Cameroun / Lions Indomptables ; Otto Pfister dévoile enfin les raisons de sa démission

L’Allemand Otto Pfister, âgé de 72 ans, a expliqué sa démission, mercredi 3juin dernier, du poste de sélectionneur de l’équipe nationale de football du Cameroun, les « Lions indomptables », par la mise en place d’un collège d’entraîneurs pour gérer l’équipe. « Avec la mise en place d’un collège d’entraîneurs pour gérer les « Lions indomptables », on m’a mis dans une situation dans laquelle je ne pouvais plus être responsable pour mes choix, décisions, et résultats », a-t-il indiqué dans sa lettre de démission adressée au ministre des Sports, Augustin Edjoa. A travers cette missive publiée vendredi et dont APA a pu obtenir copie, l’intéressé affirme « mettre fin aux différentes supputations et interprétations » de toute nature, car « le peuple camerounais mérite de connaître la vérité ». Fragilisé par la défaite concédée d’entrée par les « Lions indomptables » face aux « Eperviers » du Togo (1-0), le 28 mars dernier à Accra (Ghana), le technicien allemand s’était vu imposé quatre adjoints par le ministre des Sports. Il s’agit des techniciens camerounais Jean-Paul Akono, Martin Ntoungou Mpilé et Michel Kaham. En revanche, l’ex-entraîneur adjoint, Gweha Ikouam Fils, nommé au même moment qu’Otto Pfister, avait été également limogé. Thomas Nkono, l’entraîneur des gardiens de buts, étant le seul rescapé du staff technique. Pour Otto Pfister, la nomination de ce collège d’entraîneurs rendait la situation d’autant plus impossible à gérer que ceux qui avaient été promus comme ses adjoints avaient, pendant des mois, maintenu « une opposition flagrante, accompagnée de critiques destructives » contre l’équipe et sa personne, notamment à travers la fameuse « Commission Milla » mise sur pied par la Fédération nationale de la discipline (FECAFOOT). « En somme, on m’a demandé d’être le leader d’un collège d’entraîneurs dont certains avaient publiquement demandé ma tête », insiste le technicien allemand, indiquant préférer sacrifier son rêve de qualifier le Cameroun en Coupe du monde pour mettre un terme à ce conflit préjudiciable à la concentration et à l’union sacrée nécessaire à la sélection. « J’ai essayé de travailler avec les nouveaux adjoints, mais nos premières séances de travail à Yaoundé ont démontré que ces derniers étaient en position de blocage complet contre ma mission, ma philosophie et mes objectifs », accuse Pfister.
Pour lui, la composition de ce collège d’entraîneurs, concoctée sans son avis, était source de conflit permanent au niveau du staff technique, qui est le « cerveau » de l’équipe. Un «cerveau» qui, s’il ne converge pas dans la même direction, fera immédiatement ressentir ses dissensions sur les performances et l’ambiance au sein du groupe : une mission impossible sur plan technique et psychologique. « Ma décision de démission, je dois vous le dire m’a fait très mal, car j’éprouve un amour et un respect incomparable pour le Cameroun et les « Lions indomptables », qui sont devenus ma famille », se désole-t-il. Otto Pfister avait été recruté en novembre 2007, avec pour mission principale de conduire le Cameroun à la Coupe du monde « Afrique du Sud 2010 ». Trois mois après son arrivée, il a mené les « Lions indomptables » en finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2008, au Ghana, perdue contre l’Egypte (0-1). L’ancien gardien de but du Cameroun et entraîneur national adjoint chargé des gardiens de buts, Thomas Nkono, a été provisoirement désigné à la tête de l’encadrement technique des « Lions indomptables » après la démission du sélectionneur allemand Otto Pfister.

Hamed Konin