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Politique Publié le lundi 27 avril 2009 | Fraternité Matin

Affaire Kieffer : Le journaliste attendait 40 millions pour son silence - L’épouse ghanéenne de Guy André a fait des révélations sur sa disparition, qui pourraient intéresser le juge Ramaël

A Atta Kieffer Afua, son épouse ghanéenne avec qui il s’est légalement marié en 1996, Guy-André Kieffer, quelques jours avant sa mystérieuse disparition le 16 avril 2004, a confié que des Français voulant acheter son silence dans une affaire qu’ils avaient en commun, lui promettaient la somme de 40 millions de francs pour qu’il quitte la Côte d’Ivoire. Est-ce pour cette affaire dont le journaliste franco-canadien avait parlé à son épouse et à son ami Michel Légré que sa vie était en danger ? En tout cas, rien n’est moins sûr. C’est pourquoi et comme indiqué dans notre édition du samedi, après les auditions de la Première dame de Côte d’Ivoire, Mme Simone Ehivet Gbagbo, et du ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, M. Antoine Bohoun Bouabré ainsi que celles de plusieurs personnes évoluant dans le sillage de la Présidence de la République, le juge français Patrick Ramaël doit maintenant se résoudre à explorer d’autres pistes. Et, dans ce contexte, celle menant aux hommes de race blanche qui ont fouillé la maison de Kieffer, quelques heures seulement après sa disparition apparaît très importante.



A en croire les déclarations de Atta Kieffer Afua, ces hommes au nombre desquels se trouvait un Français, ami de Kieffer, seraient de toute évidence connus par lui. Ce qui de facto, écarte l’idée d’un enlèvement consécutif à un braquage, dans l’hypothèse que le coup serait le fait de ces quatre Blancs. Car en fait, les confidences faites par le journaliste franco-canadien tant à sa femme, à son ami Legré Michel, qu’à un autre ami militaire dont le témoignage a été publié par un journal de la place, établissent des faits constants. A savoir que Guy-André Kieffer, en journaliste investigateur au service de plusieurs organes de presse, tant étrangers que nationaux, avait fait d’importantes découvertes concernant les activités desdits Français. L’homme qui avait des manières peu orthodoxes, aurait fait du chantage à ses compatriotes sur lesquels la révélation des informations en possession de Kieffer pouvait avoir des conséquences terribles. Ces derniers, sentant le danger, auraient, à l’endroit de celui qui les tenait par le bout du nez, multiplié, en vain, toutes sortes d’intimidations et de menaces. Voyant que Kieffer est imperturbable et intraitable, ils adoptent une stratégie plus douce. Tout en nourrissant de sombres idées, ils vont suivre dans sa volonté le journaliste. Et pour le mettre davantage en confiance, ils vont engager des négociations avec lui. Après marchandage et bien des tractations, les deux parties se seraient mises d’accord pour la somme de 40 millions de francs. Et une fois en possession de cette somme, Kieffer devrait quitter la Côte d’Ivoire et s’installer ailleurs, pour toujours.



Et c’est pour attester de sa bonne foi et voulant donner un signal fort à ses interlocuteurs que Kieffer aurait demandé à son épouse Afua de rentrer au Ghana en attendant qu’il règle des affaires avec des gens et la rejoindre aussitôt après. Dans la matinée du 16 avril 2004, Guy-André Kieffer, bien que conscient des menaces de mort contre lui, est tout de même allé au rendez-vous de ces hommes-là… pour recevoir les 40 millions de francs promis contre son silence et son éloignement de la Côte d’Ivoire. Selon le témoignage d’Atta Kieffer Afua, son mari tout affolé, l’aurait appelée par téléphone aux environs de 11 h 30 pour lui dire qu’il était en danger. La communication aurait été interrompue aussitôt.

Landry Kohon

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