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Politique Publié le vendredi 24 avril 2009 | Fraternité Matin

Affaire Kieffer/ Les avocats de Mme Gbagbo et de M. Bohoun : le dossier vide • Les juges français ont auditionné, hier, la Première dame et le ministre d’État pendant plus de 7 heures

Les avocats de Mme Gbagbo et du ministre d’Etat Bohoun Bouabré s’étonnent de la vacuité du dossier après l’audition de leurs clients.

Commencée un peu au-delà de 13 h, l’audition de la Première dame, Mme Simone Ehivet Gbagbo et celle du ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, M. Antoine Bohoun Bouabré devant les magistrats ivoiriens et français dans le cadre de l’enquête sur la disparition en avril 2004 du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, se sont achevées aux environs de 21 h à la Cour suprême. Premier à se présenter devant les deux juges français, le ministre a fait sa déposition pendant 4 h 30 quand celle de la Première dame qui s’est présentée à 18 h, a duré un peu plus de 2 heures. Des auditions faites dans un cadre hermétiquement fermé à la presse. Fort heureusement, les journalistes nationaux et internationaux vont assouvir leur soif d’informations à travers la conférence de presse animée tard dans la nuit à la résidence de Mme Gbagbo par son avocat et ceux, Français, du ministre Bouabré. Lesquels, s’ouvrant sur les auditions de leurs clients, dénoncent unanimement «la vacuité » du dossier.

Me Ange Dadjé Rodrigue, conseil de la Première dame, et les avocats français commis par le ministre d’Etat Bohoun Bouabré que sont, Me Georges Kiejman, Me Pierre Cornut-Gentille et Me Christine Courrégé disent s’étonner et s’indignent à la limite, de constater qu’en fait d’interrogatoire sur des questions de fond, le juge Patrick Ramaël et son collègue Nicolas Blot soient demeurés évasifs face à leurs clients. « Aucune question de fond sur la disparition de Kieffer, ou tendant à établir une quelconque implication de nos clients ne leur a été posée. Ce que nous pouvons retenir globalement des auditions menées, c’est que tout lien entre la disparition du journaliste Kieffer et la Présidence de la République de Côte d’Ivoire, d’une part et du ministre d’Etat Bohoun Bouabré d’autre part est totalement dissipé », clame haut et fort Me Dadjé » Rodrigue. Intervenant par la suite tour à tour, les avocats français expriment clairement leur indignation face au comportement des magistrats français en charge du dossier. Et pour cause, ils trouvent inconcevable que dans une affaire aussi grave, leur enquête ne s’oriente que sur la seule piste de la Présidence ivoirienne, piste qui, malheureusement, ne leur a été insufflée que par un témoin douteux, en la personne d’un certain Méité Seydou alias Berthé Seydou, ancien chauffeur de taxi du capitaine Toni Oulaï. Lequel croupit depuis lors en France, sur la base des affabulations du même individu à qui le statut de réfugié politique a été accordé en France.

Sur les raisons qui ont amené Mme Simone Gbagbo et le ministre Bohoun Bouabré à exiger d’être auditionnés, Me Georges Kiejman répond sans ambages : « C’est vrai que nos clients qui ne se reprochent rien du tout, étaient en droit d’attendre sans réagir. Mais face aux insinuations et autres affirmations gratuites abondamment véhiculées dans la presse étrangère et reprises en échos par certains organes ivoiriens, il était loisible de pousser et d’aider les enquêteurs dans la recherche de la vérité des faits. C’est pourquoi, il était important pour Mme Gbagbo et toutes les autres personnalités dans le sillage du Président Laurent Gbagbo de dire haut et fort qu’en fait, ils n’ont rien à dire dans cette affaire de disparition de Kieffer». A la question de savoir pourquoi avoir attendu si longtemps avant de réagir, les avocats répondent en chœur qu’en aucun moment, les enquêteurs français n’ont daigné convoquer régulièrement un seul de leurs clients.

Pour les avocats, l’épouse du Chef de l’Etat ivoirien, en acceptant de répondre à la convocation du juge au lieu indiqué par ce dernier, démontre de la belle manière qu’en Côte d’Ivoire, la démocratie et la promotion de l’Etat de droit ne sont pas une vue de l’esprit.

Rappelons que le mercredi, les magistrats français ont auditionné

le commandant Séka Séka Anselme, aide de camp de la Première dame, ainsi que quatre agents des FDS, reconnus comme étant d’anciens collaborateurs du capitaine Tony Oulaï, incarcéré depuis près d’un an en France par le juge Ramaël toujours dans le cadre de cette affaire.

Landry Kohon
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