Nonobstant la date butoir du 26 août fixée par la Commission électorale indépendante (Cei) aux tribunaux pour rendre leurs décisions dans les demandes de radiation, certains juges continuent à statuer.
La Commission électorale indépendante (Cei) s’était voulue claire : au-delà du 26 août, les audiences relatives au contentieux judiciaire sont forcloses. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. A ce jour, des magistrats continuent de siéger, notamment à Abengourou. Au tribunal, les dossiers de la commune de la cité royale et ceux de la sous-préfecture d'Amélékia ont été donc examinés. Au total, 66 demandes de radiation ont été rejetées. Dont 27 retraits de plaintes. Les accusateurs, Atta Koffi et Coulibaly Soumaïla, ont retiré leurs plaintes. Le premier a confié s'être trompé sur les personnes, tandis que le second soutient qu’il en avait assez d’être agressé par ceux qui l’accusent de dénonciations calomnieuses. Mardi dernier, il y avait donc à la barre, beaucoup d'émotions. Les victimes en avaient gros sur le cœur. Elles étaient en larmes C’est le cas de Siriki Coulibaly et de M'Boro Ouattara. « Je ne comprends pas pourquoi on m'en veut tant. L'année dernière, par exemple, mon fils (Coulibaly Kolo Drissa, ndlr) qui venait d'avoir son Bac n'a pu s'inscrire à l'Université d'Abidjan, sous prétexte qu'il serait étranger. Des enquêtes ont été menées, et il a été rétabli dans ses droits, trois mois plus tard. C'était déjà tard, les cours ayant commencé. Cette année encore, c'est mon ancien élève, Baï Guy Williams (ce dernier ne s'est pas présenté à l’audience) qui me dénonce sous prétexte que je suis Burkinabé. Mon père et ma mère sont tous deux de Korhogo, plus précisément de Kiéré. Je suis Sénoufo. Ses partisans ont voulu faire amende honorable mais j'ai refusé et décidé qu'on comparaisse. Il faut qu'on arrête... », s’est-il plaint au magistrat. « Je vous comprends, calmez-vous. La justice est là pour que triomphe le droit. Je pense qu'au sortir d'ici, vous n'aurez plus de problème », a rassuré le juge, Bouaffou Jean Kassidy. Siriki Coulibaly a donc été rétabli dans ses droits, après avoir fourni toutes les preuves. M'Boro Ouattara a voulu rencontrer son dénonciateur, Séry Bahi Lazare. Celui-ci a brillé par son absence. Par la voix de son conseiller juridique, le plaignant a justifié que c'est par erreur que le nom de M'Boro a été inscrit sur la liste des radiations. « Comment peut-on accuser sans preuve ? Je ne comprends pas. Je ne le connais même pas, ce Séry Bahi », s’est-il interrogé. Le juge a dû l'apaiser. Ce fut même des moments de retrouvailles lorsque le juge constata qu'au nombre des mis en cause, figurait son ancien professeur d'espagnol, Sanogo Mamadou, ressortissant de Mankono, aujourd'hui à la retraite. Au regard de ses dossiers, il n'y avait rien à signaler. Me Touré Zakaria, avocat des accusés, empêché, avait sollicité le renvoi de l'audience à jeudi. Le tribunal a donné une suite favorable à sa requête. Mais compte tenu du nombre de dossiers restants, il a été demandé à ceux qui accepteraient que le tribunal siège, en l'absence de leur avocat, de le signifier. Déterminés à se faire blanchir, certains mis en cause, las d'attendre, ont accepté. Tous ont confondu leurs accusateurs. Me Dako Emmanuel a ressorti, presque gêné, sa fameuse “liste Cedeao’’. « Je conteste le sérieux de ce document. Personne ne veut une liste où figurent des étrangers. Mais ce papier enfonce encore plus les demandeurs », soutient le procureur, Danho Emile. Au total, tous les dossiers de la commune qui ont été examinés, ont été rejetés. Les demandeurs n'ont fourni aucune preuve suffisante. La sous-préfecture d'Amélékia a, quant à elle, connu huit cas de radiation et quatre dossiers ont été renvoyés. Mardi, le tribunal a siégé de 10h à 21h. Hier, l'audience a concerné exclusivement la commune d’Abengourou.
Koffi Jean Luc à Abengourou
La Commission électorale indépendante (Cei) s’était voulue claire : au-delà du 26 août, les audiences relatives au contentieux judiciaire sont forcloses. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. A ce jour, des magistrats continuent de siéger, notamment à Abengourou. Au tribunal, les dossiers de la commune de la cité royale et ceux de la sous-préfecture d'Amélékia ont été donc examinés. Au total, 66 demandes de radiation ont été rejetées. Dont 27 retraits de plaintes. Les accusateurs, Atta Koffi et Coulibaly Soumaïla, ont retiré leurs plaintes. Le premier a confié s'être trompé sur les personnes, tandis que le second soutient qu’il en avait assez d’être agressé par ceux qui l’accusent de dénonciations calomnieuses. Mardi dernier, il y avait donc à la barre, beaucoup d'émotions. Les victimes en avaient gros sur le cœur. Elles étaient en larmes C’est le cas de Siriki Coulibaly et de M'Boro Ouattara. « Je ne comprends pas pourquoi on m'en veut tant. L'année dernière, par exemple, mon fils (Coulibaly Kolo Drissa, ndlr) qui venait d'avoir son Bac n'a pu s'inscrire à l'Université d'Abidjan, sous prétexte qu'il serait étranger. Des enquêtes ont été menées, et il a été rétabli dans ses droits, trois mois plus tard. C'était déjà tard, les cours ayant commencé. Cette année encore, c'est mon ancien élève, Baï Guy Williams (ce dernier ne s'est pas présenté à l’audience) qui me dénonce sous prétexte que je suis Burkinabé. Mon père et ma mère sont tous deux de Korhogo, plus précisément de Kiéré. Je suis Sénoufo. Ses partisans ont voulu faire amende honorable mais j'ai refusé et décidé qu'on comparaisse. Il faut qu'on arrête... », s’est-il plaint au magistrat. « Je vous comprends, calmez-vous. La justice est là pour que triomphe le droit. Je pense qu'au sortir d'ici, vous n'aurez plus de problème », a rassuré le juge, Bouaffou Jean Kassidy. Siriki Coulibaly a donc été rétabli dans ses droits, après avoir fourni toutes les preuves. M'Boro Ouattara a voulu rencontrer son dénonciateur, Séry Bahi Lazare. Celui-ci a brillé par son absence. Par la voix de son conseiller juridique, le plaignant a justifié que c'est par erreur que le nom de M'Boro a été inscrit sur la liste des radiations. « Comment peut-on accuser sans preuve ? Je ne comprends pas. Je ne le connais même pas, ce Séry Bahi », s’est-il interrogé. Le juge a dû l'apaiser. Ce fut même des moments de retrouvailles lorsque le juge constata qu'au nombre des mis en cause, figurait son ancien professeur d'espagnol, Sanogo Mamadou, ressortissant de Mankono, aujourd'hui à la retraite. Au regard de ses dossiers, il n'y avait rien à signaler. Me Touré Zakaria, avocat des accusés, empêché, avait sollicité le renvoi de l'audience à jeudi. Le tribunal a donné une suite favorable à sa requête. Mais compte tenu du nombre de dossiers restants, il a été demandé à ceux qui accepteraient que le tribunal siège, en l'absence de leur avocat, de le signifier. Déterminés à se faire blanchir, certains mis en cause, las d'attendre, ont accepté. Tous ont confondu leurs accusateurs. Me Dako Emmanuel a ressorti, presque gêné, sa fameuse “liste Cedeao’’. « Je conteste le sérieux de ce document. Personne ne veut une liste où figurent des étrangers. Mais ce papier enfonce encore plus les demandeurs », soutient le procureur, Danho Emile. Au total, tous les dossiers de la commune qui ont été examinés, ont été rejetés. Les demandeurs n'ont fourni aucune preuve suffisante. La sous-préfecture d'Amélékia a, quant à elle, connu huit cas de radiation et quatre dossiers ont été renvoyés. Mardi, le tribunal a siégé de 10h à 21h. Hier, l'audience a concerné exclusivement la commune d’Abengourou.
Koffi Jean Luc à Abengourou