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Politique Publié le jeudi 23 avril 2009 | Notre Voie

Affaire Guy-André Kieffer : Simone Gbagbo et Bohoun Bouabré entendus ce matin

Le juge Ramaël est aux anges. Il va pouvoir entendre la Première dame et le ministre d’Etat Bohoun, Bouabré dans le cadre de l’affaire Kieffer. La vérité va-t-elle enfin voir le jour ?
La justice française veut enfin être juste. Le juge Ramaël se plie à la loi ivoirienne et va entendre ce matin Mme Simone Gbagbo et le ministre d’Etat Bohoun Bouabré. Cela va être fait dans le respect de la souveraineté de la Côte d’Ivoire, suivant les lois de ce pays. Une éventualité que n’envisageait pas le juge français qui exigeait que la première dame et le ministre se rendent à Paris, au grand mépris de la souveraineté de la côte d’Ivoire et des pratiques usuelles en la matière. Mais le juge a dû ranger sa superbe pour se plier à la réalité des choses et revenir sur terre. L’audition a donc lieu ce matin, à Abidjan. Le droit aura triomphé.

Contrairement donc aux fausses informations distillées par la presse française, RFI et Jeune Afrique notamment, les deux personnalités n’ont jamais refusé d’être entendues. La preuve, à présent que le juge Ramaël se résout à respecter la loi, les choses se passent sans entrave.
Simone Ehivet Gbagbo va dire sa part de vérité dans cette affaire. Et la justice française doit suivre et jouer sa partition en toute franchise. Car elle n’a pas beaucoup brillé dans cette affaire. Partagée entre les positions politiques et le droit, elle s’est illustrée par une démarche bancale. Ce qui fait que l’audition de Mme Gbagbo et de Bohoun Bouabré risque de créer plus de problèmes qu’elle n’offrira de solutions. Car ensuite, il faudra se pencher sur le cas du parjure Berté Seydou. Après avoir soutenu dans une déposition sous serment, que la Première dame de côte d’ivoire et le ministre d’Etat Bohoun Bouabré sont les commanditaires de l’enlèvement de Guy-André Kieffer, il s’est rétracté plus tard à Paris, devant des juges ivoiriens, dans le cadre d’une commission rogatoire. Il fait donc l’objet d’un mandat d’arrêt international. Mais la justice française refuse de le remettre aux autorités judiciaires ivoiriennes, sous prétexte qu’il bénéficierait d’un curieux statut de réfugié politique.

Il y a aussi le cas de Tony Oulaye. Ancien membre des services secrets ivoiriens, il aurait, dit-on, entretenu de mauvais rapports avec Guy-André Kieffer. Régulièrement incarcéré puis relâché, il séjourne depuis plus de six mois dans les geôles françaises, purgeant une peine dite préventive. Selon ses proches, ses malheurs viendraient du fait qu’il a toujours refusé d’établir un lien entre la Première dame de Côte d’Ivoire et la disparition de Guy-André Kieffer.

De toute évidence, Tony Oulaye n’est pas en sécurité en France. Son avocat, Me Touré Kadidia, réclame sa libération, en vain. Cette affaire a pris une monstrueuse allure politique. Même le président Sarkozy s’y est mis. Dans une démarche colonialiste, la justice française s’est employée, durant tout ce temps, à refuser de reconnaître la souveraineté ivoirienne. Alors qu’elle insiste et crie sur tous les toits pour entendre Mme Simone Gbagbo et le ministre d’Etat, elle fait la sourde oreille lorsqu’il s’agit de Berté Seydou et de Tony Oulaye.

Pour qu’il avance, le dossier Kieffer doit être dépolitisé. Mais la justice française, du moins lorsqu’elle opère en Afrique, ne lit pas le droit de la même façon que quand elle est en France. C’est ainsi au Rwanda où elle s’est mise dans une position très inconfortable.


Paul D. Tayoro
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