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Politique Publié le mardi 28 avril 2009 | Notre Voie

Simone Gbagbo et Bohoun auditionnés : Le désarroi des déstabilisateurs

Mme Simone Ehivet Gbagbo et M. Paul Antoine Bohoun Bouabré ont fini par être entendus, le jeudi 23 avril 2009, dans la mystérieuse affaire Guy-André Kieffer. Faisant le point des sept (7) heures cumulées d’audition de l’épouse du président Gbagbo et de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, Radio France internationale s’est livrée, dans ses journaux parlés de dimanche, à une curieuse sorcellerie médiatique.

A défaut de pouvoir correctement informer ses auditeurs de la teneur des questions saugrenues posées par les magistrats français et des réponses données par les deux personnalités ivoiriennes auditionnées, RFI a choisi la voie d’une courte revue de presse. Qui lui a permis de chercher dans les colonnes de votre quotidien préféré, Notre Voie, de nouvelles preuves de culpabilité, là où, visiblement, les juges français, au désarroi de la radio française, ne peuvent en établir. “A la question : “Avez-vous peur ?’’ des magistrats français, Notre Voie rapporte dans ses colonnes la réponse suivante du ministre d’Etat Bohoun Bouabré : “Moi, Paul Antoine Bohoun Bouabré, je n’ai peur de personne. Je pense plutôt que c’est de moi que l’on doit avoir peur”. Et, à RFI de conclure, indiquant de facto aux juges français la nouvelle voie à suivre pour la recherche d’une culpabilité difficile à établir dans un délit lui-même non précisément cerné : “Que faut-il entendre par cette réponse ? Pourquoi Notre Voie a-t-il choisi de publier une telle réponse ?”, s’est interrogée la radio. Quelle malice !


Une affaire politicomédiatique

Nombreux sont ceux qui suivent, en Côte d’Ivoire comme ailleurs, depuis le 16 avril 2004, les péripéties du feuilleton Guy-André Kieffer et le rôle joué par les médias français, notamment RFI, dans cette affaire. C’est à cette date, on s’en souvient, que le Franco-Canadien a disparu d’Abidjan. Et, depuis cinq ans, RFI est aux avant-postes de l’instruction judiciaire ouverte, croyait-on, à l’effet de retrouver l’homme disparu. Or, sur ses ondes, “la Radio mondiale”, a fait passer allègrement ses auditeurs de “la disparition” à “l’enlèvement”, puis à “l’assassinat” de Guy-André Kieffer. A sa suite, la chaîne de télé française France 3 a donné la parole à un fieffé imposteur, chercheur de visas pour la France, le nommé Berthé Seydou. Ce sésame obtenu, Seydou a fait croire qu’il a assisté personnellement à “l’enlèvement et à l’assassinat” de Guy-André Kieffer par l’entourage du chef de l’Etat ivoirien, notamment sur ordre de Simone Ehivet Gbagbo et de Paul Antoine Bohoun Bouabré, avant de se débiner plus tard. Mais le mal était déjà fait et, dans l’embrouillamini juridicomédiatique, RFI continuait de faire croire que l’épouse du chef de l’Etat et le ministre d’Etat Bohoun Bouabré, “les deux autorités clés” du puzzle, refusaient de se faire auditionner, “comme s’ils avaient quelque chose à se reprocher”.

Ces cinq dernières années, RFI a montré qu’elle était dans le secret des dieux, annonçant parfois même des convocations pour audition judiciaire à Paris qui n’avaient jamais été émises pour les deux personnalités ivoiriennes citées. Depuis jeudi, les magistrats instructeurs ont fini par auditionner les deux hautes personnalités présentées, de façon outrageante par cette radio, comme étant les commanditaires de “l’enlèvement et de l’assassinat” du bien nommé Kieffer. Cette audition a eu lieu, faut-il le souligner, non pas du propre chef des magistrats français, mais à la demande des avocats de Simone Gbagbo et de Bohoun Bouabré. Quoi qu’il en soit, RFI devait savoir que ses auditeurs seraient en droit de s’attendre à ce qu’elle révèle, elle qui en a l’habitude, les points d’ombre élucidés par le juge Ramaël et son acolyte venus en Côte d’Ivoire aux frais du contribuable français, pour aider à retrouver Kieffer.


Et si on reprenait tout à zéro ?

Que non ! La radio mondiale, après plusieurs heures de silence sur le dossier, a de nouveau fendu les ondes hertziennes juste pour rechercher de nouvelles preuves de “la faute” ailleurs. Dans cet exercice peu professionnel, RFI s’est trouvée réduite à fouiller dans les colonnes d’un journal, fut-il proche du pouvoir et des personnalités mises en cause, pour avoir de quoi remplir les oreilles de ses auditeurs. Pour un compte rendu de sept (7) heures d’audition par une radio mondiale, dans une affaire où elle a provoqué et orienté les débats jusqu’à ce jour, ce procédé s’est avéré pénible, voire parfaitement ridicule. Mais doit-on en vouloir à RFI ?

De toute évidence, les déstabilisateurs de la Côte d’Ivoire en refondation sont pris à leur propre piège. De l’audition de Simone Gbagbo et de Bohoun Bouabré, ils n’ont tiré que déshonneur et désarroi, eux qui, au lieu de rechercher les traces du journaliste disparu, avaient plutôt choisi de trouver la solution de leurs mesquines angoisses dans la culpabilité des dignes autorités d’un Etat souverain. Dans cette manœuvre, ils n’ont jamais voulu entendre la femme, ghanéenne de nationalité, avec laquelle Guy-André Kieffer a vécu à Abidjan jusqu’au jour de sa disparition. Mais, aujourd’hui, grâce à cette audition, la vérité a rattrapé le mensonge, les poussant à abandonner la radio mondiale et son correspondant à la lassitude, obligeant ceux-ci à fouiller chez les journalistes qui ont eu de quoi informer correctement leurs lecteurs, pour trouver des os à sucer. Quitte à indiquer de nouvelles preuves de culpabilité. Que coûte-t-il à des gens honnêtes de reconnaître d’avoir fait fausse piste et de se racheter ?

Pour solder toutes les souillures

En définitive, pour rester positifs face à toute cette situation, les Ivoiriens devront saluer le hasard du calendrier ou des acrobaties politicomédiatiques qui ont conduit les magistrats français à auditionner Mme Gbagbo et M. Bohoun Bouabré, seulement maintenant. Cette audition s’est déroulée à un moment où toutes les manœuvres politiques tendent à montrer que la Côte d’Ivoire s’achemine vers les élections, la principale clé de la sortie de crise. Profitant, en effet, de l’inauguration de la mine d’or de Bonikro (Hiré), le président de la République a déclaré, vendredi dernier, que l’on fera les élections «cette année». Le même jour, la Commission électorale indépendante (CEI) annonçait à Abidjan «l’irréversibilité du processus électoral», déclarait avoir acquis 50.000 isoloirs, 25.000 urnes transparentes, 400 ordinateurs, 400 imprimantes, 400 onduleurs, 400 téléphones, trois groupes électrogènes et 70 électrogènes de puissance 5 KVA pour ce travail de titan. A cette date, selon la CEI, 6,7 millions de personnes étaient identifiées sur un total prévisionnel de 8,650 mille personnes, soit un taux de 70% d’enrôlés. Avec les séances de rattrapage déjà lancées, le ciel s’éclaircit pour que le processus de sortie de crise débouche effectivement sur l’organisation des élections. Dans un tel environnement, ne vaut-il pas mieux solder tous les contentieux, malveillants ou non, extérieurs comme intérieurs, avant cette échéance capitale ? Guidée par la main divine, l’audition des personnalités soupçonnées dans la disparition de Guy-André Kieffer est donc arrivée à point nommé. Elle vient solder toutes les souillures déversées de façon gratuite sur les dirigeants du parti au pouvoir, à l’époque où les ennemis de la stabilité de la Côte d’Ivoire ne lésinaient sur aucun moyen pour les salir et justifier, a priori, les coups bas pour renverser Laurent Gbagbo et son régime.

César Etou: cesaretou2002@yahoo.fr
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