Avant la fin du mois de juin, un nouvel ambassadeur français présentera ses lettres de créances au président ivoirien Laurent Gbagbo. Jean Marc Simon, puisque c'est de lui qu'il s'agit, remplacera Son Excellence André Janier, Ambassadeur de France en Côte d'Ivoire depuis près de quatre ans. Le diplomate français encore en poste à Abidjan a précisé au cours d'une émission radio, récemment, les raisons de son départ de la Côte d' Ivoire. A l'en croire, il est tout simplement frappé par la limite d'âge au niveau de la carrière diplomatique en France. André Janier aura en effet, bientôt 65 ans, l'âge de la retraite pour les diplomates français. Selon des sources bien informées, c'est le 14 juin ou quelques jours après, que André Janier quittera les bords de la lagune Ebrié pour regagner l'Hexagone. Il part à un moment décisif du processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire pour le succès duquel, il s'est fortement impliqué au nom de la France. Car, même si la France a cessé d'être- au devant de la scène, dans le règlement de la crise ivoirienne, son soutien au processus n'a jamais faibli. Avec la Force Licorne, la France est restée le vrai poumon des Forces impartiales déployées en Côte d'Ivoire. En dépit de la réduction des effectifs des soldats français, les capacités opérationnelles de la Licorne ont été préservées. L'on a aussi noté que chaque fois que le processus de paix a connu des avancées notables, la France a dépêché un émissaire dans notre pays pour marquer son soutien aux acteurs politiques ivoiriens. Mais aussi pour dire qu'elle suit avec une attention soutenue l'évolution de la situation. Selon des sources concordantes, le départ de SEM André Janier aurait été retardé pour justement lui permettre de préparer la très prochaine visite du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, véritable ombre de Nicolas Sarkozy. M Guéant sera accompagné au cours de son déplacement à Abidjan de Bruno Joubert, le "Monsieur Afrique" de l'Elysée. Ainsi donc Nicolas Sarkozy ne viendra pas en Côte d’Ivoire. Selon un responsable du Quai d’Orsay, la visite du président français ne sera effective que lorsque la Côte d’Ivoire aura un président légitimement élu. Selon des sources bien informées, au cours de leur séjour d'au moins 48 heures, les hôtes de la Côte d'Ivoire échangeront certainement avec les autorités ivoiriennes sur certains sujets importants d'actualité. Et des rapports qui lient les deux Etats. Pour marquer la neutralité de la France dans le processus de sortie de crise, ils rencontreront les quatre membres du Cadre Permanent de Concertation (Cpc) que sont Laurent Gbagbo, Henri Konan Bedié, Alassane Dramane Ouattara et Soro Guillaume. S'agissant d'aide, .la France est aussi restée le partenaire privilégié de la Côte d'Ivoire, en sa qualité de premier pays francophone et francophile au monde après la France. En effet, 50% des apports de l'Union Européenne proviennent de la France. Bien qu'elle n'apparaisse plus au premier rang et sans publicité, le pays de Nicolas Sarkozy continue d'aider la Côte d'Ivoire. Pour l'admission de la Côte d'Ivoire à l'initiative PPTE, la France, à travers le Club de Paris, a lâché 80% de sa dette. D'ailleurs, les deux pays vont vers de nouvelles relations qui resteront fortes et qui pourraient aboutir à un partenariat des plus renforcés comme par le passé, après l'élection présidentielle prévue pour novembre prochain. La France marque sa stricte neutralité. Elle n'a pas de candidat pour l'élection présidentielle à venir. Les relations bilatérales entre elle et la Côte d'Ivoire, ce sera avec le président qui sera élu quel qu'il soit. Le président Sarkozy viendra certainement en visite après les élections pour saluer le nouveau président qui sera élu. Aussi, apparaît-il évident que les rapports économiques retrouveront leur point culminant comme cela a été par le passé, avec le retour des opérateurs économiques qui avaient quitté la Côte d'Ivoire sous la menace des patriotes.. Malgré les périodes de brouille qui ont pu exister entre les deux Etats, un avenir diplomatique meilleur entre la France et la Côte d'Ivoire se dessine. C'est dire qu'entre la France et la Côte d'Ivoire, c'est une histoire particulière qu'on ne peut pas effacer avec un 4 novembre. D'ailleurs, beaucoup d'opérateurs économiques français, qui n'attendent que la fin des élections, ne donnent pas deux ans à la Côte d'Ivoire pour décoller. Car, tous les fondamentaux sont là pour décoller à nouveau après le retour définitif de la paix.
Diarrassouba Sory et Jules Claver Aka
Diarrassouba Sory et Jules Claver Aka
