La gestion de l'Imprimerie nationale de Côte d'Ivoire est décriée par M. Traoré Bakary, Secrétaire général du Syndicat du personnel de ladite entreprise. Dans cette interview, il retrace les problèmes que connaît cette structure par la faute, selon lui, du directeur M. Bouikalo-Bi Tierry.
M. Traoré Bakary, vous êtes le Secrétaire général du Syndicat du personnel de l'Imprimerie nationale de Côte d'Ivoire (Sypinci), comment se porte votre association ?
Elle se porte très bien. La preuve, nous sommes unis aujourd'hui parce que par le passé, nous étions deux syndicats. La division faisait en sorte que la direction prenait le temps sur nous.
Parlez-vous un peu des activités de votre entreprise.
Aujourd'hui, contrairement à ce que notre direction dit, çà et là, notre entreprise ne se porte pas aussi bien que le directeur le fait croire. La preuve, c'est que notre parc machine est toujours vétuste, notre directeur vient d'acheter des machines que j'appelle de la ferraille. Nous constatons une gestion parallèle au niveau de la régie des recettes. Ni notre directeur ni son conseiller n'est imprimeur.
C'est donc une maison pratiquement paralysée. Pouvez-vous être plus précis dans ce que vous dites ?
Prenons le cas des tickets de marché. Il y a un frein au niveau de la livraison. Parce que les machines devant servir à piquer ces carnets de ticket de marché sont en panne depuis le début de l'année. Au niveau de la photogravure, il y a une paralysie. Or, c'est là qu'on fait les films du Journal officiel. Depuis 2004, ce journal n'est plus imprimé à l'Imprimerie nationale pourtant les dossiers sont bel et bien là. Les machines, elles, sont en panne. Je voudrais vous dire très clairement que nous ne sommes pas contents de la gestion de notre direction.
C'est-à-dire ?
La capacité de production de l'Imprimerie nationale a fortement baissé aujourd'hui. On parle d'un chiffre d'affaires de 481 millions alors que depuis 2005 on devrait être en train de parler de milliard.
Au temps de l'ancien directeur, quelles ont été les performances de l'entreprise.
On faisait des milliards. En tout cas, on ne faisait pas moins d'un milliard de chiffre d'affaires. Donc, la réalité est que, la gestion du nouveau directeur est catastrophique, c'est une gestion que nous n'apprécions pas du tout.
Ce n'est pas loin d'un détournement vous voulez dire ?
C'est l'impression qui se dégage à notre niveau. Le Cmc qui est un imprimé commandé par le service des Douanes, est détourné par le directeur depuis 2003. Nous avons des éléments fiables pour démontrer l'existence d'un détournement quelque part.
Revenons aux machines. A quel niveau se situe le problème ?
Depuis la nomination de notre directeur, l'une des priorités de notre entreprise était la réhabilitation de notre parc machine. Mais, au lieu de le faire, il s'attelle plutôt à le dévaloriser. Si on n'y prend garde, nous risquerons d'assister à un cimetière de machines à l'Imprimerie nationale alors que les élections approchent à grands pas. Le dernier arrivage, je le dis, c'est de la ferraille. Il faut la retirer de notre parc machine.
Parce qu'elle ne fonctionne pas ?
Elle ne fonctionne pas. Cela fait plus de 6 mois que les engins sont là mais sans rien faire. Nous avons demandé au directeur de les retirer de notre atelier. Il a dit qu'il attendait leur mise en marche avant de payer les fournisseurs. Mais soyons sérieux, à partir du moment où la machine est livrée, la facture est automatiquement émise. Et puis, pour un bon manager, on ne peut pas attendre 6 à 7 mois pour faire fonctionner une machine qu'on a payée.
Avec tous ces problèmes, cette entreprise risque de fermer ses portes. Est-ce que vous avez peur ?
Nous avons la chance, avec l'actuel gouvernement, d'être subventionnée. Pour 2008, nous avons fait un recouvrement de 65 millions, ce n'est pas normal pour une structure de la taille de l'Imprimerie nationale, quelque chose ne va pas.
Qu'est-ce que vous proposez donc ?
M. Bouikalo Bi Tierry l'actuel directeur de l'Imprimerie nationale de Côte d'Ivoire, est l'illustration parfaite de ce que changer un directeur n'est pas la solution au problème de l'Imprimerie nationale. Son prédécesseur, faisait mieux que lui. Nous demandons le fonctionnement effectif de la commission consultative de gestion qui est l'organe de contrôle de la gestion du directeur et une pleine association des travailleurs à toutes les décisions au niveau de l'entreprise.
La gestion est-elle l'affaire du seul directeur ?
C'est ce que nous constatons. Nous avons comme l'impression qu'il pense que c'est un cadeau de militantisme qu'on lui a fait. Il gère l'Imprimerie nationale comme sa chose personnelle, comme si c'était sa société privée, nous disons non !.
Il a quand même des conseillers ?
Le conseiller du directeur est celui-là même qui gère tout. Il a toutes les attributions. Il gère les stocks, il gère les matières premières, ce que nous n'approuvons pas du tout. Le conseiller n'étant pas imprimeur il ne peut par conséquent être conseiller du directeur de l'Imprimerie nationale. Mais malheureusement, c'est ce à quoi nous assistons. Voyez-vous, nos principaux clients sont les mairies. Les autres nous fuient parce que nous ne sommes plus en mesure de les satisfaire dans la qualité et dans le délai. Je voudrais vous prendre l'exemple d'un imprimé "le papier en tête". Ce travail doit se faire en principe en quelques heures sinon en une heure de temps. Mais à l'Imprimerie nationale, vous allez attendre 2 à 3 mois avant d'être satisfait, ce n'est pas normal. Tout cela fait que nous n'avons plus assez de clients.
Interview réalisée par Djè KM
M. Traoré Bakary, vous êtes le Secrétaire général du Syndicat du personnel de l'Imprimerie nationale de Côte d'Ivoire (Sypinci), comment se porte votre association ?
Elle se porte très bien. La preuve, nous sommes unis aujourd'hui parce que par le passé, nous étions deux syndicats. La division faisait en sorte que la direction prenait le temps sur nous.
Parlez-vous un peu des activités de votre entreprise.
Aujourd'hui, contrairement à ce que notre direction dit, çà et là, notre entreprise ne se porte pas aussi bien que le directeur le fait croire. La preuve, c'est que notre parc machine est toujours vétuste, notre directeur vient d'acheter des machines que j'appelle de la ferraille. Nous constatons une gestion parallèle au niveau de la régie des recettes. Ni notre directeur ni son conseiller n'est imprimeur.
C'est donc une maison pratiquement paralysée. Pouvez-vous être plus précis dans ce que vous dites ?
Prenons le cas des tickets de marché. Il y a un frein au niveau de la livraison. Parce que les machines devant servir à piquer ces carnets de ticket de marché sont en panne depuis le début de l'année. Au niveau de la photogravure, il y a une paralysie. Or, c'est là qu'on fait les films du Journal officiel. Depuis 2004, ce journal n'est plus imprimé à l'Imprimerie nationale pourtant les dossiers sont bel et bien là. Les machines, elles, sont en panne. Je voudrais vous dire très clairement que nous ne sommes pas contents de la gestion de notre direction.
C'est-à-dire ?
La capacité de production de l'Imprimerie nationale a fortement baissé aujourd'hui. On parle d'un chiffre d'affaires de 481 millions alors que depuis 2005 on devrait être en train de parler de milliard.
Au temps de l'ancien directeur, quelles ont été les performances de l'entreprise.
On faisait des milliards. En tout cas, on ne faisait pas moins d'un milliard de chiffre d'affaires. Donc, la réalité est que, la gestion du nouveau directeur est catastrophique, c'est une gestion que nous n'apprécions pas du tout.
Ce n'est pas loin d'un détournement vous voulez dire ?
C'est l'impression qui se dégage à notre niveau. Le Cmc qui est un imprimé commandé par le service des Douanes, est détourné par le directeur depuis 2003. Nous avons des éléments fiables pour démontrer l'existence d'un détournement quelque part.
Revenons aux machines. A quel niveau se situe le problème ?
Depuis la nomination de notre directeur, l'une des priorités de notre entreprise était la réhabilitation de notre parc machine. Mais, au lieu de le faire, il s'attelle plutôt à le dévaloriser. Si on n'y prend garde, nous risquerons d'assister à un cimetière de machines à l'Imprimerie nationale alors que les élections approchent à grands pas. Le dernier arrivage, je le dis, c'est de la ferraille. Il faut la retirer de notre parc machine.
Parce qu'elle ne fonctionne pas ?
Elle ne fonctionne pas. Cela fait plus de 6 mois que les engins sont là mais sans rien faire. Nous avons demandé au directeur de les retirer de notre atelier. Il a dit qu'il attendait leur mise en marche avant de payer les fournisseurs. Mais soyons sérieux, à partir du moment où la machine est livrée, la facture est automatiquement émise. Et puis, pour un bon manager, on ne peut pas attendre 6 à 7 mois pour faire fonctionner une machine qu'on a payée.
Avec tous ces problèmes, cette entreprise risque de fermer ses portes. Est-ce que vous avez peur ?
Nous avons la chance, avec l'actuel gouvernement, d'être subventionnée. Pour 2008, nous avons fait un recouvrement de 65 millions, ce n'est pas normal pour une structure de la taille de l'Imprimerie nationale, quelque chose ne va pas.
Qu'est-ce que vous proposez donc ?
M. Bouikalo Bi Tierry l'actuel directeur de l'Imprimerie nationale de Côte d'Ivoire, est l'illustration parfaite de ce que changer un directeur n'est pas la solution au problème de l'Imprimerie nationale. Son prédécesseur, faisait mieux que lui. Nous demandons le fonctionnement effectif de la commission consultative de gestion qui est l'organe de contrôle de la gestion du directeur et une pleine association des travailleurs à toutes les décisions au niveau de l'entreprise.
La gestion est-elle l'affaire du seul directeur ?
C'est ce que nous constatons. Nous avons comme l'impression qu'il pense que c'est un cadeau de militantisme qu'on lui a fait. Il gère l'Imprimerie nationale comme sa chose personnelle, comme si c'était sa société privée, nous disons non !.
Il a quand même des conseillers ?
Le conseiller du directeur est celui-là même qui gère tout. Il a toutes les attributions. Il gère les stocks, il gère les matières premières, ce que nous n'approuvons pas du tout. Le conseiller n'étant pas imprimeur il ne peut par conséquent être conseiller du directeur de l'Imprimerie nationale. Mais malheureusement, c'est ce à quoi nous assistons. Voyez-vous, nos principaux clients sont les mairies. Les autres nous fuient parce que nous ne sommes plus en mesure de les satisfaire dans la qualité et dans le délai. Je voudrais vous prendre l'exemple d'un imprimé "le papier en tête". Ce travail doit se faire en principe en quelques heures sinon en une heure de temps. Mais à l'Imprimerie nationale, vous allez attendre 2 à 3 mois avant d'être satisfait, ce n'est pas normal. Tout cela fait que nous n'avons plus assez de clients.
Interview réalisée par Djè KM