Y. Serge Alain, l’aîné de Germaine, qui a été gardée en détention précentive à la Maca sur plainte du député, de Duékoué, dit sa part de vérité sur le viol subi par sa sœur.
• Comment votre sœur s'est-elle retrouvée en prison ?
Elle est injustement détenue à la Maca parce que son patron, le député Bonhon Diet Joseph, l'accuse d'un vol qu'elle n'a pas commis. Il lui a donné cet argent parce que la petite avait refusé cette nuit-là de coucher avec lui.
• Comment pouvez-vous être aussi affirmatif ?
Je peux vous retracer l'historique de l'affaire. Le député m'a contacté par le biais de sa fille, quand il était en quête d'une servante. C'est ainsi que j'ai fait venir ma sœur du village en novembre 2008. Quand elle est arrivée, c'est moi-même qui l'ai conduite chez le député. C'est ainsi qu'elle a commencé à travailler dans la maison de l'élu.
• Est-ce que vous suiviez votre sœur quand elle travaillait chez le député ?
Pour me rassurer de l'atmosphère dans laquelle elle travaillait, j'ai rendu visite au député et ma sœur. Car vivre ensemble est très compliqué.
• Quand est-ce que votre sœur a commencé à vous faire part des sévices dont elle était victime dans cette maison ?
Dans le mois de décembre, j'étais venu rendre visite à ma cadette quand elle a attiré mon attention sur ce qu'elle vivait, mais pas très clairement. Elle m'a dit : «Mon patron n'est pas bien».
• Mais pourquoi ne vous a-t-elle pas parlé clairement ?
Vous savez qu'il y a vraiment beaucoup de tabous autour du sexe en Afrique. Et comme c'est ma sœur, elle a hésité à m'en parler par pudeur.
• Quand s'est-elle décidée à vous en informer clairement ?
Quelques mois après, elle m'a dit que son patron n'avait pas une bonne attitude envers elle. Et j'ai dû user de ruse pour qu'elle le dénonce.
Comment ?
En lui demandant de m'accompagner quelque part. Elle m'a suivi parce qu'elle me faisait confiance. Je l'ai donc conduite au centre social de Port-Bouët, le 15 mai. C'est là-bas qu'elle a commencé à faire des aveux quand je l'ai laissée avec le directeur de la structure et un de ses collègues. Le député lui demandait de coucher avec elle, et quand elle refusait, il la violait, et cela même dans la salle d’eau, lorsqu'elle allait prendre sa douche. En somme, il faisait d'elle ce qu'il voulait, comme il le voulait, sous prétexte qu'il est un homme puissant du parti au pouvoir.
• Que retenez-vous de ses révélations?
Il se prétendait riche et promettait à la petite de réaliser tout ce qu'elle voulait. C'est ainsi que les agents du centre social lui ont demandé où était son patron. Elle a indiqué son domicile. Quand ils ont demandé s'il était là, elle leur a dit qu'il était allé en voyage. Ils lui ont demandé de les tenir informés dès qu'il serait de retour afin qu'une convocation lui soit délivrée.
• Mais pourquoi cette affaire n'a-t-elle plus connu de suite ?
Les choses sont parties si vite, que nous n'avons pas eu le temps de récupérer cette convocation.
Que s'est-il passé?
Le 4 mai, il m'a appelé et m'a demandé de le rejoindre à son domicile. Et, j'y suis arrivé aux environs de 21 heures. Ce soir-là, nous étions tous à son domicile, ma sœur, deux des frères de l'élu et un de ses deux fils, qui est présentement son témoin à la gendarmerie de Port-Bouët. C'est ainsi qu'il m'a expliqué que ma sœur lui a volé 560.000 Fcfa. Ma sœur m'a automatiquement dit que lui-même sait ce qui existe entre les deux. Puis, elle m'a expliqué que c'est le député qui lui a donné cet argent parce qu'il voulait coucher avec elle, avant de préciser qu'il s'agissait plutôt d'une somme de 400.000 Fcfa. Et, plus tard, ayant obtenu ce qu'il voulait, il lui a réclamé l'argent. Elle a bien précisé que le député lui a donné cet argent pour coucher avec elle. C'est à partir de là que les esprits ont commencé à s'échauffer. Il a menacé que ce serait sa parole contre celle de la petite. Sur le champ, il a même dit qu'il allait porter plainte. Alors, je lui ai dit que comme la nuit porte conseil, je vais aviser mes autres frères. Mes frères sont venus et nous avons discuté avec la fille qui est restée constante dans sa version. Elle a expliqué que c'est lui-même qui lui avait remis cet argent, jusqu'à ce qu'elle soit déférée à la Maca.
Entretien réalisé par Bahi K.
coll : M.K.
• Comment votre sœur s'est-elle retrouvée en prison ?
Elle est injustement détenue à la Maca parce que son patron, le député Bonhon Diet Joseph, l'accuse d'un vol qu'elle n'a pas commis. Il lui a donné cet argent parce que la petite avait refusé cette nuit-là de coucher avec lui.
• Comment pouvez-vous être aussi affirmatif ?
Je peux vous retracer l'historique de l'affaire. Le député m'a contacté par le biais de sa fille, quand il était en quête d'une servante. C'est ainsi que j'ai fait venir ma sœur du village en novembre 2008. Quand elle est arrivée, c'est moi-même qui l'ai conduite chez le député. C'est ainsi qu'elle a commencé à travailler dans la maison de l'élu.
• Est-ce que vous suiviez votre sœur quand elle travaillait chez le député ?
Pour me rassurer de l'atmosphère dans laquelle elle travaillait, j'ai rendu visite au député et ma sœur. Car vivre ensemble est très compliqué.
• Quand est-ce que votre sœur a commencé à vous faire part des sévices dont elle était victime dans cette maison ?
Dans le mois de décembre, j'étais venu rendre visite à ma cadette quand elle a attiré mon attention sur ce qu'elle vivait, mais pas très clairement. Elle m'a dit : «Mon patron n'est pas bien».
• Mais pourquoi ne vous a-t-elle pas parlé clairement ?
Vous savez qu'il y a vraiment beaucoup de tabous autour du sexe en Afrique. Et comme c'est ma sœur, elle a hésité à m'en parler par pudeur.
• Quand s'est-elle décidée à vous en informer clairement ?
Quelques mois après, elle m'a dit que son patron n'avait pas une bonne attitude envers elle. Et j'ai dû user de ruse pour qu'elle le dénonce.
Comment ?
En lui demandant de m'accompagner quelque part. Elle m'a suivi parce qu'elle me faisait confiance. Je l'ai donc conduite au centre social de Port-Bouët, le 15 mai. C'est là-bas qu'elle a commencé à faire des aveux quand je l'ai laissée avec le directeur de la structure et un de ses collègues. Le député lui demandait de coucher avec elle, et quand elle refusait, il la violait, et cela même dans la salle d’eau, lorsqu'elle allait prendre sa douche. En somme, il faisait d'elle ce qu'il voulait, comme il le voulait, sous prétexte qu'il est un homme puissant du parti au pouvoir.
• Que retenez-vous de ses révélations?
Il se prétendait riche et promettait à la petite de réaliser tout ce qu'elle voulait. C'est ainsi que les agents du centre social lui ont demandé où était son patron. Elle a indiqué son domicile. Quand ils ont demandé s'il était là, elle leur a dit qu'il était allé en voyage. Ils lui ont demandé de les tenir informés dès qu'il serait de retour afin qu'une convocation lui soit délivrée.
• Mais pourquoi cette affaire n'a-t-elle plus connu de suite ?
Les choses sont parties si vite, que nous n'avons pas eu le temps de récupérer cette convocation.
Que s'est-il passé?
Le 4 mai, il m'a appelé et m'a demandé de le rejoindre à son domicile. Et, j'y suis arrivé aux environs de 21 heures. Ce soir-là, nous étions tous à son domicile, ma sœur, deux des frères de l'élu et un de ses deux fils, qui est présentement son témoin à la gendarmerie de Port-Bouët. C'est ainsi qu'il m'a expliqué que ma sœur lui a volé 560.000 Fcfa. Ma sœur m'a automatiquement dit que lui-même sait ce qui existe entre les deux. Puis, elle m'a expliqué que c'est le député qui lui a donné cet argent parce qu'il voulait coucher avec elle, avant de préciser qu'il s'agissait plutôt d'une somme de 400.000 Fcfa. Et, plus tard, ayant obtenu ce qu'il voulait, il lui a réclamé l'argent. Elle a bien précisé que le député lui a donné cet argent pour coucher avec elle. C'est à partir de là que les esprits ont commencé à s'échauffer. Il a menacé que ce serait sa parole contre celle de la petite. Sur le champ, il a même dit qu'il allait porter plainte. Alors, je lui ai dit que comme la nuit porte conseil, je vais aviser mes autres frères. Mes frères sont venus et nous avons discuté avec la fille qui est restée constante dans sa version. Elle a expliqué que c'est lui-même qui lui avait remis cet argent, jusqu'à ce qu'elle soit déférée à la Maca.
Entretien réalisé par Bahi K.
coll : M.K.