Une quarantaine de proches et de soutiens de Guy-André Kieffer se sont rassemblés jeudi à Paris pour demander que toute la lumière soit faite sur les conditions de la disparition du journaliste franco-canadien, il y a cinq ans à Abidjan. Guy-André Kieffer a été vu vivant pour la dernière fois le 16 avril 2004, alors qu`il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l`épouse du président ivoirien. Son corps n`a jamais été retrouvé. Le journaliste enquêtait sur des malversations, notamment dans la filière cacao, la principale richesse du pays. « Le dossier de Guy-André ne doit pas être victime du rapprochement entre la France et la Côte d`Ivoire », a déclaré à la presse la femme du journaliste, Osange Silou-Kieffer, à l`adresse du gouvernement français. « Au gouvernement ivoirien, je dis qu`on ne va pas rester immobiles tant qu`on ne saura pas ce qui est arrivé », a-t-elle ajouté. Reporters sans Frontières, qui participait au rassemblement, a demandé que la « justice française, en coopération avec les autorités ivoiriennes, puisse faire son travail en toute indépendance, que les personnes citées dans le dossier soient toutes entendues et que les témoins susceptibles de faire avancer l`enquête soient protégés d`éventuelles pressions ». Les associations de soutien à M. Kieffer ont adressé la semaine dernière une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy lui demandant de « replacer ce dossier parmi (ses) priorités en intervenant auprès des autorités ivoiriennes pour qu`elles mettent tout en œuvre pour faire émerger enfin la vérité ». A ce stade de l`enquête, Michel Legré est le seul mis en examen dans ce dossier d` « enlèvement et séquestration en bande organisée » avec Jean-Tony Oulaï, un militaire soupçonné d`avoir dirigé le commando auteur de l`enlèvement. Après deux vaines tentatives de l`entendre à Paris comme témoin, les juges Patrick Ramaël et Nicolas Blot s`apprêtent à se rendre à Abidjan pour auditionner le 23 avril l`épouse de Laurent Gbagbo.
D.S. (avec Afp)
D.S. (avec Afp)