L'épouse du président ivoirien, Simone Ehivet Gbagbo a été entendue jeudi à Abidjan par les juges français, Patrick Ramaël enquêtant sur la disparition en avril 2004 du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, un accord ayant été finalement trouvé sur le lieu de sa déposition. Il en est de même pour le ministre d'Etat ivoirien chargé du Plan, Paul-Antoine Bohoun Bouabré. La première dame est assistée de deux avocats, dont Georges Kiejman.
Le processus ne fait que commencer, et Madame Simone Gbagbo bénéficie de la présomption d'innocence jusqu'à nouvel ordre. D'ailleurs, elle est auditionnée, a-t-on appris, en tant que témoin. Mais, on retient que les auditions se sont déroulées dans "une enceinte judiciaire", comme le souhaitaient les magistrats français. Après avoir refusé de répondre à des convocations des magistrats à Paris. Au-delà du fait que cela peut être vu comme une concession de la Première dame, qui exigeait initialement d'être entendue chez elle, il y a le fait que cela constitue une grande première de part le monde. C'est bien la première fois dans l'histoire de la République de Côte d'Ivoire, des républiques d'Afrique et du monde entier, que l'épouse d'un Chef de l'Etat en exercice, donc une Première Dame en fonction est poursuivie, rattrapée puis auditionnée par un juge. Imaginez le Président Félix Houphouët-Boigny au pouvoir, la Première Dame Marie Thérèse Houphouët-Boigny devant un juge, en train d'être questionnée dans une affaire d'enlèvement et de disparition d'un homme! Comment supporter, le président Henri Konan Bédié au pouvoir, la Première Dame Henriette Konan Bédié à la barre en train d'être interrogée par un juge sur une affaire d'enlèvement !? Peut-on penser le général Robert Guéi au pouvoir et Rose Doudou Guéi passer en audition devant un juge pour une affaire de disparition d'homme. Impensable pour le commun de l'Ivoirien. Du moins jusque-là. Cette audition, quelle que soit la suite qu'il y sera donnée, est sans le moindre doute grande humiliation. Une humiliation pour la première Dame Simone Ehivet Gbagbo elle-même ; une humiliation pour le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo et une humiliation pour l'ensemble du peuple ivoirien qui doit le ressentir douloureusement. De surcroît, Madame Simone Gbagbo est Député de la Nation, elle est membre du bureau de l'Assemblée Nationale, présidente du groupe parlementaire FPI et troisième vice-présidente de ce parti. De part sa position, elle est un pion essentiel du régime qui est ainsi exposé devant la justice. Et ce n'est pas devant la justice nationale, mais devant la justice internationale, puisque c'est un juge français, envoyé par la justice française qui l'a auditionnée.
Certes, les enquêteurs français, a-t-on appris, ne soupçonnent pas le couple présidentiel ivoirien d'être impliqué directement dans cette affaire, mais certains cadres du régime liés aux milieux économiques. Par exemple, le beau-frère de Mme Gbagbo, Michel Legré, est inculpé dans ce dossier d'"enlèvement et séquestration en bande organisée" avec Jean-Tony Oulaï, un pilote d'hélicoptère militaire, ayant longtemps travaillé au service du régime en place, soupçonné d'avoir dirigé le commando auteur de l'enlèvement. Selon des sources proches du dossier, le chauffeur d'Oulaï, Berté Seydou, a affirmé que son patron s'était entretenu au téléphone avec la Première dame au moment de l'enlèvement. Autrement dit, la Première Dame est citée dans le dossier. D'où son audition comme témoin. Dans tous les cas, cette affaire est une grande humiliation pour la Côte d'Ivoire.
Eddy PEHE
Le processus ne fait que commencer, et Madame Simone Gbagbo bénéficie de la présomption d'innocence jusqu'à nouvel ordre. D'ailleurs, elle est auditionnée, a-t-on appris, en tant que témoin. Mais, on retient que les auditions se sont déroulées dans "une enceinte judiciaire", comme le souhaitaient les magistrats français. Après avoir refusé de répondre à des convocations des magistrats à Paris. Au-delà du fait que cela peut être vu comme une concession de la Première dame, qui exigeait initialement d'être entendue chez elle, il y a le fait que cela constitue une grande première de part le monde. C'est bien la première fois dans l'histoire de la République de Côte d'Ivoire, des républiques d'Afrique et du monde entier, que l'épouse d'un Chef de l'Etat en exercice, donc une Première Dame en fonction est poursuivie, rattrapée puis auditionnée par un juge. Imaginez le Président Félix Houphouët-Boigny au pouvoir, la Première Dame Marie Thérèse Houphouët-Boigny devant un juge, en train d'être questionnée dans une affaire d'enlèvement et de disparition d'un homme! Comment supporter, le président Henri Konan Bédié au pouvoir, la Première Dame Henriette Konan Bédié à la barre en train d'être interrogée par un juge sur une affaire d'enlèvement !? Peut-on penser le général Robert Guéi au pouvoir et Rose Doudou Guéi passer en audition devant un juge pour une affaire de disparition d'homme. Impensable pour le commun de l'Ivoirien. Du moins jusque-là. Cette audition, quelle que soit la suite qu'il y sera donnée, est sans le moindre doute grande humiliation. Une humiliation pour la première Dame Simone Ehivet Gbagbo elle-même ; une humiliation pour le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo et une humiliation pour l'ensemble du peuple ivoirien qui doit le ressentir douloureusement. De surcroît, Madame Simone Gbagbo est Député de la Nation, elle est membre du bureau de l'Assemblée Nationale, présidente du groupe parlementaire FPI et troisième vice-présidente de ce parti. De part sa position, elle est un pion essentiel du régime qui est ainsi exposé devant la justice. Et ce n'est pas devant la justice nationale, mais devant la justice internationale, puisque c'est un juge français, envoyé par la justice française qui l'a auditionnée.
Certes, les enquêteurs français, a-t-on appris, ne soupçonnent pas le couple présidentiel ivoirien d'être impliqué directement dans cette affaire, mais certains cadres du régime liés aux milieux économiques. Par exemple, le beau-frère de Mme Gbagbo, Michel Legré, est inculpé dans ce dossier d'"enlèvement et séquestration en bande organisée" avec Jean-Tony Oulaï, un pilote d'hélicoptère militaire, ayant longtemps travaillé au service du régime en place, soupçonné d'avoir dirigé le commando auteur de l'enlèvement. Selon des sources proches du dossier, le chauffeur d'Oulaï, Berté Seydou, a affirmé que son patron s'était entretenu au téléphone avec la Première dame au moment de l'enlèvement. Autrement dit, la Première Dame est citée dans le dossier. D'où son audition comme témoin. Dans tous les cas, cette affaire est une grande humiliation pour la Côte d'Ivoire.
Eddy PEHE