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Politique Publié le mercredi 20 mai 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Emirats-Arabes-Unis : Human Rights Watch épingle Abou Dhabi

L'ONG de défense des droits de l'homme accuse l'émirat d'exploiter les travailleurs étrangers à l'œuvre sur le chantier du Louvre d'Abou Dhabi. Les autorités s'en défendent.

Human Rights Watch a accusé mardi les autorités émiraties de ne pas empêcher les mauvais traitements des travailleurs étrangers, dans un rapport sur une île au large d'Abou Dhabi devant accueillir une antenne du musée du Louvre. Les autorités l'ont rejeté comme "trompeur". Dans un rapport sur les conditions de travail sur l'île Saadiyat (Bonheur, en arabe) au large d'Abou Dhabi, où sont prévues aussi des antennes du musée Guggenheim et de la New York University, HRW déplore la persistance des mauvais traitements à l'encontre des ouvriers dans ce riche pays pétrolier du Golfe. "Bien que le gouvernement émirati ait entrepris d'améliorer les conditions de logement et d'assurer le versement à temps des salaires, les mauvais traitements infligés aux travailleurs restent fréquents", écrit l'organisation de défense des droits de l'Homme dans un communiqué à l'occasion de la publication de son rapport à Abou Dhabi. Elle estime nécessaire que les institutions internationales concernées par les projets à Saadiyat obtiennent "instamment des garanties formelles engageant les entreprises du bâtiment à protéger les droits fondamentaux des travailleurs" sur l'île. Intitulé "L'île du Bonheur: l'exploitation des travailleurs migrants", le rapport évoque "des frais illégaux d'embauche, des promesses de salaire non tenues et un système de parrainage qui donne à l'employeur quasiment pleins pouvoirs sur ses employés", dont la confiscation de leurs passeports.



Travail forcé?

La Compagnie d'Abou Dhabi pour la promotion du tourisme et des investissements (TDIC), un établissement public en charge du développement de Saadiyat, a rejeté le rapport de HRW.

"Le rapport a, non seulement, négligé les mesures et les actions entreprises pour améliorer les conditions de travail (...), mais il contient aussi des affirmations trompeuses et des hypothèses erronées", affirme-t-elle dans un communiqué publié mardi. Elle rejette les griefs formulées par HRW, y compris la confiscation des passeports des ouvriers, une mesure "non autorisée" par la loi émiratie selon le communiqué. Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord, appelle les institutions internationales à "montrer qu'elles ne tolèrent pas ou ne profitent pas de l'exploitation grossière des travailleurs migrants". La TDIC a estimé que les accusations étaient infondées du moment qu'aucun des projets prévus à Saadiyat n'avait encore démarré. "Aucun contrat de construction n'a été encore attribué", a déclaré le porte-parole de TDIC, Bassem Terkawi, à des journalistes lors d'une visite guidée dimanche sur l'île et à un foyer en construction devant accueillir 20 000 ouvriers dans les 12 prochains mois.



Abou Dhabi rappelle qu'il a signé six des huit conventions de l'OIT

Mais quelque 2 000 travailleurs étaient présents sur l'île pour des travaux d'infrastructure. Certains de ces travailleurs sont "en réalité confinés" sur l'île depuis deux ans et leur situation s'assimile à "du travail forcé", indique HRW en citant leurs témoignages. "Le gouvernement émirati a adopté une formule claire pour assurer et consolider la protection des droits des travailleurs étrangers", a déclaré un haut responsable du ministère du Travail, Humaid Ben Demas. D'ailleurs, il a ratifié six des huit conventions prévues par la Déclaration de l'Organisation internationale du Travail (OIT) sur les principes et droits fondamentaux au travail, a ajouté M. Demas, cité par l'agence officielle Wam. Les Emirats ont été souvent critiqués pour les conditions de travail et de séjour des travailleurs étrangers au moment où le pays, qui était en plein boom immobilier, avait attiré ces dernières années des centaines de milliers d'ouvriers bon marché, notamment d'Asie.
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