Les agents d’enrôlement de la commission électorale indépendante (CEI), mécontents du grand retard accusé pour le paiement de leurs primes, font planer une sérieuse menace sur l’opération de ratissage annoncée pour le jeudi 21 mai prochain à Korhogo. Hier matin, ils ont pris d’assaut les bureaux de la CEI régionale pour démontrer vigoureusement leur mécontentement. Plus de cinq heures de temps durant, ils ont réservé une véritable torture morale au président de la CEI régionale, Lazéni Coulibaly et à ses collaborateurs. En effet, dès 08 h, les agents venus en grand nombre, faisaient régner une atmosphère surchauffée dans l’enceinte de la CEI. Une rencontre leur est alors accordée par le président Lazéni pour les entendre. Les agents exigent le paiement intégral et immédiat des primes que leur doit la CEI pour le travail accompli. Dans l’impossibilité de leur donner satisfaction, le président leur propose de faire preuve de patience. Par ailleurs, il leur avoue que certes, ils seront payés mais, il ne peut leur dire exactement quand aura lieu ce paiement. Les agents mécontents ne veulent plus boire à la source de la patience. Ils vont séquestrer le président et ses collaborateurs qui étaient présents. Le porte-parole des manifestants, Coulibaly Kassoum est formel : « l’ensemble des chefs de collecte et des agents d’identification de la CEI de Korhogo ne sont pas prêts pour l’opération de ratissage tant que nous ne serons pas payés. La CEI nous doit quarante cinq jours de primes pour les uns et trente jours pour les autres. Nous nous fions aux propos de M. Bamba Yacouba, porte-parole adjoint de la CEI qui a annoncé clairement que tous les agents de l’intérieur percevront leurs primes avant le début de l’opération de ratissage. Or, l’opération débute à Korhogo le jeudi et notre paiement n’est pas prévu avant ce jour.» Pour marquer leur détermination, ils se disent résolus à garder le président séquestré jusqu’à satisfaction de leur revendication. Le président régional, qui n’est pas à sa première expérience de cet humiliant traitement et ses collaborateurs, ne se verront "libérés" qu’autour de 14h, avec l’intervention de M. le préfet. Ce dernier qui a eu le régisseur, l’agent payeur de la CEI au téléphone a rassuré les manifestants que celui-ci demande de lui accorder au plus huit jours pour procéder au paiement de la totalité des primes dues aux agents. Pour l’heure, la tension est retombée. Le président et ses collaborateurs ont pu quitter les bureaux. Mais, certains agents d’enrôlement ne cachent pas leur manque de confiance en la CEI. D’ailleurs, ils annoncent qu’ils mettront tout en œuvre pour empêcher le démarrage de l’opération de ratissage. Car, pour eux, une fois cette opération terminée, ils n’ont plus de moyen de pression pour exiger leurs primes.
Mack Dakota,
Correspondant Régional
Mack Dakota,
Correspondant Régional