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Société Publié le jeudi 11 juin 2009 | Le Patriote

Reportage : Préparation des examens de fin d’année - Les cours de renforcement et l’internet supplantent le DKPI

Mercredi 4 juin 2009. Il est 8 heures passées. Et la pluie continue de tomber sur le nord d’Abidjan. Le temps est donc propice à la grasse matinée. Cependant, à l’institut technique secondaire professionnel du quartier Marie-Thérèse, à Adjamé, l’heure n’est pas au sommeil, mais à la ‘’bosse’’. Située au rez-de- chaussée, juste à l’entrée de l’établissement, la salle de laboratoire est presque pleine d’élèves. Non pas pour suivre des séances d’expérimentation, mais des cours de renforcement en mathématique. Candidats à l’examen du baccalauréat (BAC), série D, ces élèves se retrouvent chaque matin, depuis le 25 mai dans ce local pour prendre des cours de renforcement dans les trois grandes matières du BAC D. A savoir : les mathématiques, science de la vie et de la terre (SVT) et science physique. Ce mercredi 4 juin, ils s’attèlent à corriger, sous la supervision de leur professeur, un sujet type du BAC D en Math. La concentration est de mise dans la salle. Les moindres explications et remarques du prof sont rigoureusement notées. Candidat pour la deuxième année consécutive, Biarrasouba Issouf espère décrocher le BAC grâce à ces cours de renforcement. « L’année dernière je n’ai pas pris de cours. Je me dis que cela m’a été préjudiciable. A la maison, je n’avais personne pour m’expliquer un exercice en cas de bocage. Cette année ce n’est pas la même chose. Les professeurs sont à notre disposition. Ils nous expliquent les petits pièges des sujets. Je suis plus confiant, je n’ai pas trop de stress », confie t-il. Au deuxième étage du même bâtiment, se trouve les élèves de la terminale A. A notre arrivée, le cours du jour a trait au respect de la méthodologie dans le cadre de la dissertation philosophique. Un choix que M. Tibé, le prof de philo, justifie par la défaillance des élèves à ce niveau. « Normalement, je leur donne des sujets de type BAC qu’ils vont d’abord traiter à la maison durant deux jours. Ensuite, nous nous retrouvons en clase pour une correction collective. Cependant, j’ai constaté que les élèves avaient de bonnes idées, mais n’arrivaient pas à les rendre correctement. J’ai donc décidé de consacrer quelques heures au respect de la méthodologie en dissertation tout comme en commentaire», explique M. Tibé. Inscrite au cours de renforcement, Mlle Doumbia a tenté d’obtenir le BAC A tout en étant en classe de 1ère. Mais sans succès. Ne voulant pas essuyer un second échec, elle suit religieusement les cours.

Le déclin des DKPI

Ne dit-on pas que le BAC A ne connaît pas son ancien client. Le plus difficile avoue t-elle, c’est de gérer le stress. « Au fur et à mesure que nous approchons du jour J, la pression devient forte. Mais je reste confiante », se rassure t-elle. Se basant sur son intuition et les propos tenus par le prof, Mlle Doumbia parie sur la conscience et l’inconscience pour le sujet de philo. « C’est un thème qui n’est pas tombé lors des 4 derniers BAC de la série A2. Donc je me dis qu’il y’a de forte chance que ce thème tombe », justifie t-elle. Bien évidemment ces cours de renforcement sont payants. 3000 FCFA pour toutes les matières et par mois pour les élèves de l’établissement et 5000FCFA par mois pour ceux venant de l’extérieur. En général les cours durent tout au plus un mois pour le élèves de terminale. Plus que pécuniaire, l’objectif avancent les enseignants est de maintenir les candidats dans un milieu favorable aux études et à la réussite.
« Nous avons constaté qu’en libérant les élèves un mois avant les examens, ils ne révisaient pas correctement. Le cadre familial n’étant pas toujours propice pour cela. En procédant par des cours de renforcement, nous les maintenons concentrer jusqu’au jour des examens », soutient M. Diabagaté, prof de Math. Pour M. Dao Séraphin, directeur des études, les cours de renforcement évitent aux élèves d’être sous l’emprise des répétiteurs de maison, qui comme dans l’œuvre Candide de l’écrivain français Voltaire, sont à la fois, des mathématiciens, des littéraires, des astrologues, des physiciens, des philosophes etc.
Les élèves de troisièmes ne sont pas en reste. Pour ces derniers, les cours durent deux mois dans les établissements. Un tour dans plusieurs établissements nous a permis de constater que la majorité des candidats préfèrent les cours de renforcement aux traditionnels groupes d’étude. Quand au DKPI (étudier toute nuit jusqu’au petit matin), il est carrément en passe de disparaître. Les candidats préférant allier les cours de renforcement aux recherches personnelles sur l’internet. Ce nouvel outil de communication, commentent-ils, leur permettent de se procurer des sujets directement corrigés et bien détaillés. Toute chose qui évite de mettre à rude épreuve les méninges. « Avec l’internet c’est plus facile. Il te suffit d’entrer le sujet et tu as toute la correction détaillée », se réjouit un candidat en clase de troisième. Comme quoi, à nouvelle ère, nouvelle méthode d’étude. Cette stratégie paiera-t-elle ? Seuls les résultats nous le dirons.

Dao Maïmouna
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