Il y a parcouru les cinq départements. Quelques jours après son passage, l'heure est au bilan, pour savoir ce qui a été récolté. La moisson est bien maigre, selon tous les élus et cadres, par rapport à ce qui avait été annoncé par la propagande. Le maire de la Commune de Bangolo, Guiri Aimé, exprime ici la déception totale des populations.
Après la tournée du président Gbagbo dans votre région, qu'est-ce que l'on peut retenir?
La visite du Chef de l'Etat dans la grande région des Montagnes et particulièrement dans le département de Bangolo, a été reportée à maintes reprises, pour finalement avoir lieu du 8 au 11 juin. On a pu voir une population mobilisée et galvanisée pour recevoir le président de la République. Elle est sortie massivement pour l'accueillir. Nous avons travaillé d'arrache-pied pour réussir cet accueil. Cadres et élus, ensemble avec les populations, nous avons mis les bouchées double pour lui montrer que nous sommes républicains en l'accueillant en tant que chef de l'Etat qui effectue pour la première fois, une visite d'Etat chez nous dans le département. Surtout après la crise qui a eu plus de répercussions à Bangolo. Et je pense que le peuple motivé et curieux de l'écouter par rapport aux meurtrissures qu'il a subies, est sorti massivement pour l'accueillir.
Quelles étaient les attentes des populations de Bangolo dès l'annonce de cette visite ?
Le peuple attend toujours beaucoup d'un président de la République qui effectue une visite d'Etat. Nous, à Bangolo, nous avons souffert de cette guerre. Il va sans dire que les populations attendaient beaucoup de cette visite du Président Gbagbo. Il sait que le peuple Wê a traversé une période extrêmement difficile. Par conséquent, il serait très attendu. On s'attendait à ce qu'il essuie les larmes de nos parents qui espéraient de la République. Le Chef de l'Etat est arrivé. Nous l'avons accueilli dans les règles républicaines. Et dans son discours, on n'a rien perçu qui nous donne satisfaction. Ne serait-ce que moralement. En définitive, nous sommes restés sur notre faim.
Il n'a donc pas répondu aux attentes des populations ?
Pas du tout ! Il n'a pas répondu aux attentes. Je retiens cependant quelque chose, c'est qu'il nous a ramenés à la raison. Je dirais même sur terre, surtout pour ceux qui rêvaient politiquement. Il a tué tous les rêves. Il a demandé de nous mettre au travail. Aujourd'hui, on devrait avoir compris que les enfants de Bangolo sont les seuls habilités et capables de développer Bangolo. Il nous a dit de travailler, de construire, de développer chez nous par nous-mêmes. Ce sont de sages conseils qu'il a donnés. Après un tel discours, chacun de nous doit avoir compris ce que cela signifie. Il n'y a pas mieux que soi-même pour se servir. Je pense que le peuple de Bangolo a compris. Nous avons compris que le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo est venu, juste pour nous dire de nous mettre au travail. Je dis merci au Président Gbagbo, mille fois merci, d'avoir ouvert les yeux des populations de Bangolo.
C'est bien de se mettre au travail… mais dans quelles conditions et avec quels moyens, si l'Etat n'intervient pas après cette guerre supposée finie ?
Les conditions supposent une certaine sécurité au préalable. Mais, pour ce qui concerne Bangolo, je ne peux pas parler de sécurité avec tout ce qui s'est passé ici et qui est connu de tout le monde. La sécurité est un domaine très complexe réservé exclusivement aux Forces de l'ordre. Cependant, je peux dire que nous avons constaté des dérapages. Les coupeurs de route qui se sont multipliés et qui opèrent régulièrement et presque tranquillement. La brigade de gendarmerie en place, très limitée matériellement, ne peut pas faire face efficacement aux coupeurs de route et donc à l'ensemble des problèmes de sécurité. Nous assistons, impuissants, aux sorties de ces bandits de grands chemins. Le président Gbagbo est arrivé chez nous et nous a signifié qu'il y aura 800 hommes pour sécuriser tout l'Ouest. Nous allons nous en tenir à cela en espérant que Bangolo aura au moins 200 sur les 800 FDS prévus. Nous attendons l'arrivée de ces militaires pour savoir si le Département de Bangolo sera vraiment quadrillé. Sinon, ces jours-ci, ces coupeurs de route ont repris leurs activités et ont, ainsi instauré l'insécurité totale. Nous espérons que les promesses du Chef de l'Etat vont permettre aux populations de vaquer à leurs occupations…
Vous avez fait des doléances et exprimé des préoccupations au Chef de l'Etat… Pouvez-vous nous en faire l'inventaire ?
Le conseil municipal m'avait demandé de dire au président qu'il faut aider la commune pour qu'elle reprenne son envol. Nous avons cité nos besoins. J'ai demandé que l'Etat nous aide à reprendre les travaux de la préfecture où de l'argent a été investi. Avec la guerre, l'Etat n'est pas allé au-delà. Les travaux sont arrêtés jusqu'à présent. Nous avons demandé au chef de l'Etat de nous aider à achever la réfection de la préfecture. Mais il n'a rien dit. La mairie également a besoin de poursuivre quelques travaux. L'hôtel de ville est en souffrance. On lui a demandé de réagir. Mais il ne l'a pas fait dans son discours. Nous avons demandé l'ouverture des principales artères et qu'on nous donnes quelques kilomètres de goudron. Le président n'a pas accédé à toutes ces demandes. Finalement, nous avons compris. Les populations savent que notre cause a été entendue.
Cela signifie que le président Gbagbo n'a pas fait preuve d'attention à l'égard des populations de Bangolo ?
Et non, pas de tout. Il a demandé simplement que nous nous mettions au travail.
Et comment les populations ont accueilli ces refus catégoriques et définitifs du Chef de l'Etat ?
Bien sûr que c'est la mort dans l'âme que ces populations sont retournées chez elles.
Est-ce que les élus ont par la suite expliqué cette visite du Chef de l'Etat, les dits et les non-dits de son discours ?
Non. Nous avons demandé aux populations de faire bon cœur contre mauvaises fortunes. Et qu'elles doivent comprendre que le miracle attendu du Chef de l'Etat ne s'est pas produit et qu'il prenne leur mal en patience.
Qu'est-ce que vous envisagez dans l'immédiat en ce qui concerne la reconstruction de Bangolo ?
Pour la reconstruction et le développement, nous allons nous retrouver entre enfants de Bangolo, pour nous concerter puisque le Chef de l'Etat nous a demandé de nous mettre au travail. Nous allons réfléchir pour trouver des solutions à nos problèmes. Je dis une fois de plus merci au Président Gbagbo qui a ouvert nos yeux en nous donnant ces conseils.
D'aucuns disent que Bangolo n'a rien eu comme promesses parce que lors des élections 2000, Guéï Robert a battu Gbagbo dans ce département… Est-ce vrai ?
Je ne pense pas à un règlement de comptes de ce genre. Les problèmes auraient été posés autrement qu'on aurait eu des promesses d'aide ? Je n'en sais rien. L'Etat n'a-t-il pas de moyens pour Bangolo ? On verra bien au fur et à mesure que le temps passera. Après tout, il est le Président de tous les Ivoiriens. Toute la région devait-elle se mettre ensemble pour poser les problèmes ? De toute évidence, chaque entité départementale ou communale a posé les siens et le résultat est là, différent d'un secteur à un autre. J'ai fait mon travail en tant qu'élu. J'ai contribué à créer les conditions de son accueil, et j'ai présenté les préoccupations des populations. Du côté du député, je ne sais vraiment pas ce qui s'est passé. Il a parlé au nom des populations, en réclamant un département. Le président lui a dit : "Mais parfois vous demandez un département alors que vous en avez déjà. Pourquoi vous voulez dépecer Bangolo ? Mettez-vous au travail. Contentez vous de ce que je vous ai déjà donné. Quant au résultat du Conseil général, ce n'est pas ce j'attends de vous. On ne peut pas vous donner autre chose. Quand vous demandez, c'est que celui qui donne est satisfait. " Il n'a pas du tout accédé à ce que nous lui avons demandé.
Vous êtes donc les parents pauvres de la distribution à la pelle des communes et départements par le Chef de l'Etat… Vous êtes les orphelins de ses grandes promesses de l'Ouest ?
Il nous avait déjà donné 17 communes. Il en a donné 3 autres. Il ne s'agit pas de donner mais plutôt de développement, de lutter contre la pauvreté. Il faut bien que la commune ait les moyens pour travailler. Or, Bangolo n'en a pas. Alors, on crée d'autres communes pour quoi faire ? Je pense que le développement va rester bloqué.
En termes d'enrôlement, qu'est-ce que vous avez fait sur le terrain pour garantir l'électorat du PDCI ?
Nous avons travaillé depuis un certain temps. Le Délégué départemental, Emmanuel Dolly et moi, avons investi le terrain pour expliquer à nos parents la nécessité d'avoir des pièces d'identité. Nous sommes passés partout. Beaucoup d'entre eux se sont faits enrôler.
Etes-vous sûr que l'électorat du PDCI reste intact, malgré le bouleversement des donnés morales, économiques et démographiques ?
Nous contrôlons la situation pour le moment. Il n'y a pas vraiment grand-chose à dire. L'électorat nous est favorable. L'enrôlement a eu lieu afin que l'Etat connaisse le nombre des Ivoiriens. Nos militants ne se sont pas fait prier pour figurer sur les listes.
Quels adversaires le PDCI doit-il redouter sur le terrain ?
Nous partons sur la même ligne. Celui qui est bien préparé gagnera. Et ce sera le président Bédié aux élections présidentielles. Ici on verra bien, mais nous partons confiants. Je pense que c'est le Président Bédié qui va gagner les élections.
On ne peut parler de Bangolo sans parler du Ministre d'Etat Bombet qui est une figure emblématique de ce pays. Que devient-il ?
Il est toujours militant du PDCI-RDA. C'est ce que je sais.
Certaines rumeurs l'annoncent encore comme candidat.
C'est vous qui me l'apprenez. Je ne suis vraiment pas au courant.
Il est tout de même le vice-président du PDCI-RDA ?
Il y a des cérémonies auxquelles il a pris part. A la présentation des vœux, il était là. Il n'a peut-être pas le temps d'être partout où le PDCI fait une manifestation. Je retiens qu'il est militant du PDCI-RDA.
Combien faut-il aujourd'hui à Bangolo pour sa relance socioéconomique ?
Il faut au minimum 200 milliards en deux à trois ans pour reconstruire Bangolo. Tout est aujourd'hui détruit. Les écoles, les bâtiments administratifs, les infrastructures sanitaires et d'éducation sont dans un état lamentable. Avec la paix, nous avons pour l'instant la renaissance morale, mais les moyens manquent. Et le président nous dis de nous mettre au travail. On va se mettre au travail, c'est tout !
Interview réalisée par Marc Koffi
Après la tournée du président Gbagbo dans votre région, qu'est-ce que l'on peut retenir?
La visite du Chef de l'Etat dans la grande région des Montagnes et particulièrement dans le département de Bangolo, a été reportée à maintes reprises, pour finalement avoir lieu du 8 au 11 juin. On a pu voir une population mobilisée et galvanisée pour recevoir le président de la République. Elle est sortie massivement pour l'accueillir. Nous avons travaillé d'arrache-pied pour réussir cet accueil. Cadres et élus, ensemble avec les populations, nous avons mis les bouchées double pour lui montrer que nous sommes républicains en l'accueillant en tant que chef de l'Etat qui effectue pour la première fois, une visite d'Etat chez nous dans le département. Surtout après la crise qui a eu plus de répercussions à Bangolo. Et je pense que le peuple motivé et curieux de l'écouter par rapport aux meurtrissures qu'il a subies, est sorti massivement pour l'accueillir.
Quelles étaient les attentes des populations de Bangolo dès l'annonce de cette visite ?
Le peuple attend toujours beaucoup d'un président de la République qui effectue une visite d'Etat. Nous, à Bangolo, nous avons souffert de cette guerre. Il va sans dire que les populations attendaient beaucoup de cette visite du Président Gbagbo. Il sait que le peuple Wê a traversé une période extrêmement difficile. Par conséquent, il serait très attendu. On s'attendait à ce qu'il essuie les larmes de nos parents qui espéraient de la République. Le Chef de l'Etat est arrivé. Nous l'avons accueilli dans les règles républicaines. Et dans son discours, on n'a rien perçu qui nous donne satisfaction. Ne serait-ce que moralement. En définitive, nous sommes restés sur notre faim.
Il n'a donc pas répondu aux attentes des populations ?
Pas du tout ! Il n'a pas répondu aux attentes. Je retiens cependant quelque chose, c'est qu'il nous a ramenés à la raison. Je dirais même sur terre, surtout pour ceux qui rêvaient politiquement. Il a tué tous les rêves. Il a demandé de nous mettre au travail. Aujourd'hui, on devrait avoir compris que les enfants de Bangolo sont les seuls habilités et capables de développer Bangolo. Il nous a dit de travailler, de construire, de développer chez nous par nous-mêmes. Ce sont de sages conseils qu'il a donnés. Après un tel discours, chacun de nous doit avoir compris ce que cela signifie. Il n'y a pas mieux que soi-même pour se servir. Je pense que le peuple de Bangolo a compris. Nous avons compris que le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo est venu, juste pour nous dire de nous mettre au travail. Je dis merci au Président Gbagbo, mille fois merci, d'avoir ouvert les yeux des populations de Bangolo.
C'est bien de se mettre au travail… mais dans quelles conditions et avec quels moyens, si l'Etat n'intervient pas après cette guerre supposée finie ?
Les conditions supposent une certaine sécurité au préalable. Mais, pour ce qui concerne Bangolo, je ne peux pas parler de sécurité avec tout ce qui s'est passé ici et qui est connu de tout le monde. La sécurité est un domaine très complexe réservé exclusivement aux Forces de l'ordre. Cependant, je peux dire que nous avons constaté des dérapages. Les coupeurs de route qui se sont multipliés et qui opèrent régulièrement et presque tranquillement. La brigade de gendarmerie en place, très limitée matériellement, ne peut pas faire face efficacement aux coupeurs de route et donc à l'ensemble des problèmes de sécurité. Nous assistons, impuissants, aux sorties de ces bandits de grands chemins. Le président Gbagbo est arrivé chez nous et nous a signifié qu'il y aura 800 hommes pour sécuriser tout l'Ouest. Nous allons nous en tenir à cela en espérant que Bangolo aura au moins 200 sur les 800 FDS prévus. Nous attendons l'arrivée de ces militaires pour savoir si le Département de Bangolo sera vraiment quadrillé. Sinon, ces jours-ci, ces coupeurs de route ont repris leurs activités et ont, ainsi instauré l'insécurité totale. Nous espérons que les promesses du Chef de l'Etat vont permettre aux populations de vaquer à leurs occupations…
Vous avez fait des doléances et exprimé des préoccupations au Chef de l'Etat… Pouvez-vous nous en faire l'inventaire ?
Le conseil municipal m'avait demandé de dire au président qu'il faut aider la commune pour qu'elle reprenne son envol. Nous avons cité nos besoins. J'ai demandé que l'Etat nous aide à reprendre les travaux de la préfecture où de l'argent a été investi. Avec la guerre, l'Etat n'est pas allé au-delà. Les travaux sont arrêtés jusqu'à présent. Nous avons demandé au chef de l'Etat de nous aider à achever la réfection de la préfecture. Mais il n'a rien dit. La mairie également a besoin de poursuivre quelques travaux. L'hôtel de ville est en souffrance. On lui a demandé de réagir. Mais il ne l'a pas fait dans son discours. Nous avons demandé l'ouverture des principales artères et qu'on nous donnes quelques kilomètres de goudron. Le président n'a pas accédé à toutes ces demandes. Finalement, nous avons compris. Les populations savent que notre cause a été entendue.
Cela signifie que le président Gbagbo n'a pas fait preuve d'attention à l'égard des populations de Bangolo ?
Et non, pas de tout. Il a demandé simplement que nous nous mettions au travail.
Et comment les populations ont accueilli ces refus catégoriques et définitifs du Chef de l'Etat ?
Bien sûr que c'est la mort dans l'âme que ces populations sont retournées chez elles.
Est-ce que les élus ont par la suite expliqué cette visite du Chef de l'Etat, les dits et les non-dits de son discours ?
Non. Nous avons demandé aux populations de faire bon cœur contre mauvaises fortunes. Et qu'elles doivent comprendre que le miracle attendu du Chef de l'Etat ne s'est pas produit et qu'il prenne leur mal en patience.
Qu'est-ce que vous envisagez dans l'immédiat en ce qui concerne la reconstruction de Bangolo ?
Pour la reconstruction et le développement, nous allons nous retrouver entre enfants de Bangolo, pour nous concerter puisque le Chef de l'Etat nous a demandé de nous mettre au travail. Nous allons réfléchir pour trouver des solutions à nos problèmes. Je dis une fois de plus merci au Président Gbagbo qui a ouvert nos yeux en nous donnant ces conseils.
D'aucuns disent que Bangolo n'a rien eu comme promesses parce que lors des élections 2000, Guéï Robert a battu Gbagbo dans ce département… Est-ce vrai ?
Je ne pense pas à un règlement de comptes de ce genre. Les problèmes auraient été posés autrement qu'on aurait eu des promesses d'aide ? Je n'en sais rien. L'Etat n'a-t-il pas de moyens pour Bangolo ? On verra bien au fur et à mesure que le temps passera. Après tout, il est le Président de tous les Ivoiriens. Toute la région devait-elle se mettre ensemble pour poser les problèmes ? De toute évidence, chaque entité départementale ou communale a posé les siens et le résultat est là, différent d'un secteur à un autre. J'ai fait mon travail en tant qu'élu. J'ai contribué à créer les conditions de son accueil, et j'ai présenté les préoccupations des populations. Du côté du député, je ne sais vraiment pas ce qui s'est passé. Il a parlé au nom des populations, en réclamant un département. Le président lui a dit : "Mais parfois vous demandez un département alors que vous en avez déjà. Pourquoi vous voulez dépecer Bangolo ? Mettez-vous au travail. Contentez vous de ce que je vous ai déjà donné. Quant au résultat du Conseil général, ce n'est pas ce j'attends de vous. On ne peut pas vous donner autre chose. Quand vous demandez, c'est que celui qui donne est satisfait. " Il n'a pas du tout accédé à ce que nous lui avons demandé.
Vous êtes donc les parents pauvres de la distribution à la pelle des communes et départements par le Chef de l'Etat… Vous êtes les orphelins de ses grandes promesses de l'Ouest ?
Il nous avait déjà donné 17 communes. Il en a donné 3 autres. Il ne s'agit pas de donner mais plutôt de développement, de lutter contre la pauvreté. Il faut bien que la commune ait les moyens pour travailler. Or, Bangolo n'en a pas. Alors, on crée d'autres communes pour quoi faire ? Je pense que le développement va rester bloqué.
En termes d'enrôlement, qu'est-ce que vous avez fait sur le terrain pour garantir l'électorat du PDCI ?
Nous avons travaillé depuis un certain temps. Le Délégué départemental, Emmanuel Dolly et moi, avons investi le terrain pour expliquer à nos parents la nécessité d'avoir des pièces d'identité. Nous sommes passés partout. Beaucoup d'entre eux se sont faits enrôler.
Etes-vous sûr que l'électorat du PDCI reste intact, malgré le bouleversement des donnés morales, économiques et démographiques ?
Nous contrôlons la situation pour le moment. Il n'y a pas vraiment grand-chose à dire. L'électorat nous est favorable. L'enrôlement a eu lieu afin que l'Etat connaisse le nombre des Ivoiriens. Nos militants ne se sont pas fait prier pour figurer sur les listes.
Quels adversaires le PDCI doit-il redouter sur le terrain ?
Nous partons sur la même ligne. Celui qui est bien préparé gagnera. Et ce sera le président Bédié aux élections présidentielles. Ici on verra bien, mais nous partons confiants. Je pense que c'est le Président Bédié qui va gagner les élections.
On ne peut parler de Bangolo sans parler du Ministre d'Etat Bombet qui est une figure emblématique de ce pays. Que devient-il ?
Il est toujours militant du PDCI-RDA. C'est ce que je sais.
Certaines rumeurs l'annoncent encore comme candidat.
C'est vous qui me l'apprenez. Je ne suis vraiment pas au courant.
Il est tout de même le vice-président du PDCI-RDA ?
Il y a des cérémonies auxquelles il a pris part. A la présentation des vœux, il était là. Il n'a peut-être pas le temps d'être partout où le PDCI fait une manifestation. Je retiens qu'il est militant du PDCI-RDA.
Combien faut-il aujourd'hui à Bangolo pour sa relance socioéconomique ?
Il faut au minimum 200 milliards en deux à trois ans pour reconstruire Bangolo. Tout est aujourd'hui détruit. Les écoles, les bâtiments administratifs, les infrastructures sanitaires et d'éducation sont dans un état lamentable. Avec la paix, nous avons pour l'instant la renaissance morale, mais les moyens manquent. Et le président nous dis de nous mettre au travail. On va se mettre au travail, c'est tout !
Interview réalisée par Marc Koffi