Une affaire choquante et déshonorante

Simone Gbagbo, épouse du chef de l'Etat Laurent Gbagbo et Paul Antoine Bohoun Bouabré, ministre d'Etat et très proche collaborateur du N°1 ivoirien entendus durant plusieurs heures par des juges d'instruction français qui enquêtent sur un dossier qui a tous les traits d'une affaire criminelle. Un spectacle absolument renversant et choquant pour la plupart des Ivoiriens. Car même si ces auditions ne veulent pas forcement dire que Mme Gbagbo, Bohoun Bouabré, le capitaine Séka Séka, Me Baï Patrice et tous les autres sont impliqués dans la mystérieuse disparition de Guy André Kieffer, le fait même que le nom de la Première dame de Côte d'Ivoire soit cité dans une affaire de cette nature ne fait pas honneur à notre pays et donne du régime en place une image qui n'est pas bonne.

Au-delà de Mme Gbagbo, tous ceux qui sont cités et entendus dans cette procédure gravitent autour du noyau présidentiel. Jusqu'où iront les juges d'instruction français ? Peuvent-ils inculper Mme Gbagbo et Bohoun Bouabré ? Du côté du palais d'Abidjan, l'on ne perd pas de vue cet aspect des choses. L'on appréhende cette affaire avec beaucoup de colère. On y voit encore une volonté de Paris d'humilier le chef de l'Etat ivoirien via son épouse. Aussi, c'est avec une précaution extrême que l'on gère ce dossier du côté des autorités ivoiriennes. Sous le coaching de leurs avocats, les personnalités citées dans cette procédure ont minutieusement préparé leurs auditions avant de se présenter devant les magistrats français. Sauront-ils convaincre ? Trop tôt pour y répondre.

Akwaba Saint Clair