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Politique Publié le samedi 25 avril 2009 | Le Nouveau Réveil

La peur envahit le palais d`Abidjan : La famille Kieffer crie déjà victoire

Beaucoup de bruit pour essayer de dédramatiser une audition qui, par son seul déroulement, constitue déjà un revers politique et une mauvaise publicité pour le régime de M. Laurent Gbagbo. Mais aussi le triomphe du droit sur la force. La détermination et l'opiniâtreté du juge Patrick Ramaël a eu finalement raison de Simone Gbagbo et de Bohoun Bouabré pour qui, déférer à une convocation d'un "petit magistrat" de l'Hexagone pour répondre des faits de crime, constitue une humiliation suprême. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Simone Gbagbo et Bohoun Bouabré n'ont pas trouvé mieux que des avocats français pour défendre et soigner leurs intérêts dans cette affaire à forte odeur criminelle. Eux, les plus irréductibles alliés et soutiens du patriotisme, version Blé Goudé, mais surtout avant-gardistes du combat du régime FPI contre la France. Avant-hier, le Pr Dédi Séry, par ses déclarations incroyables sur la mort de Sarata Ottro Touré, est venu nous rappeler que le degel actuel dans les relations entre Paris et Abidjan n'avait altéré en rien le capital de ressentiment et de haine que les refondateurs nourrissent à l'égard de la France. Et pourtant, Mme Gbagbo a choisi des avocats français pour l'assister dans cette affaire Kieffer. Des avocats qui sont en première ligne et qui font tout pour mériter les honoraires de l'ex-Première Dame et de l'ex-ministre de l'Economie et des Finances de Gbagbo.
Violant en effet le secret qui entoure l'instruction criminelle, ils ont organisé une conférence de presse pour, dans l'urgence, charger le juge Ramaël qui aurait passé 4 heures à interroger Bohoun Bouabré et 2 heures à agacer Mme Gbagbo pour un "dossier vide". Ont-ils vraiment connaissance de ce dossier ? Le juge Ramaël qui est pour l'heure tenu par le secret de l'instruction qu'il conduit ne peut répondre aux attaques des avocats de la défense. Mais peut-on raisonnablement interroger quelqu'un pendant 4 heures si on n'a rien de sérieux à lui dire ou à lui arracher ? En réalité, les choses ne font que commencer et rien n'indique que Simone Gbagbo est à sa première et dernière audition avec Ramaël. Le bruit que font les avocats (ils étaient encore au journal de 13H hier), le battage médiatique est symptomatique d'un manque de sérénité dans le camp des refondateurs. Selon des informations dignes de foi, les avocats ont décidé de parler à la presse non pas parce que "le dossier était vide", mais parce que cela avait été décidé bien avant les auditions. Car, Simone Gbagbo n'avait pas encore franchi le portail de la Cour suprême que les journalistes avaient déjà été conviés à une conférence de presse.

En tout état de cause, du côté de la famille Kieffer, on se réjouit de "cette première victoire". Car on est loin de l'époque où l'on refusait d'admettre que Simone Gbagbo puisse venir répondre devant un juge. Que s'est-il passé entre-temps ? L'affaire Rose Kabouyé (arrêtée en Allemagne et livrée à la justice française) a-t-elle été pour quelque chose ?

Du côté du palais d'Abidjan, on prie ardemment le Ciel pour que le juge Ramaël ferme le dossier ou, à tout le moins, laisse Mme Gbagbo à l'écart de cette procédure une fois ces auditions achevées. Mais rien n'est moins sûr…

Car, c'est pour la toute première fois que le magistrat français réussit à entendre toutes les parties citées au dossier. Et même si l'on essaye de bien arrondir les angles au palais avant de se présenter devant ce juge têtu, il est plus que sûr que sous le feu roulant des questions d'un magistrat d'expérience comme Ramaël, on se fait toujours avoir.

Akwaba Saint Clair
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