Une déclaration vient de s’ajouter au concert des accusations et dénégations dans l’affaire Guy-André Kieffer. Elle vient d’Henri Konan Bédié. Ancien président de la république (1993-1999) ; ancien président de l’Assemblée nationale (1980-1993) ; ancien ministre de l’économie et des finances (1965-1977). A présent président du PDCI-RDA depuis 1994. Candidat à l’élection présidentielle prochaine.
Donc celui qui s’est exprimé n’est pas n’importe qui. Au fait, qu’a dit Bédié ? Suivons ensemble : “La première dame de Côte d’Ivoire vient d’être auditionnée par un juge français. N’est-ce pas là une façon de dire que la Côte d’Ivoire est tombée très bas ?», lui demande un journaliste du Nouveau Réveil. «Je n’en sais rien. Au moins si on les laissait poser la question, on aurait su la réponse qu’elle aurait donnée. Non, ce n’est pas cela qui aurait principalement démoli l’image de la Côte d’Ivoire ! Que dans un crime comme celui du meurtre contre Kieffer, la Première Dame soit impliquée. C’est parce qu’elle est impliquée qu’elle est interrogée. Et, dès lors qu’il s’agit de la justice, on ne peut pas s’en mêler comme ça”, répond le président du PDCI-RDA. “Qu’est-ce que vous voulez dire par “c’est parce qu’elle est impliquée qu’elle est interrogée ?”, réplique le journaliste. “Mais, bien sûr ! Pourquoi, moi, les juges n’ont pas souhaité me rencontrer pour m’interroger ? Il faut bien quelque chose ! C’est parce qu’elle est soupçonnée de participation à ce coup qu’elle est interrogée”, précise Henri Konan Bédié.
Que c’est effarant d’entendre un homme politique du rang d’Henri Konan Bédié s’aventurer si hasardeusement dans une affaire aussi sérieuse que l’affaire Guy-André Kieffer. Qu’en sait-il ? Peut-il apporter la preuve que Simone Gbagbo a quelque chose à y voir ? Que dit-il alors des personnes relâchées par la justice après des mois, sinon des années d’incarcération ? Que fait-il de la présomption d’innocence, lui qui a été si longtemps au sommet de la classe dirigeante ? Henri Konan Bédié est-il vraiment sérieux quand il proclame qu’une personnalité est coupable tout simplement parce qu’elle a été interrogée à titre de témoin ? Bédié parle de crime, de meurtre là où la justice française parle encore et toujours d’enlèvement et de disparition.
Coïncidence ou collusion ? Un communiqué du Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères, publié le même jour n’hésite pas à parler de “décès de Guy-André Kieffer”. Comme Bédié. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette affaire. Et les avocats de la Première Dame de Côte d’Ivoire ont bien raison de se dire sidérés par la vacuité des questions posées à leur cliente. Il y a assurément de la manipulation politique en dessous.
Mais il y a des circonstances où les manipulations politiques deviennent un jeu dangereux. On ne peut pas jouer ainsi avec la vie d’un homme. Les parents de Guy-André Kieffer ont besoin de savoir la vérité. Pas des déclarations hasardeuses d’un Henri Konan Bédié aveuglé par sa haine viscérale contre le refondateurs dont le seul tort est d’avoir pris un pouvoir qui était jusque-là vu comme un patrimoine familial auquel ne doivent accéder que les seuls membres du clan.
Augustin Kouyo: augustinkouyo@yahoo.fr
Donc celui qui s’est exprimé n’est pas n’importe qui. Au fait, qu’a dit Bédié ? Suivons ensemble : “La première dame de Côte d’Ivoire vient d’être auditionnée par un juge français. N’est-ce pas là une façon de dire que la Côte d’Ivoire est tombée très bas ?», lui demande un journaliste du Nouveau Réveil. «Je n’en sais rien. Au moins si on les laissait poser la question, on aurait su la réponse qu’elle aurait donnée. Non, ce n’est pas cela qui aurait principalement démoli l’image de la Côte d’Ivoire ! Que dans un crime comme celui du meurtre contre Kieffer, la Première Dame soit impliquée. C’est parce qu’elle est impliquée qu’elle est interrogée. Et, dès lors qu’il s’agit de la justice, on ne peut pas s’en mêler comme ça”, répond le président du PDCI-RDA. “Qu’est-ce que vous voulez dire par “c’est parce qu’elle est impliquée qu’elle est interrogée ?”, réplique le journaliste. “Mais, bien sûr ! Pourquoi, moi, les juges n’ont pas souhaité me rencontrer pour m’interroger ? Il faut bien quelque chose ! C’est parce qu’elle est soupçonnée de participation à ce coup qu’elle est interrogée”, précise Henri Konan Bédié.
Que c’est effarant d’entendre un homme politique du rang d’Henri Konan Bédié s’aventurer si hasardeusement dans une affaire aussi sérieuse que l’affaire Guy-André Kieffer. Qu’en sait-il ? Peut-il apporter la preuve que Simone Gbagbo a quelque chose à y voir ? Que dit-il alors des personnes relâchées par la justice après des mois, sinon des années d’incarcération ? Que fait-il de la présomption d’innocence, lui qui a été si longtemps au sommet de la classe dirigeante ? Henri Konan Bédié est-il vraiment sérieux quand il proclame qu’une personnalité est coupable tout simplement parce qu’elle a été interrogée à titre de témoin ? Bédié parle de crime, de meurtre là où la justice française parle encore et toujours d’enlèvement et de disparition.
Coïncidence ou collusion ? Un communiqué du Quai d’Orsay, le ministère français des Affaires étrangères, publié le même jour n’hésite pas à parler de “décès de Guy-André Kieffer”. Comme Bédié. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette affaire. Et les avocats de la Première Dame de Côte d’Ivoire ont bien raison de se dire sidérés par la vacuité des questions posées à leur cliente. Il y a assurément de la manipulation politique en dessous.
Mais il y a des circonstances où les manipulations politiques deviennent un jeu dangereux. On ne peut pas jouer ainsi avec la vie d’un homme. Les parents de Guy-André Kieffer ont besoin de savoir la vérité. Pas des déclarations hasardeuses d’un Henri Konan Bédié aveuglé par sa haine viscérale contre le refondateurs dont le seul tort est d’avoir pris un pouvoir qui était jusque-là vu comme un patrimoine familial auquel ne doivent accéder que les seuls membres du clan.
Augustin Kouyo: augustinkouyo@yahoo.fr
