale respectivement le 27 et 31 mars 2009.
Cependant depuis cette admission de notre pays, des propos souvent tendancieux ont été tenus ça et là, des demi- vérités voire parfois des contrevérités ont été distillées à dessein sur l'endettement de notre pays.
Interpellé par ces allégations, le PDCI-RDA qui a bâti ce pays pendant plus de quarante ans, et notamment de 1960 à 1999, et qui en avait fait la grande vitrine économique de l'Afrique de l'ouest, tient à apporter sa contribution pour recadrer le débat, pour permettre d'éclairer la bonne compréhension de nos compatriotes, sans vouloir verser dans la polémique stérile.
En effet de quoi s'agit-il ?
D'abord pourquoi l'endettement et à quoi sert l'endettement ?
Pour le PDCI-RDA, l'endettement maîtrisé est un facteur de développement, notamment humain.
Le recours à l'endettement constitue un facteur important pour améliorer rapidement tant le niveau de vie d'un individu, que celui de toute la population d'un pays.
Pour permettre de comprendre ce dossier, prenons d'abord un exemple simplifié au niveau d'une personne physique pour illustrer cette question sur le bien-fondé et l'opportunité de l'endettement, avant de traiter ensuite la question au niveau des Etats.
Au niveau d'un individu
Exemple d'endettement à court terme
Une partie des Ivoiriens a recours à l'endettement pour faire face aux nécessités quotidiennes. En effet, il arrive que surviennent des aléas dans la vie tels que des soins de santé ou la scolarisation des enfants qui nécessitent un concours financier urgent,(disons une somme de 100.000 F) Comme la plupart des personnes ayant un bas salaire et qui ne dispose pas d'une épargne de précaution, ce père de famille peut emprunter cette somme à sa banque pour se soigner ou assurer la scolarité de ses enfants. Il rembourse sur une période donnée selon un prélèvement admis qui est environ le quart du salaire. Cette manière de recourir à l'emprunt sert à faire face aux besoins de trésorerie qui peuvent survenir.
Exemple d'endettement à moyen et long terme
Certains autres Ivoiriens peuvent également avoir recours à l'emprunt pour se loger, ou acquérir un bien immobilier. Prenons l'exemple d'un salarié qui perçoit un salaire de 300.000 F CFA et qui souhaite acquérir une maison de 12,5 millions de F CFA. S'il veut mettre de côté 100.000 F CFA par mois pour acheter sa maison, il lui faudra économiser pendant environ 10 ans avant d'acquérir sa maison. Le moyen le plus efficace pour lui d'avoir rapidement sa maison est de solliciter un prêt de 10 millions de F CFA auprès de sa banque, après avoir apporté un autofinancement de 2, 5 millions grâce à une épargne moyenne de 100.000 F CFA par mois sur 2 ans. . Il va donc s'endetter et rembourser ce prêt, disons pendant 15 ans sur la base d'un taux d'intérêt de 14%, avec une mensualité de 100.000 F.
La maison pourra être donc obtenue après seulement 2 à 3 ans au lieu de 10 ans.
Mais ce travailleur peut se retrouver en difficulté de remboursement en cas de compression d'effectifs dans l'entreprise où il travaille. Il est alors obligé de rechercher un autre emploi avec souvent un revenu moindre, de 200.000 F CFA par exemple. Ce travailleur se trouve dans ce cas en situation de difficultés pour rembourser à la fois son emprunt (mensualité de 100.000 F) et vivre convenablement.
Le seul moyen pour atténuer la baisse de son niveau de vie est de solliciter un nouvel échéancier auprès de sa banque. Il s'agit de rééchelonner (allonger la durée) ou de réaménager sa dette.
Un autre ivoirien peut emprunter une somme de 5 millions de F CFA pour agrandir sa plantation de café ou d'hévéa. Après sa réalisation, ce projet va engendrer une création de richesses à même de rembourser l'emprunt contracté, une fois que les plantations entreront en production, sauf si des difficultés surviennent sous forme de feux de brousse, de sécheresse ou de chute des cours de ces produits, rendant là aussi nécessaire un rééchelonnement de la dette contractée.
Au niveau d'un Etat
C'est le lieu de dire que ce qui est valable pour un individu l'est également pour un Etat.
Comme on l'a vu, en soi l'endettement est une bonne chose parce qu'il permet d'accélérer l'amélioration des conditions de vie des personnes. C'est l'effet de levier bien connu des financiers.
La Côte d'Ivoire ne représente pas un cas particulier en la matière. Tous les pays, même les plus développés, ont régulièrement recours à l'endettement, ou à l'aide internationale à un moment ou à un autre de leur vie nationale (cf : Corée, Argentine, Mexique, Plan Marshall en Europe après la guerre de 1939-1945, etc.). C'est encore le cas aujourd'hui où, suite à la crise financière mondiale, le groupe des 20 qui s'est récemment réuni à Londres, a décidé de tripler les ressources du FMI pour venir en aide aux pays en difficulté, parmi lesquels des pays en voie de développement, et même des pays européens.
Il peut malheureusement arriver que les ressources escomptées par un Etat en vue de rembourser la dette ne se réalisent pas, en partie, soit du fait des chocs externes (baisse des cours des matières premières, hausse brutale et soutenue des taux d'intérêt, hausse du prix du pétrole, dévaluation de la monnaie, …), soit du fait de chocs internes (sécheresse, et autres calamités naturelles…).
Avant le coup d'Etat militaire intervenu en décembre 1999, la Côte d'Ivoire constituait l'une des grandes vitrines de l'Afrique subsaharienne au triple plan politique, économique et social.
Des choix judicieux opérés d'abord par le Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, et ensuite par le Président Henri Konan BEDIE, et des politiques appropriées élaborées et mises en œuvre par les différentes équipes gouvernementales avaient permis à la Côte d'Ivoire, en l'espace de quatre décennies de se hisser dans la peloton de tête des pays phares de cette Afrique subsaharienne.
En effet la Côte d'Ivoire avait toujours su faire face aux grands enjeux de son histoire.
Au plan notamment économique, la Côte d'Ivoire, depuis son accession à l'indépendance en 1960, avait porté son choix sur un développement axé sur le libéralisme économique, sur l'initiative privée et sur l'ouverture aux capitaux et aux échanges extérieurs.
A l'indépendance, le potentiel économique de la Côte d'Ivoire se résumait en quelques produits d'exportation : le bois, le café et le cacao.
Mais la grande diversification des cultures d'exportation agricoles (coton, palmier à huile, ananas, banane, hévéa, anacarde, etc.) et la forte intensification des cultures vivrières sont venues élargir le champ des ressources du sol.
Les Gouvernements successifs du PDCI-RDA, résolus à doter le pays d'une économie moderne, avec une base industrielle solide, et un secteur tertiaire conséquent, ont construit au fil des ans de nombreuses infrastructures nécessaires au développement économique.
Il est à rappeler que la politique mise en œuvre par le PDCI-RDA dès l'accession de notre pays à l'indépendance avait pour objectif d'améliorer de manière significative le bien être des Ivoiriens et de mettre en place des infrastructures économiques et sociales de premier plan.
Il convient de noter au passage quelques exemples pour illustrer ces propos :
“Il est inexact d’affirmer que le PPTE va entraîner un gain de 500 milliards”
-constructions de routes : 6.000 kilomètres de routes bitumées, 68.000 kilomètres de routes en terre ;
-construction de grands barrages hydroélectriques et thermiques: (Ayamé, Kossou, Taabo, Buyo, CIPREL I et II, AZITO, etc. La capacité totale de production électrique avait été portée à 4.000 gigawatts en 1997 contre 2.000 en 1993, soit un doublement en 4 ans.
L'objectif visé était de 6.600 gigawatts en l'an 2.000.
On est actuellement en 2009 loin du compte.
Il convient de souligner que 734 localités avaient été électrifiées entre 1994 et 1999 ;
-au niveau minier : découvertes et/ou exploitions de nombreux gisements :
-or, nickel, fer, manganèse;
-pétrole et gaz (dans ces derniers domaines, démarrage de la production sur les gisements Lion et Panthère en 1995. Depuis lors, d'autres gisements allaient entrer en production (Bélier Outpost, Espoir, Foxtrot, etc.) ;
-construction d'aéroports internationaux et nationaux : Abidjan était devenu le " HUB " ou la plaque tournante de l'Afrique de l'Ouest avec notamment 1.200.000 passagers ;
-construction de ports : Abidjan était le 2ème port africain après Durban en Afrique du Sud pour les conteneurs ;
-extension du réseau de téléphone fixe, en particulier développement de la téléphonie rurale
-introduction du téléphone cellulaire avec l'agrément de 3 opérateurs ;
-construction d'écoles, de collèges, de lycées classiques et professionnels, d'universités :
le nombre d'élèves avoisinait 2,5 millions, tous secteurs confondus, dont environ 1.911.000 dans l'enseignement primaire. Le taux brut de scolarisation se situait en 1998 à 74% contre 67% en 1994.De 1993 à 1997, concernant l'école primaire, 968 nouvelles classes avaient été construites sur toute l'étendue du territoire et 168 écoles réhabilitées. Au niveau secondaire, 10 collèges neufs avaient été construits, 26 établissements sur 31 et 4 internats de jeunes filles avaient été réhabilités ;
-construction de CHU, CHR, hôpitaux, dispensaires et maternités. Il est à signaler au passage l'extension et la modernisation de l'Institut de Cardiologie et la création du Centre ophtalmologique de Bouaké.
Par exemple de 1994 à 1999 :
-le nombre de dispensaires ruraux est passé de 523 en 1994 à 750 en 1997, soit une augmentation de 227 unités ;
-le nombre de maternités rurales avait atteint 384 en 1997 contre 190 en 1994, soit 194 unités supplémentaires ou un doublement du parc.
C'est ce qu'on appelle accroître et développer l'héritage qu'on vous a laissé !
En conséquence, on note l'amélioration sensible de l'espérance de vie portée de 56 ans en 1994 à 58 ans en 1997, contre moins de 50 ans actuellement ;
-construction de nombreux habitats sociaux : avec de nouveaux quartiers construits ;
-construction de châteaux d'eau, de réseaux d'adduction en eau potable, de pompes d'hydraulique villageoise ;
-accélération de la production et la diversification des biens agricoles (1er producteur mondial de cacao, 1er producteur africain de café et 4ème mondial…)
-développement et diversification des biens industriels et des services, etc.
(Un autre document sera consacré ultérieurement et plus en détail à ces performances économiques et sociales de la Côte d'Ivoire).
La croissance économique avait progressé de 7% par an en termes réels entre 1960 et 1980 par rapport à un taux d'accroissement démographique de 3,2%. Ce qui a entraîné une augmentation remarquable du niveau de vie des Ivoiriens. Ces performances économiques (7% de croissance) ont été retrouvées sur la période 1995- 1998, après la période économique difficile allant de 1981 à 1993.
Pour réaliser et financer ce vaste programme de développement, le PDCI-RDA avait mis en place un mécanisme de mobilisation de ressources internes conséquentes à travers le budget spécial d'investissement et d'équipement (BSIE) financé en partie par :
-la Caisse de Stabilisation (BSIE-CAISTAB : une centaine de milliards de F CFA en moyenne par an)
- les recettes fiscales (BSIE-Trésor : une cinquantaine de milliards de F CFA en moyenne par an)
Sur une longue période, sous la houlette du PDCI-RDA, la Côte d'Ivoire a consenti un effort annuel moyen de 150 milliards de F CFA pour entre autres l'éducation de ses enfants. C'est le lieu de souligner qu'en 1960, la Côte d'Ivoire comptait seulement 465 étudiants alors qu'en 1999, ils étaient plus de 100.000. En effet, " il n'est de richesse que d'hommes ".
Cet accroissement spectaculaire est le fruit d'un effort soutenu en termes d'investissements.
Cet effort interne a été appuyé par le recours à l'emprunt extérieur de 100 milliards en moyenne annuel (BSIE-Caisse Autonome d'Amortissement) afin de réduire significativement le niveau de pauvreté en côte d'Ivoire. Le taux de pauvreté a ainsi baissé de 36,8% en 1995 à 33,6% en 1998, avant de remonter en flèche à 48,9% en 2008.
Aujourd'hui, un Ivoirien sur 2 est devenu pauvre ! Quelle catastrophe!
Par ailleurs, la promotion du secteur privé (national et étranger) était l'un des éléments essentiels de la politique de développement économique de la Côte d'Ivoire ;
Dans ce cadre, le secteur privé jouait un rôle croissant notamment à travers le programme de privatisation d'un certain nombre d'entreprises publiques, mais surtout la réalisation de nouveaux grands travaux.(Cf : les 12 travaux de l'Eléphant d'Afrique et les autres grands travaux suivants).
A la fin des années 1990, la part du secteur privé dans les investissements totaux se situait à 70%, malgré l'augmentation significative des investissements réalisés par l'Etat lui-même.
En effet, pour alléger davantage les charges financières de l'Etat tout en maintenant le niveau de réalisation de grosses infrastructures, le PDCI-RDA a lancé avec succès au milieu des années 1990, et malgré le scepticisme ambiant, un vaste programme de réalisation de grandes infrastructures, en BOO (Build, Own, and Operate), ou en BOT (Build, Own and Transfert).
C'était une innovation particulière en Afrique subsaharienne. Il s'agissait de faire participer fortement le secteur privé à la réalisation de ces immenses infrastructures (autoroutes, ponts, ports, aéroports, centrales thermiques, marchés de gros, etc.), le secteur privé qui, selon le cas, devait financer et gérer pendant une certaine période ces équipements avant de les transférer à l'Etat qui pouvait consacrer ses ressources au financement d'autres secteurs, notamment les secteurs sociaux.
C'est ainsi qu'ont été notamment réalisées par le secteur privé :
-la modernisation de l'aéroport Félix Houphouët-Boigny ;
-les grandes centrales thermiques d'AZITO et de CIPREL.
On se rappellera les 12 travaux de l'Eléphant d'Afrique dont le succès avait amené à concevoir de nombreux autres projets et dont l'exemple a permis de faire tâche d'huile en Côte d'Ivoire, et en Afrique subsaharienne.
Comment se présentait le dossier de la dette publique extérieure ivoirienne ?
L'encours de la dette publique s'élevait en 1996 à près de 16 milliards de dollars, (soit environ 8.500 milliards de F CFA), représentant environ:
-155% du PIB;
-1.200 dollars par habitant par rapport à un PIB par habitant de 750 dollars.
Il est à souligner que si la dette publique extérieure ivoirienne, exprimée en F CFA a doublé en janvier 1994, ce n'est pas parce que le Président BEDIE et son gouvernement ont fortement augmenté l'endettement ivoirien, mais tout simplement parce qu'est intervenue le 12 janvier 1994, la dévaluation de 50% du F CFA.
Une dévaluation de 50% entraîne de manière automatique, mécanique, un doublement en F CFA de la dette extérieure, même si le montant en devises (dollars) reste le même.
Il faut savoir que le montant relativement réduit de notre dette actuellement (6.300 milliards de F CFA contre 8.500 milliards de F CFA en 1996), est le résultat des efforts déployés, ainsi que des réformes importantes mises en oeuvre depuis une vingtaine d'années.
Le service de la dette publique extérieure, d'environ 500 à 600 milliards de F CFA par an représentait:
-52% des recettes budgétaires de l'Etat;
-25% des exportations.
Malgré les différentes mesures obtenues en faveur d'un allègement substantiel, la pression de la dette sur les ressources de l'Etat restait donc une contrainte majeure au développement durable. En effet, si les ratios du service de la dette s'amélioraient tout au long de la période, il n'en restait pas moins que la charge pesait encore lourdement sur les ressources de l'Etat. D'où la nécessité de traiter à fond ce grand dossier de la dette.
Les initiatives d'allègement de la dette extérieure, si elles étaient effectivement et totalement acquises, visaient à ramener ce ratio service de la dette sur recettes budgétaires de 52% en 1996 à 40% en 2000, à 26% en 2006, et 10% en 2016.
Cependant, ces initiatives d'allègement de la dette, engagées au niveau international ne devaient donc pas occulter la nécessité d'asseoir, au niveau interne, une politique rationnelle d'endettement.
A ce titre, la mise en place:
-du Comité de suivi et de mobilisation des ressources extérieures,
-de la Cellule de suivi des programmes et projets de développement,
-et du Comité de gestion de la dette publique,
participait d'une politique de gestion optimale de la dette, dont les objectifs étaient les suivants :
-ne financer que des projets ayant un retour sur investissement conséquent ;
-veiller à la soutenabilité à moyen et long termes de la dette.
Ceci devait impliquer un renforcement des capacités nationales d'analyse et de suivi de l'endettement, aussi bien en termes d'évolution globale, de structure, de stock et que de service de la dette.
En effet, la Côte d'Ivoire avait initié et devait poursuivre la mise en œuvre des actions en vue de trouver une solution satisfaisante à la question de sa dette.
Il s'agissait des différentes actions au titre de la réduction de la dette extérieure publique, menées aussi bien auprès :
1/ du Club de Paris (regroupant les Etats et les Institutions étatiques créancières de la Côte d'Ivoire),
2/ du Club de Londres réunissant les créanciers privés (notamment les banques commerciales),
3/ des institutions multilatérales de financement du développement (FMI, BIRD, BAD…) : dette PPTE .
Quels ont été les résultats des négociations concernant cette dette ivoirienne ?
1/ Concernant le Club de Londres, la Côte d'Ivoire était parvenue à la signature d'un accord avec ses créanciers le 6 mai 1997 à Paris, et à l'élaboration d'un programme de restructuration de sa dette d'un montant global de 6 milliards de dollars US, dont 3,357 milliards d'arriérés d'intérêts.
Cette restructuration de la dette commerciale réalisée à des conditions concessionnelles avait abouti à une réduction de 80% du stock de la dette commerciale.
2/ S'agissant du Club de Paris, nous avions obtenu en avril 1998, une réduction de 80% de notre dette bilatérale.
3/ Enfin, au titre de l'Initiative de réduction de la dette des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE), La Côte d'Ivoire, bien que classé pays à revenu intermédiaire a pu se rendre éligible en 1998, en faisant admettre et prévaloir le ratio service de la dette sur recettes budgétaires (50%) au lieu du ratio habituel service de la dette sur recettes d'exportations(25%), C'est le coup d'Etat de 1999, qui a empêché la réduction effective de la dette, prévue en mars 2001.
Par conséquent l'Initiative PPTE ne date pas d'aujourd'hui!
EN CONCLUSION
Le PDCI-RDA estime que :
- le service de la nation est une continuité de générations en générations ;
- l'histoire ne devrait être que la restitution fidèle des faits réels sans travestissement aucun.
Le PDCI-RDA estime également:
-qu'il importe de reconnaître ce que les prédécesseurs, de Houphouët-Boigny à Bédié, ont réalisé de bon pour le développement de notre héritage commun ;
-qu'il n'est convenable de jeter le bébé avec l'eau du bain pour des visées électoralistes.
-qu'il est inexact au plan financier d'affirmer, sauf à entretenir une confusion entre la charge budgétaire et le décaissement effectif, que le PPTE va entraîner un gain en ressources disponibles de 500 milliards de F CFA sur le service de la dette de notre pays. On sait en effet que n'ont été effectivement remboursés que 36,8 milliards de F CFA en 2006, 93 milliards de F CFA en 2007 et 251,8 milliards de F CFA en 2008 (selon les déclarations officielles, contre 500 milliards effectivement versés chaque année avant l'an 2000).
Enfin, l'endettement n'est pas un mal en soi ; il permet de créer des richesses et d'accélérer le développement d'un pays s'il est utilisé à bon escient et s'il est bien géré.
Tout dépend de l'utilisation qu'on en fait.
Si des difficultés surviennent, des restructurations, des rééchelonnements, voire des annulations partielles de dette peuvent, ou parfois doivent être négociés.
Le dossier de l'allègement de la dette ne date pas d'aujourd'hui, que ce soit au titre du club de Paris ou du Club de Londres, dont on ne parle plus aujourd'hui.
Même au titre du PPTE, l'initiative de la réduction de notre dette et l'éligibilité de notre pays, datent de la fin des années 1990.
Le PDCI-RDA attend avec confiance et sérénité les élections générales futures avant fin 2009 et dit aux Ivoiriens qu'il est prêt à faire revenir cette Côte d'Ivoire prospère et hospitalière où existaient "le progrès pour tous et le bonheur pour chacun!". Comme le rappelait le "Vieux" (Le Président Félix Houphouët-Boigny ) : "le vrai bonheur, on ne l'apprécie que quand on l'a perdu!"
Déclaration du PDCI-RDA sur la dette publique extérieure de notre pays
NDLR : Le surtitre et le titre sont de la rédaction
Cependant depuis cette admission de notre pays, des propos souvent tendancieux ont été tenus ça et là, des demi- vérités voire parfois des contrevérités ont été distillées à dessein sur l'endettement de notre pays.
Interpellé par ces allégations, le PDCI-RDA qui a bâti ce pays pendant plus de quarante ans, et notamment de 1960 à 1999, et qui en avait fait la grande vitrine économique de l'Afrique de l'ouest, tient à apporter sa contribution pour recadrer le débat, pour permettre d'éclairer la bonne compréhension de nos compatriotes, sans vouloir verser dans la polémique stérile.
En effet de quoi s'agit-il ?
D'abord pourquoi l'endettement et à quoi sert l'endettement ?
Pour le PDCI-RDA, l'endettement maîtrisé est un facteur de développement, notamment humain.
Le recours à l'endettement constitue un facteur important pour améliorer rapidement tant le niveau de vie d'un individu, que celui de toute la population d'un pays.
Pour permettre de comprendre ce dossier, prenons d'abord un exemple simplifié au niveau d'une personne physique pour illustrer cette question sur le bien-fondé et l'opportunité de l'endettement, avant de traiter ensuite la question au niveau des Etats.
Au niveau d'un individu
Exemple d'endettement à court terme
Une partie des Ivoiriens a recours à l'endettement pour faire face aux nécessités quotidiennes. En effet, il arrive que surviennent des aléas dans la vie tels que des soins de santé ou la scolarisation des enfants qui nécessitent un concours financier urgent,(disons une somme de 100.000 F) Comme la plupart des personnes ayant un bas salaire et qui ne dispose pas d'une épargne de précaution, ce père de famille peut emprunter cette somme à sa banque pour se soigner ou assurer la scolarité de ses enfants. Il rembourse sur une période donnée selon un prélèvement admis qui est environ le quart du salaire. Cette manière de recourir à l'emprunt sert à faire face aux besoins de trésorerie qui peuvent survenir.
Exemple d'endettement à moyen et long terme
Certains autres Ivoiriens peuvent également avoir recours à l'emprunt pour se loger, ou acquérir un bien immobilier. Prenons l'exemple d'un salarié qui perçoit un salaire de 300.000 F CFA et qui souhaite acquérir une maison de 12,5 millions de F CFA. S'il veut mettre de côté 100.000 F CFA par mois pour acheter sa maison, il lui faudra économiser pendant environ 10 ans avant d'acquérir sa maison. Le moyen le plus efficace pour lui d'avoir rapidement sa maison est de solliciter un prêt de 10 millions de F CFA auprès de sa banque, après avoir apporté un autofinancement de 2, 5 millions grâce à une épargne moyenne de 100.000 F CFA par mois sur 2 ans. . Il va donc s'endetter et rembourser ce prêt, disons pendant 15 ans sur la base d'un taux d'intérêt de 14%, avec une mensualité de 100.000 F.
La maison pourra être donc obtenue après seulement 2 à 3 ans au lieu de 10 ans.
Mais ce travailleur peut se retrouver en difficulté de remboursement en cas de compression d'effectifs dans l'entreprise où il travaille. Il est alors obligé de rechercher un autre emploi avec souvent un revenu moindre, de 200.000 F CFA par exemple. Ce travailleur se trouve dans ce cas en situation de difficultés pour rembourser à la fois son emprunt (mensualité de 100.000 F) et vivre convenablement.
Le seul moyen pour atténuer la baisse de son niveau de vie est de solliciter un nouvel échéancier auprès de sa banque. Il s'agit de rééchelonner (allonger la durée) ou de réaménager sa dette.
Un autre ivoirien peut emprunter une somme de 5 millions de F CFA pour agrandir sa plantation de café ou d'hévéa. Après sa réalisation, ce projet va engendrer une création de richesses à même de rembourser l'emprunt contracté, une fois que les plantations entreront en production, sauf si des difficultés surviennent sous forme de feux de brousse, de sécheresse ou de chute des cours de ces produits, rendant là aussi nécessaire un rééchelonnement de la dette contractée.
Au niveau d'un Etat
C'est le lieu de dire que ce qui est valable pour un individu l'est également pour un Etat.
Comme on l'a vu, en soi l'endettement est une bonne chose parce qu'il permet d'accélérer l'amélioration des conditions de vie des personnes. C'est l'effet de levier bien connu des financiers.
La Côte d'Ivoire ne représente pas un cas particulier en la matière. Tous les pays, même les plus développés, ont régulièrement recours à l'endettement, ou à l'aide internationale à un moment ou à un autre de leur vie nationale (cf : Corée, Argentine, Mexique, Plan Marshall en Europe après la guerre de 1939-1945, etc.). C'est encore le cas aujourd'hui où, suite à la crise financière mondiale, le groupe des 20 qui s'est récemment réuni à Londres, a décidé de tripler les ressources du FMI pour venir en aide aux pays en difficulté, parmi lesquels des pays en voie de développement, et même des pays européens.
Il peut malheureusement arriver que les ressources escomptées par un Etat en vue de rembourser la dette ne se réalisent pas, en partie, soit du fait des chocs externes (baisse des cours des matières premières, hausse brutale et soutenue des taux d'intérêt, hausse du prix du pétrole, dévaluation de la monnaie, …), soit du fait de chocs internes (sécheresse, et autres calamités naturelles…).
Avant le coup d'Etat militaire intervenu en décembre 1999, la Côte d'Ivoire constituait l'une des grandes vitrines de l'Afrique subsaharienne au triple plan politique, économique et social.
Des choix judicieux opérés d'abord par le Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, et ensuite par le Président Henri Konan BEDIE, et des politiques appropriées élaborées et mises en œuvre par les différentes équipes gouvernementales avaient permis à la Côte d'Ivoire, en l'espace de quatre décennies de se hisser dans la peloton de tête des pays phares de cette Afrique subsaharienne.
En effet la Côte d'Ivoire avait toujours su faire face aux grands enjeux de son histoire.
Au plan notamment économique, la Côte d'Ivoire, depuis son accession à l'indépendance en 1960, avait porté son choix sur un développement axé sur le libéralisme économique, sur l'initiative privée et sur l'ouverture aux capitaux et aux échanges extérieurs.
A l'indépendance, le potentiel économique de la Côte d'Ivoire se résumait en quelques produits d'exportation : le bois, le café et le cacao.
Mais la grande diversification des cultures d'exportation agricoles (coton, palmier à huile, ananas, banane, hévéa, anacarde, etc.) et la forte intensification des cultures vivrières sont venues élargir le champ des ressources du sol.
Les Gouvernements successifs du PDCI-RDA, résolus à doter le pays d'une économie moderne, avec une base industrielle solide, et un secteur tertiaire conséquent, ont construit au fil des ans de nombreuses infrastructures nécessaires au développement économique.
Il est à rappeler que la politique mise en œuvre par le PDCI-RDA dès l'accession de notre pays à l'indépendance avait pour objectif d'améliorer de manière significative le bien être des Ivoiriens et de mettre en place des infrastructures économiques et sociales de premier plan.
Il convient de noter au passage quelques exemples pour illustrer ces propos :
“Il est inexact d’affirmer que le PPTE va entraîner un gain de 500 milliards”
-constructions de routes : 6.000 kilomètres de routes bitumées, 68.000 kilomètres de routes en terre ;
-construction de grands barrages hydroélectriques et thermiques: (Ayamé, Kossou, Taabo, Buyo, CIPREL I et II, AZITO, etc. La capacité totale de production électrique avait été portée à 4.000 gigawatts en 1997 contre 2.000 en 1993, soit un doublement en 4 ans.
L'objectif visé était de 6.600 gigawatts en l'an 2.000.
On est actuellement en 2009 loin du compte.
Il convient de souligner que 734 localités avaient été électrifiées entre 1994 et 1999 ;
-au niveau minier : découvertes et/ou exploitions de nombreux gisements :
-or, nickel, fer, manganèse;
-pétrole et gaz (dans ces derniers domaines, démarrage de la production sur les gisements Lion et Panthère en 1995. Depuis lors, d'autres gisements allaient entrer en production (Bélier Outpost, Espoir, Foxtrot, etc.) ;
-construction d'aéroports internationaux et nationaux : Abidjan était devenu le " HUB " ou la plaque tournante de l'Afrique de l'Ouest avec notamment 1.200.000 passagers ;
-construction de ports : Abidjan était le 2ème port africain après Durban en Afrique du Sud pour les conteneurs ;
-extension du réseau de téléphone fixe, en particulier développement de la téléphonie rurale
-introduction du téléphone cellulaire avec l'agrément de 3 opérateurs ;
-construction d'écoles, de collèges, de lycées classiques et professionnels, d'universités :
le nombre d'élèves avoisinait 2,5 millions, tous secteurs confondus, dont environ 1.911.000 dans l'enseignement primaire. Le taux brut de scolarisation se situait en 1998 à 74% contre 67% en 1994.De 1993 à 1997, concernant l'école primaire, 968 nouvelles classes avaient été construites sur toute l'étendue du territoire et 168 écoles réhabilitées. Au niveau secondaire, 10 collèges neufs avaient été construits, 26 établissements sur 31 et 4 internats de jeunes filles avaient été réhabilités ;
-construction de CHU, CHR, hôpitaux, dispensaires et maternités. Il est à signaler au passage l'extension et la modernisation de l'Institut de Cardiologie et la création du Centre ophtalmologique de Bouaké.
Par exemple de 1994 à 1999 :
-le nombre de dispensaires ruraux est passé de 523 en 1994 à 750 en 1997, soit une augmentation de 227 unités ;
-le nombre de maternités rurales avait atteint 384 en 1997 contre 190 en 1994, soit 194 unités supplémentaires ou un doublement du parc.
C'est ce qu'on appelle accroître et développer l'héritage qu'on vous a laissé !
En conséquence, on note l'amélioration sensible de l'espérance de vie portée de 56 ans en 1994 à 58 ans en 1997, contre moins de 50 ans actuellement ;
-construction de nombreux habitats sociaux : avec de nouveaux quartiers construits ;
-construction de châteaux d'eau, de réseaux d'adduction en eau potable, de pompes d'hydraulique villageoise ;
-accélération de la production et la diversification des biens agricoles (1er producteur mondial de cacao, 1er producteur africain de café et 4ème mondial…)
-développement et diversification des biens industriels et des services, etc.
(Un autre document sera consacré ultérieurement et plus en détail à ces performances économiques et sociales de la Côte d'Ivoire).
La croissance économique avait progressé de 7% par an en termes réels entre 1960 et 1980 par rapport à un taux d'accroissement démographique de 3,2%. Ce qui a entraîné une augmentation remarquable du niveau de vie des Ivoiriens. Ces performances économiques (7% de croissance) ont été retrouvées sur la période 1995- 1998, après la période économique difficile allant de 1981 à 1993.
Pour réaliser et financer ce vaste programme de développement, le PDCI-RDA avait mis en place un mécanisme de mobilisation de ressources internes conséquentes à travers le budget spécial d'investissement et d'équipement (BSIE) financé en partie par :
-la Caisse de Stabilisation (BSIE-CAISTAB : une centaine de milliards de F CFA en moyenne par an)
- les recettes fiscales (BSIE-Trésor : une cinquantaine de milliards de F CFA en moyenne par an)
Sur une longue période, sous la houlette du PDCI-RDA, la Côte d'Ivoire a consenti un effort annuel moyen de 150 milliards de F CFA pour entre autres l'éducation de ses enfants. C'est le lieu de souligner qu'en 1960, la Côte d'Ivoire comptait seulement 465 étudiants alors qu'en 1999, ils étaient plus de 100.000. En effet, " il n'est de richesse que d'hommes ".
Cet accroissement spectaculaire est le fruit d'un effort soutenu en termes d'investissements.
Cet effort interne a été appuyé par le recours à l'emprunt extérieur de 100 milliards en moyenne annuel (BSIE-Caisse Autonome d'Amortissement) afin de réduire significativement le niveau de pauvreté en côte d'Ivoire. Le taux de pauvreté a ainsi baissé de 36,8% en 1995 à 33,6% en 1998, avant de remonter en flèche à 48,9% en 2008.
Aujourd'hui, un Ivoirien sur 2 est devenu pauvre ! Quelle catastrophe!
Par ailleurs, la promotion du secteur privé (national et étranger) était l'un des éléments essentiels de la politique de développement économique de la Côte d'Ivoire ;
Dans ce cadre, le secteur privé jouait un rôle croissant notamment à travers le programme de privatisation d'un certain nombre d'entreprises publiques, mais surtout la réalisation de nouveaux grands travaux.(Cf : les 12 travaux de l'Eléphant d'Afrique et les autres grands travaux suivants).
A la fin des années 1990, la part du secteur privé dans les investissements totaux se situait à 70%, malgré l'augmentation significative des investissements réalisés par l'Etat lui-même.
En effet, pour alléger davantage les charges financières de l'Etat tout en maintenant le niveau de réalisation de grosses infrastructures, le PDCI-RDA a lancé avec succès au milieu des années 1990, et malgré le scepticisme ambiant, un vaste programme de réalisation de grandes infrastructures, en BOO (Build, Own, and Operate), ou en BOT (Build, Own and Transfert).
C'était une innovation particulière en Afrique subsaharienne. Il s'agissait de faire participer fortement le secteur privé à la réalisation de ces immenses infrastructures (autoroutes, ponts, ports, aéroports, centrales thermiques, marchés de gros, etc.), le secteur privé qui, selon le cas, devait financer et gérer pendant une certaine période ces équipements avant de les transférer à l'Etat qui pouvait consacrer ses ressources au financement d'autres secteurs, notamment les secteurs sociaux.
C'est ainsi qu'ont été notamment réalisées par le secteur privé :
-la modernisation de l'aéroport Félix Houphouët-Boigny ;
-les grandes centrales thermiques d'AZITO et de CIPREL.
On se rappellera les 12 travaux de l'Eléphant d'Afrique dont le succès avait amené à concevoir de nombreux autres projets et dont l'exemple a permis de faire tâche d'huile en Côte d'Ivoire, et en Afrique subsaharienne.
Comment se présentait le dossier de la dette publique extérieure ivoirienne ?
L'encours de la dette publique s'élevait en 1996 à près de 16 milliards de dollars, (soit environ 8.500 milliards de F CFA), représentant environ:
-155% du PIB;
-1.200 dollars par habitant par rapport à un PIB par habitant de 750 dollars.
Il est à souligner que si la dette publique extérieure ivoirienne, exprimée en F CFA a doublé en janvier 1994, ce n'est pas parce que le Président BEDIE et son gouvernement ont fortement augmenté l'endettement ivoirien, mais tout simplement parce qu'est intervenue le 12 janvier 1994, la dévaluation de 50% du F CFA.
Une dévaluation de 50% entraîne de manière automatique, mécanique, un doublement en F CFA de la dette extérieure, même si le montant en devises (dollars) reste le même.
Il faut savoir que le montant relativement réduit de notre dette actuellement (6.300 milliards de F CFA contre 8.500 milliards de F CFA en 1996), est le résultat des efforts déployés, ainsi que des réformes importantes mises en oeuvre depuis une vingtaine d'années.
Le service de la dette publique extérieure, d'environ 500 à 600 milliards de F CFA par an représentait:
-52% des recettes budgétaires de l'Etat;
-25% des exportations.
Malgré les différentes mesures obtenues en faveur d'un allègement substantiel, la pression de la dette sur les ressources de l'Etat restait donc une contrainte majeure au développement durable. En effet, si les ratios du service de la dette s'amélioraient tout au long de la période, il n'en restait pas moins que la charge pesait encore lourdement sur les ressources de l'Etat. D'où la nécessité de traiter à fond ce grand dossier de la dette.
Les initiatives d'allègement de la dette extérieure, si elles étaient effectivement et totalement acquises, visaient à ramener ce ratio service de la dette sur recettes budgétaires de 52% en 1996 à 40% en 2000, à 26% en 2006, et 10% en 2016.
Cependant, ces initiatives d'allègement de la dette, engagées au niveau international ne devaient donc pas occulter la nécessité d'asseoir, au niveau interne, une politique rationnelle d'endettement.
A ce titre, la mise en place:
-du Comité de suivi et de mobilisation des ressources extérieures,
-de la Cellule de suivi des programmes et projets de développement,
-et du Comité de gestion de la dette publique,
participait d'une politique de gestion optimale de la dette, dont les objectifs étaient les suivants :
-ne financer que des projets ayant un retour sur investissement conséquent ;
-veiller à la soutenabilité à moyen et long termes de la dette.
Ceci devait impliquer un renforcement des capacités nationales d'analyse et de suivi de l'endettement, aussi bien en termes d'évolution globale, de structure, de stock et que de service de la dette.
En effet, la Côte d'Ivoire avait initié et devait poursuivre la mise en œuvre des actions en vue de trouver une solution satisfaisante à la question de sa dette.
Il s'agissait des différentes actions au titre de la réduction de la dette extérieure publique, menées aussi bien auprès :
1/ du Club de Paris (regroupant les Etats et les Institutions étatiques créancières de la Côte d'Ivoire),
2/ du Club de Londres réunissant les créanciers privés (notamment les banques commerciales),
3/ des institutions multilatérales de financement du développement (FMI, BIRD, BAD…) : dette PPTE .
Quels ont été les résultats des négociations concernant cette dette ivoirienne ?
1/ Concernant le Club de Londres, la Côte d'Ivoire était parvenue à la signature d'un accord avec ses créanciers le 6 mai 1997 à Paris, et à l'élaboration d'un programme de restructuration de sa dette d'un montant global de 6 milliards de dollars US, dont 3,357 milliards d'arriérés d'intérêts.
Cette restructuration de la dette commerciale réalisée à des conditions concessionnelles avait abouti à une réduction de 80% du stock de la dette commerciale.
2/ S'agissant du Club de Paris, nous avions obtenu en avril 1998, une réduction de 80% de notre dette bilatérale.
3/ Enfin, au titre de l'Initiative de réduction de la dette des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE), La Côte d'Ivoire, bien que classé pays à revenu intermédiaire a pu se rendre éligible en 1998, en faisant admettre et prévaloir le ratio service de la dette sur recettes budgétaires (50%) au lieu du ratio habituel service de la dette sur recettes d'exportations(25%), C'est le coup d'Etat de 1999, qui a empêché la réduction effective de la dette, prévue en mars 2001.
Par conséquent l'Initiative PPTE ne date pas d'aujourd'hui!
EN CONCLUSION
Le PDCI-RDA estime que :
- le service de la nation est une continuité de générations en générations ;
- l'histoire ne devrait être que la restitution fidèle des faits réels sans travestissement aucun.
Le PDCI-RDA estime également:
-qu'il importe de reconnaître ce que les prédécesseurs, de Houphouët-Boigny à Bédié, ont réalisé de bon pour le développement de notre héritage commun ;
-qu'il n'est convenable de jeter le bébé avec l'eau du bain pour des visées électoralistes.
-qu'il est inexact au plan financier d'affirmer, sauf à entretenir une confusion entre la charge budgétaire et le décaissement effectif, que le PPTE va entraîner un gain en ressources disponibles de 500 milliards de F CFA sur le service de la dette de notre pays. On sait en effet que n'ont été effectivement remboursés que 36,8 milliards de F CFA en 2006, 93 milliards de F CFA en 2007 et 251,8 milliards de F CFA en 2008 (selon les déclarations officielles, contre 500 milliards effectivement versés chaque année avant l'an 2000).
Enfin, l'endettement n'est pas un mal en soi ; il permet de créer des richesses et d'accélérer le développement d'un pays s'il est utilisé à bon escient et s'il est bien géré.
Tout dépend de l'utilisation qu'on en fait.
Si des difficultés surviennent, des restructurations, des rééchelonnements, voire des annulations partielles de dette peuvent, ou parfois doivent être négociés.
Le dossier de l'allègement de la dette ne date pas d'aujourd'hui, que ce soit au titre du club de Paris ou du Club de Londres, dont on ne parle plus aujourd'hui.
Même au titre du PPTE, l'initiative de la réduction de notre dette et l'éligibilité de notre pays, datent de la fin des années 1990.
Le PDCI-RDA attend avec confiance et sérénité les élections générales futures avant fin 2009 et dit aux Ivoiriens qu'il est prêt à faire revenir cette Côte d'Ivoire prospère et hospitalière où existaient "le progrès pour tous et le bonheur pour chacun!". Comme le rappelait le "Vieux" (Le Président Félix Houphouët-Boigny ) : "le vrai bonheur, on ne l'apprécie que quand on l'a perdu!"
Déclaration du PDCI-RDA sur la dette publique extérieure de notre pays
NDLR : Le surtitre et le titre sont de la rédaction