Discours de El Hadj Bambadjan Bamba (Président du comité de réconciliation) :Nous vous proposons par ordre de passage l’intégralité des discours prononcés de Bambadjan au Président de la République

Excellence M. le Président de la république, une faute reconnue est à moitié pardonnée. A la place d'un discours, je voudrais, en ma qualité de président du comité de réconciliation et de président du comité d'organisation juste dire les raisons de ce rassemblement. Mais avant qu'il me soit permis solennellement M. le Président de la République, ici et maintenant, de vous rendre un hommage appuyé pour l'initiative que vous avez prise d'autorité en recevant nos aînés, les imams, le Cheick El Aima Boikary Fofana et l'Imam Idriss Koudouss Koné le 03 avril 2009 en votre résidence de Yamoussoukro pendant 5 heures d'horloge en vue de rapprocher les positions des deux hommes et d'aplanir les difficultés au sein de notre communauté. A l'écoute de votre peuple, de toutes ses composantes, de toutes ses communautés religieuses vous vous êtes auto saisi d'un problème qui commençait à déranger, à miner notre communauté. Là où un politicien de votre trempe aurait pu profiter de la division, mettant ainsi en exergue cette vieille maxime politicienne qui établit qu'il faille diviser pour mieux régner, vous avez plutôt tenu à unir les cœurs, à rassembler les cœurs. Et en cela, vous suivez la prescription coranique qui dit et je cite : « Etablissez la concorde entre vos frères et craignez Allah afin qu'il vous fasse miséricorde ». Je voudrais, Excellence M. le Président de la République, vous exprimez toute mon admiration devant votre grande capacité d'écoute et surtout devant la force de votre croyance. Je voudrais également vous remercier pour l'immense honneur que vous m'avez fait en me conviant à la rencontre de Yamoussoukro et pour la confiance que vous avez bien voulu placer en moi en me demandant de suivre les équipes respectives des deux chefs religieux après avoir obtenu vous-même de Fofana et de Koudouss le désir d'aller à la paix. M. le Président de la République, c'est le lieu, avec votre permission, de remercier les membres du comité de réconciliation : El Hadj El Amara Fadiga (P.D.G de Tekram Transit) un cadre musulman bénéficiant d'une grande sympathie et une notoriété auprès des Imams et au sein de la communauté. C'est un homme de grande vertu. Je voudrais également saluer et rendre hommage au grand frère El Hadj Vassiriki Touré, cadre de la BCEAO à la retraite, ancien Directeur Général Adjoint de la CNPS. Celui que nous pouvons qualifier de mémoire vivante de notre communauté car il a été de tous les combats pour l'émancipation de l'Islam en Côte d'Ivoire. Je voudrais saluer enfin la benjamine de notre comité de réconciliation, Mme Assiata Touré, chef de cabinet du ministre du tourisme et de l'artisanat, pour la sensibilité féminine apportée au comité de réconciliation. Ce comité a mis sur pied deux délégations composées chacune de six membres émanant à la fois du CNI et de du COSIM. Le jeudi 05 avril 2009, soit dix jours après la mise sur pied de ce comité, un protocole d'accord a été signé par les deux délégations. C'est le lieu de saluer d'abord, le Cheick El Aima Boikary Fofana et l'Imam Idriss Koudouss Koné pour la sagesse et la grandeur dont ils ont fait preuve durant toute cette période de réconciliation. Chacun d'eux a dû remanier son emploi du temps pour honorer les rendez-vous du comité de réconciliation. Le Président Koudouss a même dû surseoir à un voyage en Egypte dans le but de participer à cette cérémonie. Je salue non seulement les délégués du COSIM, l'imam Ousmane Diakité, l'imam Sékou Sylla, l'imam Moustapha Soumahoro, le ministre Koné Mamadou, El Hadj Abdul Karim Cissé et El Hadj Moussa Touré. Mais aussi, les délégués du CNI, El Hadj Fama Touré, l'imam Dosso Mamadou, El Hadj Doukouré Ousmane, El Hadj Siaka Diomandé, El Hadj Kouma Mamadou et El Hadj Ibrahim Koné pour le travail fournit et surtout pour les débats francs empreints de fraternité. Toutes ces rencontres, Excellence M. le Président de la République se sont déroulées dans le respect scrupuleux de trois vertus à savoir la crainte de Dieu, la patience et l'humilité. Et tout cela sous le témoignage du saint Coran, du noble Coran. Et enfin, c'est le lieu de rendre un vibrant hommage à ceux qui nous ont devancé dans la médiation. Je voudrais saluer mon aîné le commandant Ladji Karamoko, le Président Samba Coulibaly, les grands frères Thiam Mokodou et Babily Dembelé ainsi que toutes les personnalités qui ont œuvré de jour comme de nuit à sauver notre communauté. A tous ces imams venus de toutes les communes d'Abidjan et des grandes villes de l'intérieur à savoir San Pédro, Bouaké, Bouaflé, Lakota, Daloa, Touba, Bondoukou, Korhogo, Grand-Bassam et tous ces sœurs et frères qui ont répondu massivement à notre appel, j'exprime ma gratitude et la reconnaissance du comité de réconciliation. Excellence M. le Président de la République, je ne saurais terminer mon propos sans m'adresser humblement à tous les responsables des différentes associations musulmanes et à toutes les confréries religieuses pour leur demander de taire toutes les querelles intestines en leur sein et tous de se donner la main pour une meilleure cohésion de notre communauté pour la gloire et la seule gloire d'Allah (SWT).

Excellence Monsieur le Président de la République, je sais, puisque vous me l'avez dit, vous ne souhaitez pas que l'opinion publique soit de cette initiative. Mais ne pas le dire, ne pas le faire savoir, répugnait à notre conscience, à notre foi. C'est pourquoi, Excellence, je voudrais donc avec la bénédiction de nos guides et en présence de tous ces frères et sœurs, vous remettre solennellement le rapport de la mission de la réconciliation que vous avez bien voulu nous confier.
Que Dieu vous bénisse, bénisse la Côte d'Ivoire.

Assalam ALeykoum.

Propos recueillis par Haroun.B
bamaroun@yahoo.fr